Société malade, que fais-tu de ta nature ?

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Le samedi 14 septembre prochain devrait voir le premier rassemblement public, devant le ministère de l’écologie, à PARIS, spécifiquement contre la chasse, mort loisir.
Sans doute faudra-t-il énergie et persévérance pour secouer la torpeur d’une société anesthésiée, nombriliste, étriquée en ses préoccupations.
Les cortèges des adeptes des monothéismes obnubilés par la sexualité des autres, le silence des médias face aux conséquences désastreuses d’un printemps hivernal sur la reproduction de la faune en particulier des oiseaux insectivores, la bassesse éthique des dirigeants d’aujourd’hui comme d’hier devant le lobby des tueurs agréés, l’indifférence de beaucoup devant l’agonie de la biodiversité, les commentateurs psalmodiant le culte de la croissance quantitative, l’absence de toute politique généreuse d’ouverture sur une solution de secours, tout concourt à la grande catastrophe : l’anéantissement du vivant.
Ce printemps Français n’a rien de chantant, d’éclairé, de doux, de bienveillant, d’hédoniste, d’enthousiasmant.
La ringardise, l’obsession de l’argent, la dureté de l’économie omnipotente plombent le moral bien davantage que la pluie qui prodigue aux nappes,  forêts et  sources l’eau indispensable à la vie.
L’écologie, la protection de la nature, la reconnaissance des droits des animaux n’émergent nulle part dans le vacarme médiatique encombré de frivolité quand ce n’est pas du fracas des affrontements criminels suscités par des appartenances identitaires fondées sur des mythes.   
Devant des communautés dressées les unes contre les autres, en présence, dans ce pays, de débats invraisemblables dans leur ringardise,  il nous semble souvent vivre dans une ténébreuse préhistoire.
Une mutation nous sépare de ces hommes qui, là-bas, s’entre-tuent pour des billevesées et, ici, maltraitent la vie sous toutes ses formes et se mobilisent pour des querelles étrangères à tout esprit éclairé.
Ces hommes, là-bas, vénèrent des chimères aux noms desquelles ils tuent ou ils meurent.
Ici, ils s’excitent vainement, moutons enragés bêlant à l’unisson leur propre malaise.
Nous, biocentristes, dans la censure médiatique, militons pour un objet bien réel, palpable, présent, merveilleux et fragile, si digne d’amour et si maltraité : le vivant.
Quelle société minable que celle où un mariage de gens de même sexe crée une émeute mais qui se désintéresse du fait que les hirondelles ne se reproduiront pas cette année !
Quelle époque qui voit des peuples se massacrer pour des différences de dogmes mais qu’indiffèrent les actes de cruauté quotidiennement perpétrés à l’encontre des animaux !
Qu’ils sont fautifs ses dirigeants politiques qui ne font rien pour sauver la nature préférant servir les intérêts des promoteurs en « assouplissant  les règles d’urbanisme et en flattant les chasseurs » !
Le blaireau acculé dans son terrier, mordu par les chiens, extrait après plusieurs heures d’agonie par des pinces métalliques et ainsi achevé n’émeut nullement les traditionalistes et pas davantage les humanistes anthropocentristes qui, présentement au pouvoir en ce pays, ne font pas le moindre geste pour apaiser la souffrance animale et protéger la nature.
Ils se veulent même aussi proches des chasseurs que leurs prédécesseurs réactionnaires.
Ils ignorent qu’une vie réussie est celle qui ajoute du plaisir à autrui et lui retire de la souffrance.
Alors, si les dirigeants se montrent médiocres, si des foules se mobilisent pour des combats obscurantistes, si les vieilles idéologies perverses perdurent à endeuiller la terre, faut-il déprimer ?
Non, des hommes de mieux existent et l’essentiel sera la fin.
Or, elle ne peut pas manquer d’être bonne.
Soit, la cupidité, la cruauté, la haine l’emporteront et l’humanité s’éliminera par ses tares ayant pour noms violence et voracité insatiable, élimination opportune pour la planète et l’aventure de la vie. Bon débarras.
Soit, surmontant ses tares, accédant à un nouveau comportement, l’homme cessera d’être cette brute débile qu’il est encore si souvent et se réconciliera avec la communauté du vivant.
L’espèce n’aura pas été une impasse évolutive.
Pessimisme ou optimisme : à vous d’opter et, ayant opté, d’agir !

Gérard CHAROLLOIS