Ça chauffe ? Non, ça brûle

Ne confondons pas la météo, photographie à un instant donné des conditions atmosphériques, et le climat, à savoir, les mêmes conditions mais sur un temps long.
Les zones naguère dites « tempérées » de la Terre connaissent successivement des phénomènes extrêmes faits de coups de chaleur intenses et durables, accompagnés de sécheresses létales pour la flore et la faune.
Le fait que le thermomètre indique 40°C en ce mois de juillet n’interdit nullement d’imaginer, en janvier prochain, une vague de froid exceptionnelle.
En modifiant la composition chimique de l’atmosphère par augmentation des gaz à effets de serre dans des proportions mesurables, l’homme (homo-economicus) provoque une élévation globale de quelques degrés de la température moyenne.
Or, le fait de passer d’une température moyenne du globe de 14 à 16 degrés pourrait apparaître comme insignifiant.
On ne vit pas mieux à 14° qu’à 17°.
Le problème tient aux variations extrêmes qui remettent en cause la vie de la biodiversité.

Certaines régions de la Terre peuvent devenir pour l’homo-economicus difficilement habitables, là où les pics de chaleur peuvent atteindre, voire dépasser les 50°C, température incompatible avec la réponse physiologique de notre système interne de régulation de la température corporelle. Dans ces régions "sub-tropicales", la vie en période estivale se ferait en capsules fermées climatisées.
Ailleurs, notamment ici, ce sont la forêt, les biotopes ancestraux, toute la flore locale et la faune associée qui s’anéantissent présentement.
Nos arbres ne peuvent pas supporter des températures élevées, de l’ordre de 40°C à répétition avec une privation hydrique durant plusieurs semaines.
La sécheresse est l’ennemie de la vie.
J’entends d’ignares politiciens et de cupides « exploitants/exploiteurs » pérorer stupidement sur le thème : « le bois est une ressource renouvelable ».
Cette affirmation grossièrement erronée dans le contexte actuel vise à couvrir leur cupidité et leur souci de penser et d’agir comme si nous ne vivions pas la fin d’un monde.
Je ne dis pas encore : la fin du monde.
Mais nous ne sommes plus au temps des coupes-rases, des plantations de champs de pins maritimes et de douglas, des déviations routières, de l’urbanisation innocente, des assèchements de zones humides, d’exploitations puériles de ressources mensongèrement qualifiées d’inépuisables.
Les nouvelles conditions climatiques découlant de l’anthropocène amènent la mort certaine de ce qui fit le cadre de vie de nos prédécesseurs.
Non seulement il faut protéger, tenter de sauvegarder ce qui surnage de ce naufrage, mais il faut concevoir une défense du vivant par une adaptation floristique.
Un industriel du bois qui arase une forêt vaut un incendiaire, car la forêt ne se reconstituera pas.
On peut et doit s’en lamenter, puis penser à la riposte.
Comment ?
En introduisant des essences résistantes aux sécheresses et à l’aridification estivale.
Mais à l’opposé des agissements des cupides mercantiles, ces interventions sur le milieu imposent une démarche scientifique tournée vers le sauvetage de la biodiversité et non selon la loi létale du Marché.
La question n’est plus : qu’est-ce que ça rapporte ? Mais comment va la Vie ?
A propos : en Gironde, un incendiaire est en prison.
Très bien.
Mais les industriels, les spéculateurs, les élus aux ordres du Marché ?
Sera-ce bientôt leur tour ?

Gérard CHAROLLOIS

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