Une loi dite « climat et résilience » du 22 août 2021, prise au nom de la science et de la vertu écologique, préconise un « zéro artificialisation nette » (ZAN), à compter de 2050 et avec réduction de moitié de ladite artificialisation jusqu’en 2030.
Pour préserver le climat de la Terre, pour sauver ce qui persiste de biodiversité, pour maintenir un environnement viable, le législateur décide enfin de protéger les espaces naturels, forestiers et agricoles de l’artificialisation par les infrastructures et l’urbanisation.
Bien sûr, le législateur étant ce qu’il est, il ne fallait pas contrarier trop frontalement les petits intérêts privés.
Alors, on diffère la mesure salutaire et 2050, c’est encore bien loin.
Mais les esprits rétrogrades et les plus corrompus fulminent contre une mesure gênant leurs petites affaires, leurs arrangements népotiques, leurs collusions avec les milieux économiques spéculatifs.
Par idéologies ou par intérêts, des oppositions multiformes se manifestent.
Le réactionnaire, antisocial car ennemi des « assistés », et antiécologique président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, par ailleurs sans doute tenant de « la loi et l’ordre », éructe qu’il refuse d’appliquer la loi et que le rural a besoin « de se développer ». Traduisons : « Chez nous, on veut pouvoir couler du bitume et du béton sans entrave et tant pis pour la viabilité de la Terre ».
Et il n’est pas le seul.
Un peu partout, les maires et présidents de conseils départementaux s’insurgent.
C’est qu’ils ne veulent pas que leurs cantons deviennent des « réserves d’indiens ».
Ils exigent, à l’infini, toujours davantage et sans frein, des déviations routières, des zones artisanales, des lotissements, des centres commerciaux.
Il faut bien satisfaire l’appétit des amis promoteurs locaux, fervents soutiens et parfois bailleurs de fonds pour les campagnes électorales.
Tel président de département promettra à un maire sa salle des fêtes, si celui-ci veut bien apporter son appui à tel projet cher à l’élu.
Je recommande l’écoute de l’émission « Secret d’info » de FRANCE INTER du samedi 20 avril, consacrée aux dessous malodorants de l’autoroute A69 devant relier Toulouse à Castres.
Vous y trouverez tous les ingrédients des corruptions ordinaires, fruits des relations incestueuses entre le monde vorace des « affaires » et la classe politique indigente à tous les échelons, y compris au plus haut de l’état.
Que devient l’intérêt général, c’est-à-dire la sauvegarde de la Nature et le maintien des conditions d’habitabilité de la planète ?
Les braves gens abusés s’imaginent que les élus et leurs amis, notamment du BTP, sécrètent du bitume pour améliorer la vie des habitants des diverses contrées.
Naïveté touchante, car derrière les grands travaux se cachent de sordides opérations purement financières et des cliquetis de tiroirs caisses.
Admirons les contorsions des élus pour justifier leurs turpitudes : « désenclaver », « créer des emplois », « supprimer une zone accidentogène » qui ne connut aucun accident notoire !
Les élus locaux refusent le "zéro artificialisation nette " et prônent le zéro entrave nette pour leurs petites combines lucratives et leur volonté de bétonner et bitumer à outrance.
L’intérêt général est ici compromis par le flot des petits intérêts privés : « pourvu que mon lopin de terre devienne densément constructible ! ».
L’argent pourrit tout et l’animal cupide provoquera la mort de son espèce étouffée par ses pollutions et par un monde sans vie, totalement artificialisé, stérilisé, privé de poésie, de diversité, un monde mort pour une espèce morte.

