Rémi FRAISSE et les nervis fascisants de l’agro-pollution

 Rémi Fraisse

Le 25 octobre 2014, Rémi FRAISSE, jeune botaniste qui préférait les fleurs aux poisons de la maïssiculture, était tué à SIVENS par l’explosion d’une grenade, dans le dos, lancée par un gendarme.
Le serviteur de l’ordre n’a pas commis un assassinat, car son geste meurtrier n’était ni prémédité, ni même sans doute destiné à tuer.
Il a provoqué la mort, sans intention de la donner, par coups volontaires.
Bien sûr, nul ne répondra de cette mort.
Imaginons, un instant, une inversion des rôles.
Un militant écologiste qui aurait, par le jet d’un quelconque projectile, occasionné accidentellement le décès d’un tiers, membre des forces de l’ordre ou d’un commando agro-pollueur porteur de barres de fer, connaîtrait, n’en doutons pas, les foudres de la justice.
Plaisante justice qu’une idéologie borne.
Devant le cadavre du botaniste, le gouvernement, les conseillers départementaux, les autorités publiques détournent la tête.
Ils n’ont rien vus et les collusions financières entre décideurs et promoteurs perdurent.

La plus élémentaire dignité exigeait que l’Etat et les collectivités locales classent en réserve naturelle le site de SIVENS.
Mais ces personnages sont dépourvus de conscience, de dignité, de respect d’eux-mêmes.
Que valent, pour eux, la vie d’un homme, la nature, la biodiversité ?
Leur mépris n’atteint qu’eux-mêmes.
Les amis de Rémi FRAISSE souhaitaient organiser une marche, bien évidemment pacifique, sur les lieux du meurtre, le 25 octobre.
Les nervis fascisants des agro-pollueurs envisageaient de perturber cet hommage.
Les autorités interdisent la marche à SIVENS, ne la réservant qu’aux membres de la famille proche de la victime, avec encadrement policier.
Voilà qui rappelle singulièrement les contraintes de certaines autorités militaires du Proche-orient, à l’encontre des familles de « terroristes ».
Dans les médias sous contrôle, la mort de Rémi FRAISSE suscite moins de « communications outragées » que la chemise blanche d’un dirigeant d’entreprise déchirée par des salariés en colère.
C’est ce qu’ils appellent une démocratie, la liberté d’informer, un état de droit.
Ce n’est qu’une société malade de ses lobbies, de ses féodalités, de ses mafias qui griment en « projets d’utilité publique » des captations d’argent.
Or, à SIVENS, l’argent du barrage est désormais taché de sang.

Gérard CHAROLLOIS

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