Quand le ministère couvre le braconnage


 Communiqué de la Convention Vie et Nature du 1er Février 2016


 La CONVENTION VIE ET NATURE constate que, selon une information émanant des dirigeants de la chasse, le député de GIRONDE Philippe PLISSON, président du groupe chasse de l’assemblée nationale, assure que la ministre de l’écologie donnera, à l’instar de ce qu’elle fit l’an passé, des consignes aux préfets pour que ne soient pas verbalisés les braconniers tirant, entre le 31 janvier et le 10 février, les oies cendrées.
Depuis près de trente ans, des contentieux opposent les protecteurs de la nature aux chasseurs, sur les dates d’ouverture et de clôture de la chasse aux oiseaux.
Une directive de l’Union Européenne du 2 avril 1979, reprise par une directive du 30 novembre 2009, prohibe la chasse des oiseaux migrateurs « lors de leur trajet de retour vers leurs lieux de nidification ».
Or, les oies effectuent ledit trajet de retour dès la fin janvier.
Le conseil d’état annula de nombreux arrêtés ministériels qui, pris sur injonctions du lobby chasse et en violation du droit européen, prorogeaient les tirs d’oies au-delà du 31 janvier.
L’an passé, pour échapper à une nouvelle censure du juge administratif, le ministère clôtura la chasse aux oiseaux d’eau au 31 janvier mais donna des consignes de tolérance jusqu’au 10 février.
Il est inqualifiable, dans un état de droit, qu’un ministre se fasse complice de la violation flagrante du droit et de contraventions.
Après les tirs de loups, ce gouvernement contre nature manifeste sa nocivité.
La chasse est condamnable par trois aspects :
1° D’un point de vue éthique, il s’avère fautif de traquer, de mutiler et de tuer des êtres sensibles pour se distraire. Ce seul aspect suffit à faire de la chasse, loisir de mort, une aberration morale.
2° D’un point de vue écologique, la chasse détruit la faune et l’artificialise, s’ajoutant à toutes les autres causes de raréfaction des espèces sauvages.
3° En France, la chasse, organisée sur des bases corporatistes héritées d’une ordonnance du gouvernement de VICHY, du 28 juin 1941, exerce sur le personnel politique une quasi-dictature, amenant les assemblées légiférantes à délirer sur des thèmes démagogiques dès que la chasse est en cause et avilissant le ministère de l’écologie, comme nous en avons un exemple dans cette affaire.
Or, le loisir de mort ne recueille désormais que l’approbation d’une minorité de nos concitoyens et si la ministre possédait le sens de ses responsabilités, elle limiterait strictement la chasse, à la grande satisfaction de l’immense majorité.
Une attitude de fermeté, de clarté, de rigueur, en ces affaires, prouverait que le lobby chasse ne représente jamais que moins de 2% des Français.

Gérard CHAROLLOIS

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