La chasse, les politiciens, le Parquet National Financier

« Tout pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument tout ».

Pour pallier aux détournements de fonds publics au profit de réseaux, de copains ou de lobbies, il faut à une démocratie, d’une part, une justice indépendante du pouvoir politique, d’autre part, une presse d’investigation libre.
La cellule investigation de RADIO-FRANCE offre ci-dessous une remarquable illustration de cette nécessité.
Depuis des décennies, je dénonce la main mise du lobby chasse sur l’appareil d’état.
Nées d’une ordonnance PETAIN du 28 juin 1941 (Jo de l’état français du 30 juillet), les « sociétés départementales des chasseurs » devenues fédérations constituent un groupe de pression absolu du seul fait de la structure corporatiste du système : unicité départementale, adhésions et cotisations obligatoires, organisation pyramidale avec une fédération nationale coiffant le dispositif.
Ce lobby monopolise l’espace rural, confisque la faune, ridiculise les politiciens en leur faisant réciter des inepties sur ce loisir de mort, étouffe les aspirations démocratiques des contemporains à un meilleur respect de l’animal être sensible, combat les mesures de préservation de la biodiversité dès lors qu’elles contrarient ses intérêts et ici capte de l’argent public de l’état et des régions dominés par les élus réactionnaires du parti LR.
Dans le rapport ci-joint, les journalistes soulignent les cadeaux financiers consentis aux chasseurs par Emmanuel MACRON avec l’argent public, dont soixante millions d’euros, dès 2017 au titre des dégâts, la réduction de moitié du coût du permis de chasser passant de 400 euros à 200 euros, les versements de fonds considérables via l’office national de la biodiversité au profit de fédérations de chasseurs pour d’étranges missions improbables.
Frais de déplacements massifs pour des formations en périodes de confinement, sensibilisation de tous les enseignants d’une région à la biodiversité alors qu’il n’y a aucune trace de celle-ci.
Le travail salutaire d’investigation des journalistes mérite d’être amplifié en examinant l’usage des fonds régionaux offerts par messieurs BERTRAND et WAUQUIEZ à leurs amis chasseurs.
Que d’argent public confié à un lobby qui, en fait de mission de service public, milite pour le tir de l’alouette, de la grive et du faisan d’élevage !
Le lobby, par ses relais politiciens, empêche toute évolution visant à faire disparaître les modes de chasse les plus cruels, tels la vènerie et le déterrage du blaireau, les plus destructeurs, tels les piégeages d’oiseaux migrateurs aux filets, lacets et matoles.
Le parlement est verrouillé par les petits soldats du lobby et les associations peuvent bien soumettre des pétitions de cent mille citoyens contre les abus de la chasse, rien ne bouge en ce pays.
Seule lueur d’espoir : le nombre des tueurs agréés s’amenuise inexorablement chaque année et les centaines de millions d’euros publics gaspillés pour soutenir le lobby n’entravent pas cette chute inexorable.
La chasse, loisir de mort, est condamnée à rejoindre dans la poubelle de l’Histoire toutes les cruautés traditionnelles du passé.
Mais les excès de servilité des politiciens médiocres, plus coupables que les chasseurs en cette affaire de détournements de fonds publics, ne devraient-ils pas répondre de leurs turpitudes devant les juridictions compétentes pour dire le droit ?
Subventions ou corruptions ?
Je suis un militant pour le Vivant et pour la dignité humaine qui naît du respect des êtres.
Il ne m’appartient pas de juger en cette affaire.
Je délègue ce devoir à ceux en charge de ce type de dossiers.
Je soumets au parquet national financier, instance impartiale, l’ensemble de ces « cadeaux » que révèle l’enquête ci-dessous, enquête rejoignant les critiques réitérées de la cour des comptes sur la gestion de l’argent de la chasse à la Française.
Est-il admissible que l’argent public d’une région serve à offrir des congélateurs à des chasseurs et qu’ailleurs cet argent financent de pseudo-études ornithologiques dont l’unique dessein est de favoriser les prétentions du lobby à l’extension des périodes d’ouverture de la chasse ?
Je souhaite qu’une information judiciaire approfondie et objective fasse la lumière sur ces agissements de l’état et des régions.
L’état chasseur, « ça suffit » !

Gérard CHAROLLOIS

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