Des poules, des hommes et des virus

Grippe, Covid, Ebola mais aussi rougeole, variole et poliomyélite SONT DES VIROSES et affectent cruellement des populations avec leur somme de victimes et leurs lots de souffrances.
Les virus, à la différence des bactéries, autres agents pathogènes, ne sont pas des êtres vivants à part entière, puisqu’ils n’ont aucune autonomie pour leur reproduction.
Ce sont des programmes qui, pour se multiplier, doivent détourner le matériel génétique d’une cellule et lui faire produire des protéines virales.
A la différence des bactéries, les virus sont inaccessibles à la toxicité des antibiotiques.
Mais à l’instar des bactéries pathogènes, leurs hôtes deviennent pour eux de prodigieux vecteurs de propagation.
Tout bon virus doit être à la fois très contagieux et pas trop létal pour pouvoir exploiter son hôte suffisamment longtemps pour assurer sa diffusion.
Le virus apprend que « qui veut voyager loin ménage sa monture ».

Pour l’avoir ignoré, les deux précédents cousins de notre covid 19 n’eurent pas de succès car ils tuaient trop et trop vite.
L’humanité a toujours connu les grandes épidémies, mais autrefois, virus ou bactérie voyageait au pas de l’homme, au mieux des chevaux ou à la lenteur de la marine à voile.
Aujourd’hui, en quelques heures, le pathogène franchit les continents et tient à sa libre disposition près de neuf milliards de généreuses victimes promptes à mettre leurs photocopieurs à protéine à la disposition de l’agresseur.
D’histoire de virus, on n’a jamais connu une situation plus favorable.
Surtout que les humains sont pris d’une fièvre vibrionnaire les amenant à parcourir sans cesse la planète en tous sens et sans grande raison impérieuse !
La covid 19 n’était pas une « grippette » comme crurent pouvoir l’affirmer d’imprudents médecins soucieux de parler en premier de ce qu’ils ne savaient pas encore.
Mais il y a bien plus méchant que ce coronavirus affectant essentiellement l’appareil respiratoire.
Ainsi, le virus Ebola tue 80% de ceux qu’il agresse avec toutefois heureusement une contagiosité plus complexe, impliquant des contacts directs entre malades, ce qui explique sa localisation géographique restreinte et son incapacité à se répandre.
Bien sûr, l’humain n’est pas le seul hôte des virus et voici, présent depuis quelques années, une grippe aviaire qui sévit dans les élevages concentrationnaires de canards, de poulets et d’oies.
En Dordogne, en quelques semaines, 418.000 oiseaux d’élevages ont été tués par ordre des autorités publiques et la « filière » réclame des aides financières pour compenser ses pertes.
C’est près de deux millions d’oiseaux qui ont subi le grand massacre en France, en ce printemps 2022.
Interdit aux particuliers, détenteurs de quelques poules, de leur laisser vivre une vie normale, Sous peine d’une amende de 750 euros par infraction constatée, les poules doivent être confinées, fermées, sans contact avec l’extérieur et tant pis pour le bien-être animal.
Or, la grippe aviaire n’affecte pas les hommes, n’ayant pas franchi la barrière de l’espèce.
Ces massacres massifs rappellent les bûchers de cadavres de vaches folles au temps du prion ingéré par les bovins dans les farines contaminées de l’élevage industriel.
Les autorités, les commentateurs, les tenants des « filières » se gardent bien de s’interroger sur l’origine de ce mal dont sont victimes ces malheureux oiseaux d’élevage.
Partons, comme toujours, des faits :
Pour certains experts, la planète accueillerait, toutes espèces confondues, cinquante milliards d’oiseaux et quarante cinq milliards de poulets d’élevage destinés à nourrir les hommes.
Sur la Terre, un oiseau sur deux est désormais un poulet d’élevage !
Ces poulets, mais aussi les canards et les oies, s’entassent par milliers dans des bâtiments.
Ils sont tous génétiquement identiques et vivent en absolue promiscuité.
Comment s’étonner des explosions virales au sein de ces usines à viande ou à oeufs ?
Une concentration de population en des lieux clos constitue un bouillon de culture pour les agents pathogènes.
La règle biologique vaut pour la forêt lorsque des « exploitants » exploiteurs, avides de profits, plantent une seule essence d’arbres sur de grandes superficies.
Ici, homo economicus est victime de son ubris.
Pour faire des profits, il viole la nature, en ignore les lois, insulte l’éthique et la science.
Ce ne sont pas les oiseaux migrateurs qui propagent la grippe aviaire. Celle-ci naît des conditions même de l’élevage intensif.
Par les déséquilibres créées par la société productiviste, spéculative, poussant au gigantisme, l’homme prépare des bombes virales sans doute plus redoutables que les bombes atomiques.
S’il advenait que, par suite d’une mutation, émerge un virus aussi contagieux que nos cinq coronavirus actuellement en circulation et aussi létal qu’Ebola, ce serait une certaine fin du monde tel que nous le connaissons.
Comment pallier à ce risque ?
Par l’éthique et par la science.
* L’éthique qui commande le respect de la Nature et des animaux qu’il faut cesser d’exploiter honteusement, de traiter en pure marchandise, de faire vivre dans des enfers industriels, et en ménageant les équilibres biologiques de la Terre, en cessant la déforestation pour y laisser en sommeil certains agents pathogènes qu’il vaudrait mieux ne pas réveiller.
* La science, pour maîtriser des thérapeutiques curatives contre les maladies infectieuses, cellulaires, dégénératives.
Au fond, l’impératif est de mettre l’éthique et la science au service de la vie et non aux ordres du profit, du commerce, des affaires, du marché, des filières, des entreprises privées « de scrupule ».
La vérité est que homo economicus n’a rien de sapiens.
Il ne songe qu’à s’enrichir, dominer, écraser autrui, souiller son environnement sous prétexte d’aménagement.
Il est tellement pervers et stupide qu’il perdure à susciter des guerres contraignant à dépenser de l’énergie, de l’intelligence, du temps dans la mise au point d’armes de plus en plus performantes pour contenir les délires mégalomaniaques des führers de tous les temps.
Homo deviendra sapiens lorsqu’il renoncera à la guerre et à la chasse et lorsqu’il aura compris que la mort n’a pas besoin qu’on lui prête la main.
Gérard CHAROLLOIS

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