Entre réélection et déshonneur.

De RODILHAN ou MAUBOURGUET à SIVENS, c’est la même stratégie.
Le gouvernement VALLS utilise, d’une part, la police d’Etat et, d’autre part, des nervis pour éliminer la contestation écologiste. La police  verbalise les réfractaires à la torture des taureaux et au barrage des maïssiculteurs. Les fascistes cassent de l’écologiste, en totale impunité.
Dans les villes aux arènes sanglantes, les militants opposés à la corrida ont été violentés, injuriés par des tenants du loisir franquiste sans qu’aucun agresseur ne soit jamais inquiété par les forces de l’ordre partisanes, au service des adeptes de la tauromachie, comme le serait une milice.
Pacifiques, les militants de la cause animale sont déférés devant les tribunaux correctionnels pour avoir osé « manifester sans déclaration préalable », infraction perpétrée quotidiennement par divers groupes sociaux, sans aucune poursuite judiciaire.
A SIVENS, pour expulser les occupants du site naturel, après avoir employé les brutalités policières à l’origine de la mort, le 25 octobre dernier, de Rémi FRAISSE, le pouvoir laisse agir des commandos agro-fascistes munis de barres de fer, de bâtons et autres armes qui, avec la tacite autorisation de l’Etat, sans déclaration préalable d’une manifestation, frappent, écrasent les mains des objecteurs,les déshabillent, brisent leurs voitures sans que la force dite républicaine n’intervienne, autrement que pour placer en garde à vue les « zadistes ».
Ces commandos, dont les membres ont tenu, sur le site internet de la FDSEA 65, des propos  dignes de ceux des miliciens du gouvernement de VICHY, propos constituant des menaces de mort caractérisées justifiant un signalement au parquet par la CONVENTION VIE ET NATURE, firent appel à tout ce que la grande région compte d’agro-cynégétiques de la pire espèce.
Les conseillers généraux dits socialistes et UMP du TARN, nullement troublés par ces auxiliaires nauséabonds, délibérèrent, le 6 mars, en faveur d’un barrage au profit des agro-pollueurs.
Que de concordances des temps !
En 1936, par pure lâcheté, le gouvernement dit socialiste refusa d’intervenir aux côtés de la république Espagnole, contre les franquistes que soutenaient les corps expéditionnaires de MUSSOLINI et d’HITLER.
Le même gouvernement n’arrêta pas le führer lorsque celui-ci remilitarisa la RHENANIE, en violation du traité de VERSAILLES, alors qu’une réaction aurait évité la seconde guerre mondiale.
Les députés du Front Populaire votèrent, le 10 juillet 1940, les pleins pouvoirs au maréchal PETAIN, assassinant la république.
Des leaders dits socialistes, à l’instar de Marcel DEAT, s’engageaient ouvertement dans la collaboration avec les nazis.
Bien sûr, en comparaison de ces crimes, les reniements de 1983 et l’actuelle politique  de complicité avec les commandos agro-cynégétiques, le ralliement au culte de la société marchande de celui qui se fit élire en désignant la finance comme ennemie, constituent des peccadilles.
Néanmoins, c’est la même négation des valeurs éthiques fondamentales.
Ces hommes conquièrent le pouvoir par la « gauche » et le perdent par la trahison des exigences morales dont ils étaient les dépositaires trop pusillanimes pour soutenir le conflit avec la réaction et le totalitarisme mondialisé de l’argent.
Le parti pseudo-socialiste d’aujourd’hui ne recevra, malgré sa soumission aux ennemis de la terre, aucune gratitude des lobbies agro-pollueurs et cynégétiques, frange rétrograde qui logiquement optera pour la réaction ouverte et déclarée.
Il est à la fois dégradant et suicidaire, pour le parti dit socialiste, d’attendre  le soutien de la FNSEA et du CPNT.
Après avoir perdu leur honneur, ils perdront les élections.
Notre ami Michel ONFRAY qui publie ces jours-ci un nouvel ouvrage « COSMOS » aurait qualifié de « ‘crétin » le leader de ce parti.
Sans doute, car raisonner en voulant partir de la gauche pour séduire la droite est un exercice d’équilibriste tout aussi cynique que vain.
L’Histoire dispense des leçons que bien des mauvais élèves peinent à assimiler.
Amis écologistes, quittez le navire, non pas parce qu’il fait naufrage, mais parce que le commandant fait une politique de « crétin », une politique contraire aux aspirations des femmes et hommes de mieux.
Je sais que parmi vous, quelques députés et sénateurs rêvent de devenir ministres.
Voudraient-ils agir pour la nature, contre la chasse et la tauromachie, jeux d’essence fasciste ?
Voudraient-ils enterrer les « grands projets inutiles » et tellement nocifs pour la nature, réduire les pesticides, sauver la biodiversité autrement que par des déclamations sans portée pratique ?
Voudraient-ils, à défaut,prévenir le retour au pouvoir du parti des milliardaires et de la lutte des classes à rebours ?
Non, bien évidemment. Ils n’ambitionnent qu’une misérable petite carrière ornée de reniements. Ils imaginent que les apparences du pouvoir les couvriront d’honneur.  Exercer un vrai pouvoir, celui qui change et sauve la vie, appelle des femmes et des hommes d’une autre trempe, des femmes et des hommes capables d’affronter les lobbies qui ne représentent que de misérables intérêts catégoriels au détriment du bien public.
Je me suis toujours fait une autre idée de la politique, idée indissociable d’une éthique de vérité.

Gérard CHAROLLOIS


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