L’affaire ortolans


A l’instar des gluaux en Provence, des lecques en Aveyron, des lacets dans les Ardennes, le département des LANDES souffre d’un braconnage de petits oiseaux, à l’aide de pièges-cages (matoles).
De mi-août à fin septembre, quelques trois cents braconniers disposent ces pièges dans les champs pour capturer bruants ortolans et pinsons pour, après engraissement, les noyer dans l’alcool et les manger, la tête couverte d’une serviette, sans doute pour dissimuler leur honte de consommer des passereaux légalement protégés et menacés.
Des politiciens, tels François MITTERRAND et Alain JUPPE, s’adonnèrent à cette consommation illégale, moralement aberrante, violemment contraire aux impératifs écologiques de préservation des espèces.
Pour couvrir le braconnage, l’Etat Français, édictant le 17 avril 1981 une liste d’espèces de faune protégées, oublia le bruant ortolan.
L’oiseau n’était pas autorisé à la chasse, ce qui eut été contraire à la directive européenne relative à la conservation des oiseaux, mais n’était pas une espèce protégée car les politiciens voulaient éviter que la capture et la mise à mort de ces oiseaux constituent un délit correctionnel.
Il fallut saisir le conseil d’Etat pour qu’il soit enjoint à l’Etat de réparer son omission.
Désormais, bruants ortolans et pinsons sont bien des espèces protégées et les chasseurs landais commettent un délit en les détruisant.
Mais la chasse Française a deux piliers qui en font la plus nocive d’Europe : la dérogation et la tolérance.
L’administration « tolère » que chaque braconnier pose une trentaine de pièges-cages pour perpétrer ces exactions contre nature.
Naguère l’administration, contre la loi en vigueur, admettait que les braconniers de tourterelles des bois du MEDOC, tirent du premier au 21 mai, mais uniquement entre 7 heures et 13 heures, en toute illégalité.
Les gendarmes, les gardes de l’ONCFS sont priés de regarder ailleurs.
Si des protecteurs de la nature viennent constater les actes de braconnages, des commandos de chasseurs, dignes représentants de ce qu’est la chasse française, molestent, menacent, dégradent le matériel des ornithologues, en quasi-impunité.
C’est l’état de droit vu par des pouvoirs publics partiaux, paralysés par une poignée de demeurés dont les menées violentes résultent de la pusillanimité de l’Etat.
Non, le département des LANDES n’est pas peuplé de brutes débiles se nourrissant de petits oiseaux chanteurs.
Les chasseurs ne représentent qu’une infime minorité, qu’un simple rappel à la loi ramènerait à la raison et aux respects du droit, des oiseaux et de la dignité humaine insultée par ces pratiques barbares.
L’Europe, en juin dernier, a mis en demeure la France de faire cesser ce braconnage.
Par ailleurs, en droit, les associations de piégeurs d’ortolans devraient être dissoutes par les tribunaux, pour violation de l’article 6 du code civil comme le furent, en 1997, les associations qui organisaient la chasse à la tourterelle en mai en GIRONDE.
Et surtout, la classe politique devrait apprendre que le peuple français vaut mieux que ces tueurs d’oiseaux, honte pour notre temps.

Gérard CHAROLLOIS
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