Stratégie pour une présidentielle.

Gérard CONDORCET le dimanche 13 mars 2011
TEL 06 76 99 84 65


Les Français aiment l’élection de leur monarque au suffrage universel.
Le heurt des ambitions, le jeu des acteurs, l’illusion de se choisir un souverain à l’ancienne pour lequel le sacre démocratique se substitue à celui de REIMS plaît au peuple invité à participer à la joute théâtralisée.

Aussi, la présidentielle présente un intérêt idéologique inverse à son importance pratique.
Car, ici, l’exécutif commande le législatif et subordonne tous les pouvoirs.
Un président de la république, d’abord élu par le pouvoir de l’argent qui tient les médias, fait le gouvernement, la majorité parlementaire, la haute administration.
Or, les courants de pensées, les idées neuves, les choix politiques élevés ne sont guère au rendez-vous de ce jeu de théâtre favorisant la personnalisation, le style de l’acteur en représentation, l’image des candidats construite par les médias.

Cette élection, clé du pouvoir politique en France, exclut le véritable débat de fond et privilégie l’apparence, voire la manipulation télévisuelle.
Les écologistes y sont perdants dès lors que les faiseurs de rois, c’est-à-dire les propriétaires de chaînes de télévisions et de journaux les instrumentalisent pour favoriser leurs poulains et nuire à ceux qui les dérangent.
En participant à un mode de scrutin qui ne leur confèrera, au mieux que 5% des suffrages, les écologistes affaibliraient leur poids toujours supérieur aux européennes et aux régionales.
Ils seraient immanquablement pénalisés à vouloir exister au détriment de leur influence, en présentant un candidat autonome à un scrutin où ils n’ont pas la moindre chance ni de gagner, ni même de peser vraiment.
Il ne s’agit pas de s’abstenir, de se retirer dans les nuées, de renvoyer dos à dos les pires et les médiocres, de se réfugier dans un purisme impuissant.

Avant le premier tour, les partis écologistes gagneraient à passer un contrat de gouvernement avec le parti susceptible de l’emporter en exigeant une présence parlementaire et ministérielle nécessaire pour orienter autrement la politique écologique.

Ils doivent d’autant plus le faire de bonne grâce que la conjoncture les y contraint en 2012.

Depuis près de dix ans, suite à la catastrophe du 21 avril 2002, la droite de l’argent, des milliardaires promoteurs qui assassinent la terre, la droite du CPNT, multiplie les agressions contre la nature, contre les animaux, contre les plus vulnérables des humains.

Cette droite, pas moins nocive que celle du nationalisme autoritaire, ne peut gagner l’an prochain qu’en réitérant un nouveau 21 avril c’est-à-dire en éliminant la possibilité de l’alternative dès le premier tour.

Son leader devenu impopulaire l’emporterait s’il restait en compétition avec la candidate du front national, cette Marine LE PEN qui, rappelons-le aux ignorants, participa à l’odieuse manifestation des chasseurs à VALENCIENNES, en mars 2008, manifestation violente au cours de laquelle les voyous de l’extrême-chasse brisèrent du mobilier urbain et blessèrent nombre de fonctionnaires de police, cette leader qui déclare préférer les traditions aux animaux.

Or, tout écologiste, qu’il soit mou, timoré, opportuniste, anthropocentriste, ou qu’il soit radical, cohérent, biocentriste ne peut pas se faire le complice de ces deux droites aux ordres des chasseurs, des tortionnaires de taureaux, de l’élevage concentrationnaire, de l’agrochimie, du BTP, du lobby autoroutier, de tout ce qui tue, pollue, empoisonne au nom des traditions et du profit.

Nous ne pouvons pas favoriser un nouveau 21 avril qu’annoncent les sondages et qu’explique un vieillissement de la population.


Bien sûr, je ne nourris, personnellement, aucune illusion sur l’éthique, les convictions, les orientations futures de celui qui pourrait, contre les deux droites, acccéder à la présidence et qui corrélativement donnerait un mois plus tard une nouvelle majorité parlementaire au pays et toujours corrélativement des ministres écologistes notamment au ministère de l’essentiel, celui de la protection de la nature.

Mais entre le médiocre et le pire, j’ai le courage d’opter clairement.

Je ne me fais d’ailleurs aucune illusion sur les convictions de trop d’écologistes politiques.
Nombre d’entre eux sont stupidement encore anthropocentristes.
Mais, il convient de ne jamais confondre ses propres désirs et l’état du monde.

Nous vivons dans une société très archaïques, prisonnière de préjugés, d’habitudes, d’intérêts dont nous devons mesurer la profondeur pour mieux les combattre.
La France ne fait pas exception et nous risquons dans quelques années d’assister, à l’instar de ce qui survint en Italie, à un rapprochement des deux droites. Il en résulte une société tirée vers la régression, l’aigreur, la prévarication des puissants, l’abrutissement des populations inquiétées par l’obscurantisme religieux d’autres peuples.
L’avenir est plein de pièges et il est si souvent advenu dans l’Histoire que les peuples préfèrent le saut dans le vide à l’issue de secours. Il est permis de douter, en contemplant les mœurs et les valeurs du temps, que l’humanité s’en sorte.

Se réfugier dans l’utopie est doux, consolateur, tout autant que stérile. Cette fuite ne fera jamais gagner une cause.

Partons de ce qui est pour orienter la marche des choses vers un but déterminé.
Abolir la chasse, la tauromachie, l’élevage camp de concentration, mais aussi la précarité du salariat, le statut de chômeur, la contrainte du travail subi et non choisi, les injustices scandaleuses ne figureront pas à l’ordre du jour des partis politiques français en 2012.

Faute d’une impossible rupture, d’un grand soir libérateur, cherchons les voies d’une évolution progressive, d’un glissement de la société vers davantage d’empathie.
Combattons résolument les forces conservatrices et réactionnaires qui prônent les traditions sanguinaires et l’exploitation, l’esprit de lucre et la haine du vivant.
Pour empêcher le pire, il sera impératif que dès le premier tour de l’élection présidentielle socialistes durs et socialistes mous, écologistes cohérents et écologistes occasionnels, démocrates de progrès, femmes et hommes de mieux s’unissent pour vaincre les partis des affaires, de la spéculation financière, du Marché, de la peur, de l’obscurantisme, de la « terre qui ne ment pas ».
Gérard CONDORCET
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POURL/E RESPECT DES ÊTRES SENSIBLES ET DES EQUILIBRES NATURELS

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