DEMETER : une cellule malade ou un mal français ?

Le ministre de l’intérieur, Christophe CASTANER, homme qui voulait « buter les loups », supervisa une convention entre deux syndicats agricoles et la gendarmerie nationale, avec création d’une cellule DEMETER (déesse des moissons), vouée à la protection du monde rural.
L’objectif était de traquer l’écologiste, l’animaliste et le lanceur d’alerte qui chagrinent la FNSEA en filmant les élevages concentrationnaires, les abattoirs tortionnaires et QUI dénoncent les
méfaits des pesticides, les crimes de la chasse.
Bien sûr, pour satisfaire une pure apparence de société démocratique, il fallait habiller la forfaiture d’un masque bien peu protecteur : DEMETER chasserait le voleur de tracteur et le cambrioleur de ferme.
Comme si, depuis toujours, la gendarmerie ne recherchait pas les voleurs sans avoir besoin d’une cellule pour le faire !
En fait, l’observateur que je suis se réjouit de voir les ennemis de la Terre déchirer le paravent d’imposture dont se parent certains lobbies contre nature.
Réjouissons-nous de voir ceux qui empoisonnent les sols et les eaux, qui torturent l’animal pour faire de l’argent, qui aseptisent la nature en exterminant les loups, les ours et les lynx révéler leurs dérives anti-démocratiques.

Car de quoi s’agit-il ?
D’incriminer des actes délictueux, d’empêcher de nuire de dangereux terroristes ?
Non, de combattre une pensée, de faire taire une opposition, d’étouffer les consciences, de farder la vérité, d’intimider les pleutres que nous ne sommes pas.
L’élevage industriel, l’agrochimie biocide et la chasse ne peuvent pas supporter la démocratie, le pluralisme des opinions, la liberté de l’information, la lumière sur les pratiques.
Censures et impostures leur sont nécessaires.
Le tribunal administratif de PARIS, saisi par trois associations animalistes et écologistes, sans faire droit à la demande de dissolution de la cellule idéologique des ennemis de la terre, enjoint au gouvernement de retirer l’aspect par trop anti-juridique de la chose, la police de la pensée attribuée à ces gendarmes détournés de leurs missions républicaines et mués en milice politique.
Qu’importent les gesticulations des exploitants exploiteurs du vivant qui n’impressionnera que les pusillanimes.
Les ennemis de la terre sont contraints de museler leurs contestataires pour perpétrer leurs crimes contre le vivant.
Ils avouent, par leur appel à la censure, leur indigence morale et révèlent ce qu’ils sont.
Mais, observons les faits.
Jusqu’au milieu du 20ème siècle, la France était un pays agricole.
En ce temps-là, un parti politique conservateur, ancêtre des actuels Républicains, s’appelait même le Centre National des Indépendants et Paysans.
Le pays comptait des millions d’exploitations agricoles et, en pratique, les politiques devaient flatter l’électorat agricole, taper sur le cul des vaches et feindre d’être du monde rural.
La splendide politique productiviste de la FNSEA n’extermine pas que la faune, elle fait disparaître les paysans.
Aujourd’hui, il ne demeure que quatre cent mille exploitations agricoles.
Mais, ayant quelques trains de retard, nos politiciens fort inconsistants imaginent vivre aux siècles passés et font la danse du ventre devant les éleveurs, les chasseurs qui rappelons-le ne sont plus cette année que 984.000.
PÉTAIN et les tenants de sa Révolution Nationale proclamaient : « la terre ne ment pas ».
Or, ceux qui l’empoisonnent et l’endeuillent, peut-être nostalgiques de ce temps de la liberté étouffée, mentent au point de ne pas souffrir la contradiction.
On doit s’interroger sur le divorce entre une classe politique passéiste et servile aux lobbies et les citoyens qui ne sont plus des tueurs et des pollueurs.
Les politiciens, élus au parlement, ministres et successifs présidents, sortent de la banque, de la finance, des cadres d’entreprises privées.
Leur formation scientifique est nulle.
Ils ignorent tout des lois de la biologie, de l’éthologie, de l’écologie mais savent tout de la spéculation, des affaires, de la comptabilité, de l’art d’ânnoner les dogmes économistes.
Leur niveau éthique ne vaut pas mieux que leurs bagages scientifiques.
Certes, nous le savons tous, mais ils sont élus.
Comment expliquer ce décalage entre le mépris croissant chez les citoyens pour ces valets de l’argent et de l’arriération et les résultats des élections ?
C’est que le système est verrouillé, l’opinion publique égarée par de faux débats et que le citoyen, lorsqu’il vote encore, le fait souvent par défaut, contre celui que l’on doit éliminer et non pour celui que l’on aurait choisi.
Aujourd’hui, je dis que contre la volonté profonde du pays, les tenants de chasse, pesticides, béton et traditions sont toujours cramponnés au pouvoir monarchique.
Jamais très gratifiant de dire des vérités douloureuses !
La vérité est que les pesticides interdisent la biodiversité, compromettent la santé humaine, que l’élevage concentrationnaire réifie l’animal et nie ses exigences éthologiques.
La vérité est aussi que les élus sont bien mal élus.
Aux dernières élections locales, plus de la moitié des citoyens se sont abstenus et parmi les votants, la moitié ont voté contre les partis du système chasse, pesticides, béton et traditions.
Légalement élus, ces petits personnages se trouvent ainsi privés de légitimité morale pour servir leurs maîtres : les lobbies.
S’ils n’avaient rien à cacher, pourquoi les agro-industriels redouteraient-ils à ce point les cameras qui filment leurs méfaits ?
Ne vous en déplaise, messieurs les censeurs, nous le dirons pour que demain l’homme se réconcilie avec le vivant.
DEMETER, à l’instar du délit d’entrave à la chasse, n'est que le paravent des exactions de certains lobbies aux abois.
Quel éclatant aveu !
Gérard CHAROLLOIS

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