Des arbres, des chauffards et des politiciens

La circulation routière tue.
Quelques milliers de personnes meurent chaque année sur la route ainsi que des millions d’animaux, amphibiens, reptiles, oiseaux et grands mammifères.
Le tracé d’une nouvelle route représente une agression majeure contre la Nature.
En Haute-Marne, un élu local part en guerre contre les arbres d’alignement bordant les routes de son département, au motif qu’en une année, 273 chauffards auraient trouvé la mort en se fracassant contre un arbre ombrageant la chaussée.
La question se pose sous l’angle de la sécurité routière. Les chauffards n’ont pas besoin d’arbres pour tuer et mourir sur la route. La présence d’arbres le long des voies représente-t-elle un surcroît de danger ?
Il pourrait être plaisant de rappeler à cet élu qu’on n'a jamais vu un arbre déambuler sur la chaussée et venir méchamment à la rencontre d’un automobiliste. Loin d’être humoristique, cette observation commande une conclusion définitive. Si un automobiliste percute un arbre, c’est par évidence qu’il a perdu le contrôle de son engin et a quitté la route.
Or, à défaut d’arbre, il trouvera pour stopper sa course un mur, un fossé, un poteau électrique, un talus ou pire un piéton, un cycliste, un autre usager de la voie publique.
Un arbre ne provoque pas une sortie de route. Il peut, au pire, la sanctionner comme le ferait tout autre obstacle.
Inversement, les arbres dessinent les bordures de chaussée et constituent un facteur de sécurité routière.Sans arbre, les 273 morts de HAUTE-MARNE n’auraient pas été épargnés.
Ils seraient morts contre un autre obstacle.
Ce qui tue sur la route s’appellent alcool, drogues légales ou pharmaceutiques, endormissement et surtout excès de vitesse occasionnant la perte de contrôle et rendant tout choc plus meurtrier.
Quant à parler de la biodiversité, trop de politiciens ignorent le concept.
Pour eux, il faut abattre les arbres, supprimer les buissons, aseptiser les champs, recalibrer les ruisseaux, transformer les forêts en usines à bois.
Vu ce que les sondages politiques prédisent, l’arbre, l’animal et l’homme n’ont guère de chance d’échapper à la destruction de masse dans un avenir prochain.
L’artificialisation prépare l’anéantissement.
Plus il y aura de bitume et de béton, moins il y aura de vie sur la Terre des homo-economicus.
Petit test que je vous confie.
Êtes-vous en présence d’un individu responsable et éclairé ou d’un imbécile ?
Voici le symptôme édifiant : l’imbécile ironisera sur le thème, «Scandaleux ! Un choléoptère empêche la construction d’une autoroute ! ».
L’imbécile ignore que la biodiversité vaut mieux que la cupidité d’une mafia oligarchique en collusion avec les politiciens.

Gérard CHAROLLOIS

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