Les chasseurs visent une France archaïque qui n'existe plus

LES CHASSEURS VISENT UNE FRANCE ARCHAÏQUE
QUI N'EXISTE PLUS

La Fédération Nationale des Chasseurs demande à ses militants de saisir les maires de revendications ridicules et anachroniques.
Les maires sont présumés être les représentants d’une arriération morale liée à la ruralité profonde.
Sociologiquement, la chasse comptait, en 1975, deux millions d’adeptes.
Aujourd’hui, il RESTE huit cent mille chasseurs en France.
Ce nombre diminue constamment.
En Dordogne, en 1984, on dénombrait quarante mille chasseurs.
Aujourd’hui, ils sont environ 16.000.
Pourquoi ?
Plusieurs causes objectives expliquent cette réduction progressive.
D’une part, les mentalités évoluent, en ce sens que les animaux sont perçus comme des êtres sensibles, que la Nature appelle une approche nouvelle fondée sur son respect et sa protection.
D’autre part, les animaux sauvages disparaissent pour nombre d’espèces naguère abondantes : lapins, perdrix, grives, alouettes, bécasses, cailles. Les campagnes deviennent des déserts de vies, surtout en zones agricoles.
Politiquement, le poids du lobby chasse sur l’appareil d’état est disproportionné au nombre réduit des chasseurs.
La chasse ne s’organise pas en libres associations de droit commun.
Une ordonnance PETAIN du 28 juin 1941, publié au journal officiel de l’état français du 31 juillet 1941, créa les "sociétés départementales des chasseurs", dans l’esprit corporatiste de la Révolution Nationale du gouvernement de VICHY , esprit qui renaît présentement des cendres funèbres du fascisme.
Ces « sociétés » devinrent sans autre changement les « fédérations départementales des chasseurs » par arrêté du 15 novembre 1945.
Recette : unicité départementale, adhésion et cotisation obligatoires pour tout chasseur.
Ces fédérations sont coiffées à l’échelon national par une fédération nationale des chasseurs : pyramide corporatiste dotée de moyens financiers colossaux.
Ce lobby pèse sur la vie publique et impose ses choix au reste de la population.
Toutes les enquêtes d’opinion effectuées par des instituts impartiaux révèlent une immense majorité de contemporains hostiles à un loisir perçu comme cruel, anachronique et dangereux.
Ainsi, 80% des français souhaitent des dimanches sans chasse.
Percevant ce rejet par l’opinion majoritaire, le lobby s’efforce de « bétonner » son emprise sur les élus jouant du mythe d’une ruralité « arriérée » en décalage avec les « bourgeois urbains », écologistes de salons !
D’où l’appel aux maires identifiés comme relais d’une France archaïque qui n’existe plus.
A titre de prétexte et propagande, le lobby brandit les sangliers proliférants et la nécessité de réguler leur nombre, véritable service public d’intérêt général.
Mais voici revendiqué le piégeage des petits oiseaux à l’aide de gluaux, de filets, de lacets, modes de chasse condamnés par le droit communautaire comme affectant des espèces à l’évidence menacées d’extinction.
Et voici le refus de limiter le temps d’ouverture de la chasse pour mieux sécuriser les randonnées dans la Nature pour les autres usagers pacifiques de la Nature.
Que penser du problème des sangliers alibis ?
Ceci : en fait, si le sanglier disparaissait, les fédérations départementales des chasseurs perdraient 70% de leurs derniers adhérents.
Le sanglier sauve la chasse car avec le chevreuil, il constitue une des espèces encore présentes dans nos campagnes.
Alors les sangliers actuels sont génétiquement coupés de porcs domestiques qui en accroissent la prolificité.
En vérité, la fédération nationale des chasseurs s’agite en permanence pour allonger les périodes d’ouverture de la chasse, les modes de chasses fussent-ils cruels comme le déterrage du blaireau ou non sélectifs comme les gluaux, sans considération pour la mort de la biodiversité.
Logique : le lobby ne gère pas la faune mais uniquement le nombre de ses adeptes en voie d’extinction inéluctable.

Gérard CHAROLLOIS

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