Mort d'un homme d'état

 Alors qu’un vent mauvais souffle sur les peuples, que le droit donc les normes sont contestés par les intérêts trop privés, Je m’incline devant la mémoire de Robert BADINTER, homme de conviction, de rigueur, pétri d’humanisme.
Magistrat honoraire, militant pour les droits de l’homme et pour ceux du vivant dans une optique biocentriste, je regrette que la vie publique soit si dépourvue de penseurs moralement honnêtes, mus par une mission et non par une petite carrière à satisfaire.
Robert BADINTER affronta courageusement l’impopularité.
Il n’aurait jamais renoncé à ce qu’il pensait essentiel pour se cramponner au pouvoir au prix de tant de reniements auxquels nous assistons chaque jour, de la part de gouvernants qui parlent vertu écologique pour gagner un électorat, avant de renier leurs engagements pour apaiser des lobbies.
Robert BADINTER à l’instar de Jacques DELORS, récemment disparu, étaient des hommes d’état et non des politiciens.
Le droit, donc les normes, protègent les personnes et l’intérêt général.
L’humanisme, qu’il ne faut pas confondre avec l’anthropocentrisme, élève l’homme et adoucit la société.
Droit et humanisme sont menacés, présentement, par l’indigence des politiques, par l’esprit de lucre des groupes de pressions et par une dérive réactionnaire qui nie l’un et l’autre et leur substitue l’arbitraire, le népotisme, les corporatismes et les mauvais sentiments.
Ce n’est pas par hasard que Robert BADINTER consacra un livre à CONDORCET, intellectuel en politique, promoteur de l’universalisme du droit et de la dignité.
Je comprends que Robert BADINTER, ami de la justice, ait déploré les orientations actuelles d’un monde qui tourne le dos au mieux et marche vers la régression et la négation du droit au grand détriment de l’homme et de la nature.

Gérard CHAROLLOIS

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