Gérard CHAROLLOIS

La société mondialisée subit une aspiration suicidaire à la régression, aux replis hargneux et aux délires collectifs.
Identitarismes, intégrismes, nationalismes, négation de la science, des faits, du réel, exacerbations des mauvais sentiments caractérisent les idéologies montantes à l’horizon d’une époque dangereuse.
Les faits : la cour européenne des droits de l’homme constate la violation des prescriptions de l’article 8 de la convention européenne des droits de l’homme et des libertés fondamentales par la Suisse qui n’a pas pris de mesures de nature à protéger les personnes de l’altération du climat par émissions de gaz à effet de serre.
Tout ce que le monde politique compte de réactionnaires, d’anti-écologistes et anti-humanistes fulmine contre la cour dont les juges ne sont pas élus et qui représente une instance supra-nationale (horreur !).
En France, le ministre de l’intérieur, qui a démérité de la république, se targue de n’avoir pas respecté des arrêts de ladite cour européenne, pas plus que des arrêts du conseil d’état.
Le leader du parti nationaliste et populiste proclame vouloir se libérer de l’autorité de la cour européenne des droits de l’homme.
Plus à droite que lui, l’antisocial et pro-chasse président de la région Rhône-Alpes qui, fort heureusement, a raté son « avenir national », dénonce l’autorité du conseil constitutionnel, du conseil d’état et de toutes les juridictions, lieux du pouvoir des juges. Or, il est heureux que les juges ne soient pas élus.
Ils ne représentent pas tel ou tel parti politique et notamment le parti du pouvoir en place, quel qu’il soit, sauf dans les états totalitaires.
Les juges représentent l’état de droit et la seule idéologie fondamentale d’une cour est celle des droits de l’home auxquels toute loi, tout règlement, tout agissement du pouvoir politique doivent obéir.
Or, ce ne sont pas les juges que récusent ces « pétainistes » du jour mais les droits de l’homme.
Pour eux, leur état autoritaire et les petits intérêts financiers qu’ils servent doivent toujours prévaloir, sans contre-pouvoir, sans limite, sans contrôle, sans autre norme que l’arbitraire d’un pouvoir écrasant.
Ils ignorent ce que MONTESQUIEU énonçait dès l’aube du 18ème siècle : "tout pouvoir peut devenir arbitraire et la seule manière de le contenir est de séparer les pouvoirs radicalement".
Le juridictionnel contrôle et punit si nécessaire les abus et turpitudes des détenteurs de l’exécutif.
Sans ce contrôle, il n’y a plus de démocratie.
Partout où les ultras-réactionnaires parviennent au pouvoir, hier en Pologne, aujourd’hui en Hongrie ou en Israël, ils attaquent l’indépendance de la justice.
Le gouvernement de Vichy, émargeant à cette idéologie, épura la magistrature de ses éléments « douteux » et exigea des juges un serment de fidélité au maréchal.
Lorsque j’entends certains leaders politiciens du jour, je me dis que ces temps sinistres pourraient bien être de retour, ici, dans quelques années.
Ce que font ces ennemis de la démocratie à la justice, ils le font à la presse.
Pour eux, la propagande se substitue à l’information.
Nous retrouvons ici le ministre de l’intérieur et ses éructations nauséabondes contre les écologistes, injuriés de terroristes, alors que ce politicien serait en peine de mentionner un meurtre, un attentat ou un massacre perpétrés par un écologiste.
Je déplore que, dans ce contexte d’urgence démocratique, les leaders politiques n’émargeant pas à l’idéologie fascisante ne fassent pas œuvre pédagogique et n’alertent pas l’opinion sur les dérives actuelles.
C’est qu’en politique, comme ce fut pensé avant moi, il y a des hommes d’état et des politiciens.
Les premiers pensent aux générations futures et les seconds aux prochaines élections.
Les chapelles partisanes, les querelles de leaders, les courses d’écuries électorales me semblent bien subalternes au regard des enjeux de civilisation, aux périls contre l’arbre, l’animal et l’homme, contre la démocratie, contre l’état de droit.
Qui parle haut, fort et clair pour défendre les droits du vivant, le refus de la violence, l’amour de la vie et de la liberté ?
Qui ose encore dire que l’état de droit vaut mieux que le népotisme, les corruptions, les lois des lobbies tout-puissants ?
Du temps de ma jeunesse, contre ma génération rouge, je ne marchais pas aux pas cadencés d’autres totalitarismes et je n’ai jamais crié « CRS/SS ! ».
Mais nul ne pouvait imaginer, en ces années-là, que quarante ans plus tard sortiraient de l’ombre d’autres totalitaires, héritiers du Vichysme, qui ne sont d’ailleurs pas que d’un seul parti politique, mais de toute une nébuleuse hostile aux droits de l’homme, à la séparation des pouvoirs, à la science, à l’écologie, à la solidarité envers les plus faibles, une idéologie de l’exploitation et du mépris, une idéologie qui aime la chasse, les pesticides, l’artificialisation de la Nature, une idéologie qui met le Marché, les affaires au-dessus de tout.
Décidément, quel que soit mon âge, j’éprouve une insurmontable répulsion pour tous les totalitarismes et pour la négation des droits du vivant.
Alors : vive la résistance !

