L'imposture majeure de la secte

Nombre de politiciens, les médias ou la cour des comptes vont ressassant : « il faut réduire la dépense publique pour éviter la croissance infinie de la dette ».
Traduisez : « Les gens, tous les gens ordinaires, vont devoir faire des sacrifices, accepter des régressions sociales pour que nos enfants n’aient pas à payer cette terrible dette publique, fruit d’un état trop généreux, trop social, trop protecteur ».
Selon un sondage, neuf Français sur dix seraient victimes de cette grossière imposture et souhaiteraient des « économies », en espérant sans doute que celles-ci se feront au détriment de strates sociales qui ne seront pas les leurs.
Or, tout ceci résulte d’une grossière supercherie.
Partons des faits :
Depuis 80 ans, les grands pays sont en paix, sans ces dévastations que généraient autrefois les guerres majeures, sources d’appauvrissements des populations.
En 80 ans, la productivité du travail s’est accrue grâce à la technique, de manière inédite dans l’histoire de l’humanité.
En une heure de travail, un homme, dans l’agriculture ou l’industrie, fournit plus de richesses que des centaines d’hommes dans le passé.
Néanmoins, les apôtres du système économique qui, par ailleurs, compromet la viabilité de la Terre, anesthésient l’opinion par l’antienne : « Il faut faire des économies et réduire la dépense publique ».
Pour endormir le malade que l’on va opérer, le pouvoir « libéral » dépeint l’état sous le jour d’un monstre froid, lointain, technocratique, déconnecté de la société, sans grande utilité pour les gens.
L’état est gaspilleur, pléthorique, tatillon, pesant aux valeureux entrepreneurs qui eux créent des richesses.
Tout est mensonger.
L’état : c’est vous.
L’état, ce sont les hôpitaux, les écoles, les tribunaux, les agents de la sécurité publique, les contrôleurs des normes sanitaires, environnementales et sociales.
Réduire l’état, c’est permettre aux « forces vives » de vous vendre des produits frelatés, de piétiner le droit du travail, d’empoisonner les eaux, les sols et l’air.
Réduire l’état, c’est ponctionner vos retraites, supprimer des emplois utiles au bien public, renoncer à des aides sociales en faveur des malades, des victimes de la vie.
C’est offrir la société au jeu des spéculateurs, des prévaricateurs, des voyous des affaires prompts à sacrifier la biodiversité, la santé publique, la préservation des humbles à leur soif de profit.
L’état est le garant de l’intérêt général face à l’assaut des intérêts très privés de scrupules.
Naguère, chaque génération espérait un sort meilleur pour celle qui suivrait.
Depuis cinquante ans, la secte « affairiste » conduit ce monde aux régressions sociales, aux dévastations environnementales et à cette injonction : « Il faut réduire la dépense publique ».
Et demain, les mêmes continueront à bêler, nonobstant leurs reculs obtenus : « Il faut encore réduire la dépense publique ».
Les anesthésistes aux manettes me diraient : « que voulez-vous que nous fassions ? que nous augmentions les impôts ? ».
Je réponds : pourquoi pas ceux des oligarques qui financent vos campagnes électorales ?
Mais ma réponse de fond sera toute autre.
La secte a transféré tous les profits au privé et toutes les charges au public.
Suggestion concrète : annuler les concessions faites aux petits copains du réseau autoroutier et affecter les juteux bénéfices du secteur au budget de l’état.
Ce n’est qu’un exemple qui consoliderait le budget et sans doute éviterait l’A69 !
Car on ne finance pas l’état comme une épicerie.
L’état, c’est le bien de tous et l’assurance que l’équité, le droit, la santé, sont offerts à tous.
Le premier ministre vient de présenter sa « facture » aux personnes ordinaires avec, bien évidemment, des mesures de paupérisations de tous ces « privilégiés » qui perçoivent trois mille euros par mois !
Les oppositions s’agitent et menacent de censurer le budget en octobre.
Petite astuce de connivence : parmi toutes les mesures antisociales figure la suppression de deux jours fériés, petit gadget subalterne qui est loin de constituer le pire du traitement.
Mais certains opposants, également chiens de gardes des intérêts oligarchiques, vont s’exciter sur ce petit gadget mis là à dessein de tromper l’opinion et de feindre une future concession et une facile victoire au parti d’extrême-droite.
Le gouvernement renoncera à cette suppression de deux jours fériés, mesure envisagée à titre de leurre.
L’opposition ultra-libérale pourra crier victoire et le mauvais tour sera joué.
C’est du grand art dans l’ordre de la duplicité que cette comédie politique entre Thatchériens et réactionnaires qui servent, au fond, les mêmes dogmes.
Un jour, les peuples se réveilleront et rejetteront le conditionnement imposé, mais d’ici là, que de dégâts contre l’arbre, l’animal et l’homme !

 

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