Les oscillations de l’Histoire .

En ce printemps 2013, l’atmosphère que l’on respire dans les rues des villes Françaises évoque davantage les aigreurs et les haines du 6 février 1934 que les généreuses autant que puériles flambées des années 60.
Cela tient sans doute à ce que les « crises » suscitent chez les peuples les mêmes réflexes de replis et de quête de boucs émissaires.
Comment s’étonner que dans ce contexte régressif, la nature, l’animal et l’humain soient bafoués, méprisés, piétinés au nom des traditions, ces boucliers dérisoires contre les peurs des changements inéluctables.
L’heure n’est plus à la solidarité, à la compassion, aux avancées des mœurs et des manières.
Bientôt, les jeunes gens conformistes brâilleront en harcelant la police : « travail, famille, patrie », brandissant les cadavres de concepts qu’ils ont perdus et qui ne revivront pas sous les formes que connurent leurs grands-pères, ceux des années 30.
L’Histoire ne repasse jamais les mêmes plats, surtout lorsqu’ils s’avérèrent toxiques.
Un monde nouveau sera un jour à inventer, fruit d’une transformation matérielle des conditions de vie.
Aussi, nous n’assisterons pas à un retour d’un passé dont la lecture nous ôte bien vite l’envie de le revivre.
Les débats actuels ne sont que des crispations, des sursauts d’agonie d’une vieille société condamnée à muter, société  que certains peuvent regretter, mais dont les crimes consoleront bien d’autres de sa disparition.
Tout changement est un risque.
Mais rassurons-nous en songeant à ce que l’on pourrait perdre : les superstitions, les identités tribales, les guerres, le capitalisme financier, les refoulements névrosants, la maltraitance des animaux, le saccage de la nature.
Jusqu’à ce jour, la société était fondée sur les valeurs qui générèrent tous ces maux : culte de l’argent, valorisation de la concurrence, de la compétition, de la domination, de l’exploitation maximale, de la croissance purement quantitative.
Alors, je ne serai pas de ceux qui déplorent son agonie.
Souhaitons l’émergence d’autres valeurs ayant pour noms :  respect du vivant, de la liberté pour chacun de s’épanouir sous réserve que cela ne se fasse pas au détriment de la nature et des êtres.
Qu’ils paraissent déjà anachroniques ces oppositions au mariage des homosexuels, exercice d’un droit et d’une liberté qui ne nuisent à personne.
Débats médiatiques sur la transparence de la vie publique qui s’impose tout autant que la vie privée doit demeurer opaque.
Dans cette société contemporaine, une droite fidèle à ses attaches monothéistes plus ou moins intégristes, à ses préjugés, à son côté aigre et rance qu’elle eut toujours, ne rencontre rien devant elle.
La vieille gauche, celle des gueules noires, des cheminots, des sidérurgistes, des masses ouvrières d’antan s’est évanouie avec les strates sociales qu’elle défendait.
Les politiciens se réclamant de la gauche sont atones, avec encéphalogramme plat, parce qu’ils n’ont pas compris que la gauche nouvelle devait être écologiste, c’est-à-dire biocentriste, antispéciste, solidaire de toutes les souffrances et notamment de celles qu’inflige la société de dévastation à la nature.
Bien que moins lié électoralement au parti des chasseurs, le gouvernement actuel, sans boussole idéologique, gestionnaire du système qui va le broyer, n’a aucune conscience écologique, aucun respect de cette vocation éthique, d’où le néant moral qui accompagne sa descente aux enfers.
Face aux intégristes religieux, pathologiquement obsédés par la sexualité des autres, face aux puissances d’argent qui manipulent les premiers nommés, il n’y a rien.
Puisque l’Histoire trébuche présentement, les lobbies de la mort et ceux de l’exploitation savourent le répit que leur offrent ces diversions .
Ils peuvent même espérer de la tentation d’un recul de l’élan émancipateur.
Que les amis du progrès des mœurs et des manières qui me lisent se rassurent.
Les oscillations de l’Histoire sont des constantes.
La parenthèse régressive ouverte par les néo-conservateurs anglosaxons, il y a trente ans et qui agite certaines fractions de ce pays, se refermera grâce à la « crise », produit de leur doctrine et terreau des manifestations réactionnaires.
Comme dans le passé, comme dans les années 1930 auxquelles ressemblent tant les manifestations actuelles, la chute révélera aux peuples que si de bons sentiments ne suffisent pas à faire une bonne politique, de mauvais en feront toujours une catastrophique.
Alors, tenez bon pour que la bienveillance, l’empathie, la solidarité, la croissance purement qualitative et non celle des nuisances, l’emportent demain sur toutes les arriérations.

Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE

Commentaires  
# Patrick Zbinden 24-04-2013 00:51
La gauche, tout comme la droite, voit le monde avec les oeillères de l'anthropocentrisme.

L'homme a été créé à l'image de Dieu, selon les croyances monothéistes qui servaient à justifier les crimes envers le monde vivant commis par notre espèce.

Maintenant c'est encore pire car l'homme n'a même plus besoin d'un dieu extérieur lui servant de justificatif, il se prend lui-même pour Dieu, c'est ce que l'on appelle l'humanisme.
Dieu étant indivisible, tout ce qui est assimilé peu ou prou au racisme est à notre société humaniste ce que Satan était à la société chrétienne.

Au nom de ce dogme on réprime toute pensée s'écartant de l'idéologie dominante en la qualifiant de raciste, c'est le nouveau totalitarisme qui n'ose pas dire son nom mais qui est bien réel.

Brigitte Bardot s'élève contre la barbarie de l'aid el kebir, la police de la pensée (MRAP, LICRA, SOS racisme) la traîne en justice et elle est condamnée à cinq reprises !
C'est un exemple parmi bien d'autres...

L'avocat Eric Delcroix a bien raison lorsqu'il écrit dans son "Manifeste libertin" que nos antiracistes professionnels sont motivés par la haine de la Nature, et qu'ils sont les héritiers de l'obscurantisme cartésien et de sa théorie des "animaux-machines".
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