Nous vivons une époque inquiétante.
Pour plaire aux lobbies de l’arriération, les gouvernants abandonnent ce qui leur restait de positif, à savoir le respect de l’état de droit et des grands principes d’une république démocratique.
Nous savions qu’ils pratiquaient la lutte des classes inversée, qu’ils émargeaient à la secte des adorateurs des entreprises très privées, que leur dieu s’appelait le marché et leur raison d’être la spéculation d’abord.
Mais demeurait l’illusion qu’ils préservaient les atouts de la démocratie.
Face à eux, des dictateurs, des régimes autoritaires, des idéologies fascisantes s’avançaient, menaçant la liberté de pensée et de mode de vie, les droits de l’homme.
Or, loin d’être des remparts pour la liberté et les droits de l’homme, les gouvernants du jour préparent les agissements des anti-démocrates.
Les Soulèvements de la Terre deviennent des boucs émissaires destinés à donner des gages de soumission aux arriérés.
Les gouvernants n’hésitent pas à qualifier ces écologistes de terroristes, perdant tout sens de la mesure et du réel.
Un terroriste est celui qui répand la terreur par le meurtre, l’attentat et la violence extrême.
En l’espèce, de quoi s’agit-il ?
D’après les informations publiées, des militants des Soulèvements de la Terre se seraient introduits sur le site d’une cimenterie, non pas pour y perpétrer des actes terroristes, mais pour taguer sur un bâtiment des slogans hostiles à l’industrie cimentière.
Taguer un mur constitue un délit, mais non un crime et encore moins un acte terroriste justifiant la garde à vue de 17 militants.
Juridiquement, le traitement de ce type d’actions militantes marque une dérive autoritaire et partiale du pouvoir politique.
Ce ne sont pas des graffitis qui alarment les gouvernants du jour, mais une idée, une contestation, une remise en cause d’un système pervers qui confond progrès et croissance, intérêt général et petits profits des copains exploitants et exploiteurs.
Ce qui est reproché aux Soulèvements de la Terre n’est pas ce qu’ils font et qui ne relève que du spectacle et des actions en sensibilisation du public, mais ce qu’ils sont : des lanceurs d’alerte à l’encontre des méfaits du système économique contre nature.
Ces mêmes gouvernants n’avaient ils pas osé, en violation criante des principes fondamentaux de la république, fournir à la FNSEA une poignée de gendarmes dédiée à réprimer ceux qui osent critiquer l’agro-productivisme, et ce en créant une cellule « Demeter », réduite par le juge administratif.
À tout fait, il faut donner une qualification exacte.
Personnellement, je ne porte pas de jugement de valeur sur telle ou telle action, mais je m’inquiète face à une évolution de l’état qui oublie les fondements de la démocratie.
Les citoyens doivent demeurer égaux devant la loi.
Si des actes contraventionnels, délictuels ou criminels sont commis, les auteurs en répondent à proportion de leurs manquements aux lois et ce, quelle que soit leur appartenance idéologique ou sociale.
Est-ce le cas ici et maintenant ?
Poser la question dispense d’énoncer la réponse.
L’Histoire jugera sévèrement les hommes d’aujourd’hui pour les mêmes raisons que tous fustigent présentement les lâchetés et les fautes du passé.
Décidément, il est plus aisé de commémorer ou de blâmer les prédécesseurs que d’assumer ses devoirs du jour dont le premier devoir de l’état : l’impartialité.

