Un retour aux fondamentaux salvateur

Désormais, c’est officiel. On savait déjà que la maison UMP-CPNT était tenue par Bouygues, Bolloré, Eiffage et la fédération nationale de chasse. Depuis avant-hier, nous avons eu confirmation que la récente primaire socialiste, modèle de démocratie, était une pure mascarade.

François Hollande l’a emporté. Cela aurait pu être Martine Aubry, Arnaud Montebourg ou tout autre candidat, le résultat aurait été strictement le même : le vainqueur est prié de lécher les bottes des lobbies, EDF en tête, et d’obéir le doigt sur la couture du pantalon à toutes leurs injonctions.

Certainement galvanisé par des sondages donnant à la fois son candidat largement en tête aussi bien au premier qu’au second tour, et une candidate d’Europe Ecologie-Les Verts ne dépassant pas les 4 %, le PS est aujourd’hui certain de pouvoir se passer d’un traditionnel allié qui pourrait lui pourrir la vie lorsqu’il s’agira de dérouler le tapis rouge aux amis du nucléaire et de l’asphaltage.

A tel point qu’il estime sans risque de révéler sa collusion avec le représentant du nucléaire français et son tour de passe-passe pour modifier le contenu de l’accord avec EELV après ratification. Certains de ses représentants l’assumant même avec fierté.

Il faut dire que le PS avait bien assuré ses arrières : en ayant dernièrement offert un poste de sénateur sur un plateau d’argent au Secrétaire nationale adjoint d’EELV, et ayant promis la même chose pour sa Secrétaire nationale aux prochaines législatives, gageons que la direction d’Europe Ecologie-Les Verts se contentera d’un semblant de sentiment d’outrance, histoire de masquer a minima ses petites tractations de coulisses aux yeux de ses militants de base.

Et ce que s’est permis EDF risque de donner des idées aux autres lobbies qui ne vont pas se gêner pour en faire de même. Quoi de plus logique lorsque tout le monde sait ouvertement que l’équipe de campagne de François Hollande compte dans ses rangs des amoureux du bêton, des excités de la gâchette, des assoiffés de sang de taureau ?

Attendons quelques temps et nous pourrons admirer Jean-Marc Ayrault en procession sur les pistes de Notre-Dame-des-Landes, Arnaud Montebourg faire la danse du ventre devant les chasseurs, Manuel Valls et Ségolène Royal faire les yeux doux au mundillo.

Moins d’enseignants, moins d’infirmières, moins de solidarité, moins de nature, mais des deniers publics encore plus conséquents pour les destructeurs de la société, de la faune et de la flore.

Comme le disait le regretté Alain Bashung dans l’une de ses dernières chansons, nous sommes désormais des « résidents de la République où le rose a des reflets bleus ».

Ce n’est pas Madame Joly qui nous contredira, elle qui se rend compte aujourd’hui que le monde politique français n’est pas moins gangréné que les régimes voisins où des membres de Network, cette cellule de combattants de la corruption qu’elle a créée, œuvrent sans relâche.

Son atterrement face à ces pratiques du PS est sûrement aussi élevé que le nôtre lorsque l’on apprit à l’époque que la candidate de l’environnement, de la nature et de l’éthique légitimait personnellement la chasse à courre et la corrida.

Et elle doit se sentir isolée face aux petits arrangements entre amis auxquels se livrent les représentants nationaux de son propre parti.

Que faire ? La réponse est toute simple : revenir aux fondamentaux de l’écologie.

Un respect total et sans concession des écosystèmes, de la biodiversité, chaque forme de vie y ayant une légitimité totale.

Un environnement où toute forme d’irrespect, de mal-être, de stress, de torture physique ou psychologique doit disparaître sans dérogation aucune.

Une société où si l’homme s’estime supérieur intellectuellement vis-à-vis de toutes les autres formes de vie, il doit considérer ce don de la nature comme un outil à utiliser pour améliorer le quotidien de sa propre espèce et de toutes les autres par la même occasion.

Un tel concept entraîne forcément l’interdiction de toute alliance avec les partis existants reposant sur l’exploitation de l’humanité et de la nature par quelques représentants de l’homo sapiens avides d’argent, de puissance, de sentiment de supériorité, malgré leur statut de microbes à l’échelle universelle.

Des partis dits « verts » ont franchi plus ou moins ce cap dans d’autres pays : là où on leur prédisait une mort certaine, ils ont bâti un électorat constant représentant systématiquement 12 à 15 % des votes, ce qui ne leur permet peut-être pas de gouverner, mais au moins d’être pris en compte par les partis traditionnalistes apeurés par cette nouvelle concurrence sérieuse.

Oui, Madame Joly, votre voie de salut est là : votre pugnacité et engagement habituels dans le domaine judiciaire doivent désormais aussi se mettre au service de la solidarité, de l’empathie, de l’éthique envers le vivant, et ce en toute indépendance des traditionnels alliés aujourd’hui vendus au dieu Marché.

Vous risquerez alors d’être de nouveau surprise, mais cette fois-ci de façon bien heureuse.

David Joly

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