Un monde réactionnaire.

Le Royaume-Uni refuse, très démocratiquement, son maintien au sein de l’Union Européenne, à l’issue d’une campagne nauséabonde, au cours de laquelle les nationalistes locaux invoquèrent le « choc des civilisations », « le grand remplacement »,  « les hordes de Syriens déferlant sur l’Angleterre  », angoisses totalement étrangères à l’Europe.

On doit reprocher à la majorité politique détentrice du pouvoir en Europe sa doctrine « libérale » en économie, mais nullement d’être cause des migrations de populations d’Asie et d’Afrique, victimes de conflits tribaux, d’asservissements religieux les maintenant dans un crépuscule médiéval, de dirigeants corrompus.

Plus un mensonge est énorme et plus il s’avère efficace pour égarer les peuples, car fédérer l’Europe ne signifie nullement la livrer à l’islamisme intégriste et à l’assistanat de populations malheureuses du fait de guerres de religions, à l’instar de celles que nous connûmes au XVIème siècle.

Mais, les leaders du « non » à l’Europe exploitèrent jusqu’à l’indécence la xénophobie et la peur des immigrés.

Unir l’Europe, c’est unir des Anglais, des Allemands, des Belges, des Français, des Italiens et autres polonais, fussent-ils plombiers !

 

Il est préoccupant qu’un vent mauvais, qu’avait masqué, un temps, les crimes et la défaite des fascismes, après 1945, souffle à nouveau.

Et nul n’en semble exempt.

Dans les pays Arabes, avec l’islamisme, en Israel avec la droite militariste, aux USA, avec le courant Républicain néoconservateur, en Russie avec un régime autoritaire unissant un Etat policier et l’église orthodoxe, en Europe Occidentale, avec les « libéraux », adorateurs du Marché et instrumentalisant la peur et le communautarisme pour alimenter leur fonds de commerce électoral, le monde se prépare des temps de régressions.

Les mauvais sentiments, à savoir, l’esprit de  compétition, la concurrence, la domination, l’exclusion, le rejet, le repli identitaire ne peuvent qu’amener de grands malheurs aux populations qui les cultivent.

Qui relève le défi éthique ?

Où sont les voix qui appellent courageusement à combattre, à la fois, les obscurantismes religieux et  les identités meurtrières ?

Qui prônent encore ouvertement la solidarité, la compassion, la raison contre le fanatisme et l’abrutissement ?

Qui affirme cette évidence selon laquelle, on vaincra les djihadistes et salafistes par les traités d’athéologie, autant que par les bombes ?

Qui, dans le camp non réactionnaire, mène la grande bataille des valeurs, des idées, de la morale de générosité et d’intelligence ?

 

Tout se passe, dans la politique actuelle, comme s’il fallait se ranger derrière la bannière d’un totalitarisme monothéiste criminogène et farfelu, ou dans le camp de la crispation rétrograde, comme s’il fallait opter entre une pusillanimité envers l’islamisme ou un ralliement aux nationalismes locaux.

 

Or, nous n’avons rien à faire des communautés, des identités héritées de temps révolus.

Par-delà les nationalités, les ethnies, les origines, je suis  fraternellement proche de tout humain aimant le vivant, respectant la nature. Je me sens étranger en présence de  tout tueur, de tout tortionnaire qui ne sera jamais, ni de ma famille de pensée, ni de mon espèce.

Alors, je plains ces pauvres Anglais qui s’imaginent être maîtres de leur destin parce qu’ils ont divorcé d’avec les Pays-Bas, la France et l’Italie !

Ignorent-ils que la planète est un village globalisé.

Qu’on s’en réjouisse, qu’on le déplore, le fait s’impose.

Les grandes questions du temps sont mondiales et seuls de vastes ensembles possèdent les moyens de relever les défis et d’affronter les firmes tentaculaires.

 

La démocratie constitue une convention, un mode décisionnel préférable à beaucoup d’autres.

Il advient, néanmoins, que la majorité se trompe ou est abusée.

Les Britanniques ont fait le mauvais choix, celui du repli frileux, de la nostalgie de leur empire du siècle Victorien.

Les nazis prirent le pouvoir, en janvier 1933 parce qu’une majorité les soutenait.

En juin 1940, 80% des Français se ralliaient au Maréchal.

En 1981, le parlement Français abolit la peine de mort contre l’opinion de 60% des sondés.

Et, si souvent, de petites gens, attributaires du RSA, salariés modestes, agents publics, employés précarisés élisent les mandataires des oligarques et les serviteurs d’un système économique qui paupérise les citoyens.

Combien seront-ils, ce dimanche 26 juin, en LOIRE ATLANTIQUE, à opiner, en sacrifiant la nature, pour les intérêts sordides d’une société privée et les retombées indirectes au profit de quelques politiciens ?

 

Si l’on fondait la nation écologique, celle des oiseaux, de la terre et de l’eau !

Laissons-les s’affronter pour leurs dieux mythiques, leurs drapeaux, leurs « cultures » particularistes et proclamons les droits et la grande communauté, la seule qui vaille, celle  du vivant.

 

Gérard  CHAROLLOIS

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