Gérard CHAROLLOIS

L’air du temps pue.
Les digues sautent et la putréfaction se propage et menace de tout submerger.
La viabilité de la Terre est compromise et tous les scientifiques s’alarment.
La maison brûle et les dirigeants deviennent des incendiaires.
Le quinquennat promettait d’être écologique et l’Europe adoptait une politique agricole commune prévoyant que les « exploitants agricoles » devaient laisser 4% de leurs surfaces cultivées en zones naturelles : mares, bosquets, prairies humides, haies qui ne devaient pas être taillées entre mars et août.
Depuis 2008 et le grand spectacle du « grenelle de l’environnement », le tonnage de pesticides déversé dans la nature devait se réduire progressivement.
Les thatchériens au pouvoir se fardaient en écologistes convaincus et cherchaient des cautions morales du côté des militants verts.
Tout ceci est désormais balayé, renié, honni.
Pourquoi ? Que s’est-il passé ? La Nature serait-elle sauvée, luxuriante, généreuse, abondante ?
Nullement, mais dix mille exploitants agricoles, armés de puissants tracteurs, troublent la paix publique, barrent les routes, souillent les préfectures et occasionnellement incendient des locaux de la MSA et partout vocifèrent, menacent et ordonnent aux pleutres politiciens de se courber devant leurs exigences contre-nature.
Alors, les fauvettes peuvent voir leurs nids détruits dans les haies.
Les ruisseaux peuvent être recalibrés au tractopelle.
Plus de zones naturelles préservées, pas même les 4% envisagés.
Les loups doivent subir des prélèvements exorbitants.
Les pesticides peuvent couler à flots.
« L’exploitant agricole » peut aseptiser la Terre et la vouer à la production intensive.
Tant pis pour la biodiversité.
D’ailleurs, tout ce qui persiste de faune sauvage doit disparaître : sangliers, loups, lynx, pigeons, renards, belettes.
Si une espèce s’avise de tarder à s’éteindre, il convient de la déclarer « à problème » pour mieux la piéger, la fusiller, la traquer toute l’année.
Les lobbies et la presse formatée vouent à la vindicte publique ces « nuisibles » qui osent survivre parmi les hommes.
Les pleutres dirigeants baissent la tête et voudraient faire oublier leurs précédentes déclarations vertueuses en faveur de la Nature.
La maison brûle mais il faut regarder ailleurs pour ne pas voir les incendiaires, car ils font peur par leurs violences que nul n’ose sanctionner, ni même dénoncer.
En urgence, on supprime les « normes » et on édulcore la politique agricole commune.
Or, objectivement, il ne s'est rien passé.
Le monde agricole ne représente plus grand-chose dans la société.
La France compte 380.000 exploitations agricoles et la politique productiviste de la FNSEA condamne 200.000 paysans à vendre leurs fermes à des grands groupes dans les prochaines années.
L’actualité est à une industrialisation de l’agriculture, à des concentrations capitalistes et donc à l’effacement de l’agriculture à l’ancienne.
Ce qui a fait se coucher le pouvoir politique ne tient qu’à ceci : les exploitants agricoles sont violents et font peur aux petits hommes inconsistants qui, incapables d’assumer le pouvoir, n’en veulent que les apparences et les attributs.
Les écologistes qui n’incendient pas, ne cassent pas de mobilier urbain, ne se livrent pas à des rituels guerriers d’opérette, qui ne défendent pas leurs tiroirs-caisses mais l’avenir de la biosphère, sont insultés par ces petits personnages « écoterroristes », alors que le monde agrocynégétique est craint et suscite la soumission déshonorante.
J’imagine ce qu’auraient fait des hommes d’état pétris de l’intérêt général supérieur.
Ils auraient compris et soutenu socialement les paysans tout en assurant la défense essentielle de la biodiversité.
En un mot : « subventionner ! Oui : les loups et non les moutons » !
Oui, il fallait aider les paysans pour qu’ils replantent des haies, préservent les marais et les prés.
L’agriculture est subventionnée massivement par de l’argent public.
Dès lors, l’état doit veiller à ce que ce soutien massif aille dans le sens de la sauvegarde de la Nature.
Cette pusillanimité des politiciens face au lobby agricole confine à la caricature.
Je trouve pitoyable ces génuflexions des dirigeants qui ne dirigent rien mais parlent de « nos agriculteurs » et n’osent pas soumettre à la moindre critique rationnelle les exigences contre-nature non pas des paysans, mais de quelques lobbyistes liés au mondes des « affaires ».
Baignant dans cette atmosphère délétère, l’opinion publique se trouve présentement anesthésiée.
Le réveil sera douloureux.
L’animal humain se révèle bien nocif pour toutes les formes de vie, y compris pour sa propre espèce.
Il est violent, brutal, cruel, cupide ! Qui pourrait me démentir ?
CHATEAUBRIAND, qui ne savait rien de l’écologie mais qui percevait la sensibilité du monde, l’avait ainsi énoncé : « Avant l’homme, il y avait la forêt. Après l’homme, il y a le désert ».
Peut-on mieux résumer la chute ?

Gérard CHAROLLOIS

Empruntant  le titre d’un ouvrage de Patrick BOUCHERON, je m’interroge et annonçant la chute, entends la prévenir.

Une certitude : l’humanité disparaîtra.
Une inconnue : dans combien de temps ?

Cette disparition ne fera pas frissonner l’univers et aucun dieu ne sortira des galaxies pour sauver les hommes lors de la chute finale.
C’est que rien n’est éternel, pas même l’univers qui, ayant un commencement, aura nécessairement une fin.
Quant au système solaire, sa mort est annoncée dans cinq milliards d’années, précédée d’une agonie qui verra la Terre englobée dans la sphère de l’étoile, environ dans trois milliards d’années.
D’ici là, l’espèce humaine sera éteinte et les éventuels survivants se réjouiront : « Bon débarras » !

Individuellement, l’humain qui ne peut regarder sa propre finitude en face s’invente des mythes salvateurs. Il ne conçoit pas davantage l’extinction de son espèce élue, tellement exceptionnelle qu’il lui apparaît impensable que survienne un tel effondrement.
L’orgueil humain tient lieu ici d’antidépresseur qui masque la banalité des faits.
La disparition de cette espèce ne perturbera pas plus que celle d’autres espèces, la marche de l’espace/temps et cette disparition n’attendra pas l’épuisement de l’étoile locale.

