Vénerie : Quand certains préfèrent une injustice à un désordre.

La chasse à courre : un sport de gentleman ?


par Gérard Charollois - Président de la Convention Vie et Nature


Le 29 avril prochain, le tribunal correctionnel de VERSAILLES doit rendre un jugement concernant trois opposants à la chasse poursuivis pour avoir, en forêt de RAMBOUILLET, perturbé une chasse à courre le 20 octobre 2007, soit antérieurement à l’adoption par le gouvernement FILLON du décret scélérat  du 4 juin 2010 faisant de « l’entrave à la chasse » une contravention de cinquième classe, incrimination aussi dérisoire  que scandaleuse, bien peu susceptible de dissuader les Résistants à la mort loisir.
En 2007, aucune disposition pénale spécifique ne protégeait le loisir de mort.
Les veneurs, empêchés de tuer ce jour-là, avaient bien évidemment déposé plainte à l’encontre de nos amis militants de DROITS DES ANIMAUX et le procureur de la république de VERSAILLES avait classé sans suite cette récrimination purement idéologique.
Le lobby s’acharna et se constitua partie civile devant une juge d’instruction  « VERSAILLAISE » qui mit en examen trois militants, en leur conseillant de lire un ouvrage de propagande de la chasse à courre !

Quelles qualifications pénales furent retenues ?
D’une part, violence sans ITT mais en réunion et, d’autre part,  entrave à la liberté d’association.
Il résulte de l’ordonnance de renvoi, des pièces du dossier, des procès verbaux de gendarmerie qu’aucune violence physique ne fut exercée par nos amis, au nombre d’une cinquantaine, à l’encontre des veneurs et suiveurs, au nombre de 250.
Or, la gendarmerie assista, sans avoir à intervenir, à l’ensemble de l’opération de « sabotage de la chasse » qui, en outre, fut intégralement filmée par des militants dont le but était de dénoncer la barbarie de ce loisir, de porter à la connaissance du public les faits et non d’agresser physiquement qui que ce soit.
Mais, soutient l’accusation, les chasseurs ont pu être impressionnés, choqués, troublés par la seule présence, devant eux, de militants, tout de noir vêtus et les qualifiant de ce qu’ils sont.
Que voilà 250 chasseurs bien fragiles nerveusement, bien vulnérables!
Que des enfants en bas-âge, sans doute puissent être impressionnés , mais 250 chasseurs, protégés par la gendarmerie !
L’objectif est à l’évidence d’instrumentaliser la justice pour régler des comptes purement idéologiques .
Il serait souhaitable que l’institution judiciaire fasse preuve de la même « délicatesse » envers les innombrables habitants des campagnes victimes d’incursions de chasseurs, eux armés, sur les propriétés privées !
Il est burlesque de voir incriminer des opposants à la chasse pour « atteinte à la liberté d’association » quand on sait que la COUR EUROPEENNE DES DROITS DE L’HOMME Dût, le 29 avril 1999 condamner la France pour la violation de cette liberté des protecteurs du vivant de soustraire leurs terrains à l’emprise des associations communales de chasse agréées !
Plaisant de ce souvenir qu’adoptant le rappport MUNINGH, le 13 octobre 1988, le parlement européen qualifia la loi des chasseurs de « texte féodal », invitant la France à lui substituer une « loi démocratique » !
Que les lobbies, dotés de moyens financiers colossaux, abusent des plaintes et procédures pour tenter d’intimider leurs réfractaires est une chose acquise, habituelle, évidente tout autant que dérisoire.
S'ils rencontraient, dans l’appareil d’Etat, des agents pour assouvir leur vindicte serait plus inquiétant pour la démocratie, l’état de droit, la liberté.
Ce qui caractérise les mouvements de défense du vivant tient justement au refus de la violence physique.
Cela ne signifie pas que ces mouvements sont pusillanimes, silencieux, inactifs.
Il est possible de manifester des convictions sans recourir à la brutalité, aux exactions et dégradations.
Ce qui constitue la ligne de conduite de tous les mouvements biocentristes réside justement dans la récusation de la violence et des attaques personnelles.
D’ailleurs, le lobby chasse n’aurait eu aucun besoin de faire prendre un décret par ses valets politiques pour incriminer « l’entrave à la chasse », si les opposants avaient bien voulu commettre des infractions permettant de les atteindre et de les neutraliser.
Nos amis de DROITS DES ANIMAUX sont ici victimes d'une stratégie que subissent nos amis des comités anti-corrida qui eux aussi font l'objet d'un harcèlement judiciaire de la part des tauromaniaques.
Les lobbies tauromachiques, cynégétiques, exterminateurs, des éleveurs concentrationnaires sont habitués à recevoir les génuflexions des politiciens.
Ils ne supportent pas du tout la remise en cause de leurs pratiques cruelles pour l'animal et donc dégradante pour l'homme.
Quand je parle "d'arriération", en évoquant chasse, corrida, abattage rituel et autres sévices, j'use du terme exact.
Car, le processus d'hominisation implique le dépassement de ces stades primaires et l'élévation de la conscience.
Une force nouvelle s’est levée contre les lobbies de la mort.
Une force qui vient du fond des peuples et des éclairages de la science et de l’éthique contemporaines.
Rien n’arrêtera cette force qui éliminera, demain, la cruauté, le mépris de la souffrance des animaux, rangeant leurs pratiques sanguinaires au musée des horreurs.
Symboliquement, pour alerter l’opinion publique, au vu et sû de tous et des médias, les militants de DROITS DES ANIMAUX ont exprimé, le 20 octobre 2007, sans violence aucune, une opinion désormais majoritaire, une opinion qui dit : il faut abolir la chasse à courre, ici comme partout en Europe.
Cette manifestation pacifique, symbolique, au grand jour, participe de la liberté d'expression garantie par l'article 10 de la CONVENTION EUROPEENNE DE SAUVEGARDE DES DROITS DE L'HOMME.

La vie comme la liberté :  ça se défend !


Gérard CHAROLLOIS



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