C’est que le processus d’hominisation est insuffisamment avancé pour pallier aux défis que l’homme pose à la viabilité de la Terre.
Cruel et cupide, l’humain possède une maîtrise utile dont il fait un bien mauvais usage.
La maîtrise est utile depuis que le feu réchauffe les maisons, que la chimie fournit des molécules qui soignent, que l’énergie démultiplie la force animale de l’homme grâce à la machine.
Mauvais usages, lorsque l’homme édifie des bûchers, élabore des poisons, use de sa puissance mécanique pour nuire et exploiter, détruire les sites naturels et tuer la vie.

Chasse, pesticides, béton, bitume et corruptions révèlent la nocivité de l’homme non pleinement hominisé.
Or, la planète en ses éléments physico-chimiques et biologiques étroitement impliqués constitue un système que la science qualifie d’aléatoire et chaotique.
L’homme agit sur ces paramètres dans la seule considération de sa cupidité insatiable et de ses pulsions destructrices.
Prenons un exemple : la modernité voit le triomphe de l’économie dite de Marché, reposant sur ces cellules de base que sont les « entreprises », petites ou gigantesques.
Or, une entreprise ne vise à créer ni bien-être collectif, ni emplois, ni amélioration de la viabilité générale.
Son oxygène, sa seule raison d’être s’appelle le profit.
Sans profit, une entreprise meurt.
Pour obtenir cet oxygène, elle ne peut qu’exploiter les ressources disponibles et l’énergie du travail humain ou celui des machines.
Elle ne crée des biens et remplit des services que dans la mesure où cela génère du profit qui représente sa raison d’être.
Tout frein au profit, tout droit social, tout droit environnemental ne sont que des entraves à cette quête du profit.
Alors, les chambres de commerce et d’industrie, les lobbies corporatistes et les élus oeuvrent à la « libération » des forces vives et la Nature se meurt.

D’où viendra l’effondrement ?
D’une altération catastrophique du climat ?
De la mort de la biodiversité ?
De l’empoisonnement irrémédiable des eaux et des aliments par les polluants perpétuels ?
De l’artificialisation infinie sur un espace fini ?

Parce que mathématiquement, la biosphère constitue un ensemble chaotique aléatoire, nulle prévision ne peut être faite sérieusement.
En revanche, ce qui est certain tient au caractère inéluctable de cet effondrement.
L’homme sera victime de ses deux principales tares : cruauté et cupidité.
Il ne met pas sa maîtrise au service de la vie.
Chasse, pesticides, béton, bitume et corruptions signent l’échec de l’humanité.
Chaque jour perdu rapproche de la chute et l’écoulement du temps rend moins probable une mutation salvatrice de cette disparition.
Regardez, la guerre faite au loup, les tracés d’autoroutes et de déviations routières, le refus des « normes » protectrices du vivant sont des symptômes qui ne trompent pas.
L’homme est le fléau de la Terre.

Gérard CHAROLLOIS

Il n’y a pas de démocratie sans un pouvoir juridictionnel indépendant, garde-fou des abus, caprices et corruptions des politiques.
Tout justiciable, puissant ou misérable, doit pouvoir maudire son juge, tout en respectant la chose jugée.
Ces jours-ci, le conseil d’état rend deux décisions nous conduisant à le maudire et à le louer.
Le gouvernement, aux ordres des lobbies de l’arriération, autorise la chasse à la belette dans le PAS-DE-CALAIS pour les trois ans à venir, au nom des dommages importants que l’espèce serait susceptible de générer.
Le conseil d’état valide ce classement, ce que nous déplorons, tout en respectant l’autorité de chose jugée que les petits féodaux du pouvoir bafouent si souvent lorsque les arrêts leur déplaisent.
Juridiquement, rien à redire puisque la bouche du droit a parlé.
Scientifiquement, c’est une autre affaire.
Amis lecteurs, vous auriez beaucoup de chance de découvrir, chez vous, une belette.
L’espèce est en voie de disparition.
Ce micro mammifère pèse au mieux une centaine de grammes et peut entrer dans un trou de souris ses proies de prédilection.
La belette a été victime des chats innombrables, de la circulation routière tellement meurtrière pour la faune, des empoisonnements indirects par les ignorants de la chaîne alimentaire qui empoisonnent les rongeurs, tuant ainsi indirectement tous les prédateurs des souris et rats victimes des anticoagulants.
Alors, la très petite et inoffensive belette n’est plus guère présente dans ce qui reste de nature.
Elle ne boit pas le sang de ses proies contrairement à une légende propagée par les arriérés. Elle est tout simplement carnivore et se nourrit de très très petites proies.
En quoi est-elle susceptible d’occasionner des dégâts ?
J’ai toujours déploré que les candidats aux fonctions de magistrats de l’ordre judiciaire et administratif ne soient pas tenus d’acquérir un minimum de formation scientifique, notamment en biologie.
Après les regrets, voici l’éloge.
Le Conseil d’état, sur requête d’une association « Génération Future », condamne l’état à cesser d’exporter les pesticides ici interdits dans des pays sous-développés.
En 2022, les marchands de poisons agricoles purent ainsi écouler de France 7.200 tonnes de ces molécules hautement toxiques vers ces malheureux pays poubelles.
Observons que les productions agricoles obtenues par ces exploitants étrangers reviennent en France où elles sont consommées avec leurs pollutions.
Le gouvernement ne s’avère pas ainsi seulement ennemi de la belette, mais du vivant en général.
Les gouvernants célèbrent servilement un culte : celui de l’argent, de l’économie, de la spéculation et des affaires.
Ils oeuvrent sournoisement pour favoriser la commercialisation de la chimie agricole sans considération des incidences sur la biodiversité et sur la santé humaine.
Seul le profit les intéresse et ils ne sont que les syndics des lobbies affairistes.
Pour eux, c’est l’économie d’abord !
Ce système ne prendra fin qu’avec une judiciarisation de la question.
S’il s’avérait scientifiquement établi, comme dans le scandale du chlordécone, que des biocides répandus dans l’environnement aient entraîné des pathologies lourdes et des décès, les ministres de l’agriculture, les pseudo syndicalistes agricoles, les patrons de firmes chimiques devraient répondre, en cour d’assises, du crime d’empoisonnement.
La cupidité, l’âpreté du gain, l’affairisme débridé ne justifient pas la mort de la biodiversité et les atteintes à la santé.
Voilà qui ferait réfléchir leurs successeurs !

Gérard CHAROLLOIS

A suivre l’actualité politique Française en ces semaines préélectorales au parlement Européen, la France n’est peuplée que d’agriculteurs enragés contre les normes, les contrôles, la nature et addicts aux pesticides, à la mécanisation, à l’aseptisation des champs.
Une surenchère vertigineuse voit s’affronter un gouvernement aux abois prompt à tout céder aux pires revendications et un parti nationaliste glorieux de son refus du pacte Vert et de sa défense d’une approche productiviste de l’agriculture.
Ces hommes réactionnaires nient les impératifs de la préservation de la biodiversité et refusent les mesures d’amélioration de la condition animale.
Ils soutiennent les pesticides et les élevages concentrationnaires.
Confortées par les courbettes, les soumissions veules, la FNSEA, structure conservatrice et plus encore, la Coordination Rurale proche du parti RN, manifestent tapageusement et montrent le vrai visage de ce lobby en voulant frapper d’ostracisme les écologistes.
Or, examinons les faits, les données sociologiques en simple objectivité :
Ce pays compte près de 68000000 d’habitants et 400000 exploitants agricoles qui étaient plus de deux millions après la dernière guerre.
A titre de comparaison, indiquons qu’il y a 5500000 agents publics.
Parmi ces quatre cent mille agriculteurs, combien sont-ils à participer aux agitations contre nature ?
Combien y en a-t-il pour posséder de puissants tracteurs, valant le prix d’une Ferrari, pour « monter à PARIS » et faire barrage ?
Les agriculteurs sont très minoritaires dans la société contemporaine et nombre d’entre eux ne se reconnaissent pas dans les exigences anti-nature de la frange réactionnaire.
Dans l’Orne, deux cents tenants de l’idéologie contre nature manifestèrent devant le siège de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) parce qu’un contrevenant avait été verbalisé pour arrachage d’une haie et destruction d’une zone humide.
La nouvelle fut relayée par les médias nationaux, au nom du refus des contrôles.
Que représente ce funeste courant de pensée dans la société ?
Infiniment moins que le laisse à penser le vacarme médiatique actuel.
Je ne suis guère conseiller du « prince », ce qui est plus regrettable pour lui que pour moi.
Les choix du président de la république, face à cette crise politique, aboutiront à des résultats inverses à ceux qu’il pouvait espérer.
Il ne fallait pas tout céder dans un mouvement servile de panique.
Les abandons du pouvoir politique confortent les positions des « nationaux – populistes », l’original étant toujours préférable à la copie.
Un gouvernement responsable aurait tenu un langage de vérité et de fermeté indiquant que la santé publique, la nature, la viabilité à long terme de la Terre prévalaient sur le productivisme forcené.
Des aides : oui.
L’anéantissement de la biodiversité : Non.
Le président devait faire un discours fort et clair au pays et ne pas se rendre au salon de l’agriculture, piège où quelques centaines de militants réactionnaires l’attendaient nécessairement.
Et puis, l’agriculture ne concerne pas que les agriculteurs.
Toute la population doit être consultée sur ce qui est souhaitable pour le bien public.
En démocratie, il ne saurait y avoir des féodalités, des corporatismes privilégiés.
Ne transigeons jamais sur les Droits de l’homme et sur les principes fondamentaux de la démocratie.
Pour l’oublier, l’actuel pouvoir risque fort de n’être que le marchepied d’une dérive autoritaire à l’encontre de laquelle il voulait être un rempart.
Si un grand débat devait avoir lieu, en démocratie, il se ferait avec les soulèvements de la Terre, avec les animalistes, avec les associations de protection de la nature pas moins autorisées que les « pesticulteurs » à parler du monde de demain.
A courir après les idées du RN et de sa clientèle idéologique, l’actuel pouvoir s’enfonce.
Cela m’est indifférent, mais c’est l’arbre, l’animal et l’homme qui seront victimes de ce recul momentané de la civilisation.

Gérard CHAROLLOI

L’ampleur des défis du temps appelait des esprits résolus, éclairés, attachés aux valeurs fondamentales et au service de l’intérêt général.
Or, des hommes trop faibles tiennent la barre d’une main tremblante.
Ils sont les jouets de tous les vents mauvais et cèdent à la panique à la moindre menace de ceux qui leur font peur.
L’actuel gouvernement ne sait plus que faire pour apaiser sa « majesté agricole ».
Les annonces de capitulations se succèdent chaque jour pour que le président et son premier ministre puissent s’afficher au salon de l’agriculture sans essuyer les colères d’une fraction des exploitants agricoles acquis désormais logiquement au parti des nationaux – populistes, nombreux à la Coordination Rurale.
Les syndicats agricoles se livrent à une surenchère en prévision des élections aux chambres d’agricultures de janvier prochain.
Alors, tout y passe : l’argent public et la Nature.
N’étant pas obnubilé par la « dette publique », épouvantail cher aux thatchériens, je ne ferai pas grief au pouvoir politique de couvrir de cadeaux fiscaux et de primes multiples les agriculteurs.
En revanche, la préservation des haies et des ruisseaux et les contrôles par les agents de l’Office Français de la Biodiversité, la sauvegarde des loups me préoccupent bien davantage.
Bien sûr, vous entendrez la ritournelle des économistes, sur le thème de la dette que notre génération va laisser à nos enfants.
Mais, question : à qui nos enfants devront-ils cette dette ? Réponse évidente : à nos enfants, si ce monde devait aller comme il va. Par cette réponse, les économistes non thatchériens expriment que les générations futures décideront souverainement du sort des écritures comptables puisqu’elles seront à la fois débitrices et créancières.
Donc, laissons de côté ces soucis de petits comptables.
La biodiversité pourrait bien présenter une créance plus sévère que celle des fonds de pensions.
Or, est-ce que les agriculteurs ont besoin d’agresser les haies en périodes de nidification des oiseaux et de transformer les ruisseaux en fossés antichars ?
N’est-il pas pitoyable de voir des gouvernants faire la danse du ventre devant des syndicats agricoles, comme ils le font devant des chasseurs qui bien souvent sont les mêmes ?
Et plus ils s’agenouilleront, plus les excités de l’agrarisme exigeront des concessions infinies.
Dans tous les domaines et face à tout défi, l’humain doit se déterminer avec courage pour le bien, c’est-à-dire la vie, la liberté, les droits de l’homme et ceux du vivant.
Je reconnais que cela n’est pas toujours aisé, mais c’est ce qui distingue ceux qui servent, dans les tempêtes, la dignité humaine.
Hélas, ils ne sont pas toujours très nombreux dans l’Histoire qui balbutie et se répète.

Gérard CHAROLLOIS

Le monde offre l’inquiétant spectacle de régimes dictatoriaux, souvent au nom de religions mais aussi, parfois, au nom de systèmes crapuleux.
Ainsi, POUTINE n’est pas HITLER.
Le second tuait par idéologie et faisait la guerre pour assouvir la supériorité ethnique.
Le premier n’est qu’un voyou qui tue pour asseoir son pouvoir et fait des guerres pour assurer sa domination.
Réjouissons nous de vivre dans des démocraties où les opposants ne sont ni emprisonnés, ni assassinés.
Comme le dit l’adage : «Lorsque je me contemple, je me désole. Lorsque je me compare, je me console ».
J’éprouve une immense gratitude pour AlexeÏ NAVALNY qui sacrifia sa vie pour défendre la liberté et la démocratie face à un tyran criminel.
Je ne confonds pas les régimes autocratiques et les démocraties, ce qui ne dispense pas d’user d’un devoir de critiques.
Ici et maintenant, nous pâtissons d’une collusion incestueuse entre le monde de l’argent et le pouvoir politique résultant d’élections libres, mais sous influence.
Loin d’être exemplaire, le pouvoir sert les intérêts de ceux qui l’ont acheté en finançant les campagnes électorales.
Le scandale de l’agroterrorisme illustre ce pourrissement de l’état.
Que représente la FNSEA dans la société ?
Plus grand-chose.
Que représente-t-elle dans l’état ?
Elle tient le gouvernement sous dépendance et impose ses pesticides et ses agressions contre la Nature.
En France, on n’assassine pas les réfractaires mais on les insulte, on les frappe d’ostracisme, on leur interdit de manifester et, si nécessaire, on les livre aux gendarmes mobiles.
Ainsi, en ce jour, le préfet du TARN interdit aux opposants à l’autoroute A69 de se rassembler pour protester contre l’artificialisation de l’espace en faveur de petits profits très privés.
C’est vrai que les défenseurs de la viabilité de la Terre ne détiennent pas la carte de la FNSEA qui leur permettrait de dégrader la préfecture en totale impunité et avec les approbations du ministre.
Non, ici pas de goulag mais, si des intérêts trop bien gardés sont contrariés, on matraque, parfois on éborgne, on mutile ou on tue un écologiste « par accident ».
Alors, je formule deux propositions concrètes :
* Nommer "AlexeÏ NAVALNY" l’avenue où siège à PARIS l’ambassade de Russie,
* Mettre une plaque au panthéon au nom de Rémi FRAISSE.
Vivent les Résistants et leur mémoire !

Gérard CHAROLLOIS

La circulation routière tue.
Quelques milliers de personnes meurent chaque année sur la route ainsi que des millions d’animaux, amphibiens, reptiles, oiseaux et grands mammifères.
Le tracé d’une nouvelle route représente une agression majeure contre la Nature.
En Haute-Marne, un élu local part en guerre contre les arbres d’alignement bordant les routes de son département, au motif qu’en une année, 273 chauffards auraient trouvé la mort en se fracassant contre un arbre ombrageant la chaussée.
La question se pose sous l’angle de la sécurité routière. Les chauffards n’ont pas besoin d’arbres pour tuer et mourir sur la route. La présence d’arbres le long des voies représente-t-elle un surcroît de danger ?
Il pourrait être plaisant de rappeler à cet élu qu’on n'a jamais vu un arbre déambuler sur la chaussée et venir méchamment à la rencontre d’un automobiliste. Loin d’être humoristique, cette observation commande une conclusion définitive. Si un automobiliste percute un arbre, c’est par évidence qu’il a perdu le contrôle de son engin et a quitté la route.
Or, à défaut d’arbre, il trouvera pour stopper sa course un mur, un fossé, un poteau électrique, un talus ou pire un piéton, un cycliste, un autre usager de la voie publique.
Un arbre ne provoque pas une sortie de route. Il peut, au pire, la sanctionner comme le ferait tout autre obstacle.
Inversement, les arbres dessinent les bordures de chaussée et constituent un facteur de sécurité routière.Sans arbre, les 273 morts de HAUTE-MARNE n’auraient pas été épargnés.
Ils seraient morts contre un autre obstacle.
Ce qui tue sur la route s’appellent alcool, drogues légales ou pharmaceutiques, endormissement et surtout excès de vitesse occasionnant la perte de contrôle et rendant tout choc plus meurtrier.
Quant à parler de la biodiversité, trop de politiciens ignorent le concept.
Pour eux, il faut abattre les arbres, supprimer les buissons, aseptiser les champs, recalibrer les ruisseaux, transformer les forêts en usines à bois.
Vu ce que les sondages politiques prédisent, l’arbre, l’animal et l’homme n’ont guère de chance d’échapper à la destruction de masse dans un avenir prochain.
L’artificialisation prépare l’anéantissement.
Plus il y aura de bitume et de béton, moins il y aura de vie sur la Terre des homo-economicus.
Petit test que je vous confie.
Êtes-vous en présence d’un individu responsable et éclairé ou d’un imbécile ?
Voici le symptôme édifiant : l’imbécile ironisera sur le thème, «Scandaleux ! Un choléoptère empêche la construction d’une autoroute ! ».
L’imbécile ignore que la biodiversité vaut mieux que la cupidité d’une mafia oligarchique en collusion avec les politiciens.

Gérard CHAROLLOIS

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