L'heure des régressions

Imprimer

Les scientifiques, en déchiffrant le grand livre du monde, apportent les connaissances et permettent d’effectuer les choix fondés sur la raison.
Les poètes, en exprimant la sensibilité du monde, révèlent les vertus d’aimer.
Or, pour aimer, il faut connaître.
Le scientifique et le poète élèvent l’humain.
Ils sont la raison et le cœur.
L’homme d’affaire méprise le cœur et la raison et vénère le profit.
Il putréfie, souille, enlaidit et mutile la vie.
Après des siècles de recherches, après des progrès fabuleux, après des odes splendides à la Nature et à la Vie, après des déclarations des droits de l’homme, des chartes en faveur de la Nature, comment ne pas douter, en ces jours sinistres ?
La force prime sur la justice, la brutalité et le crime triomphent de l’empathie en ces jours où les ténèbres altèrent les Lumières.
C’est que les princes qui nous gouvernent ne sont ni des scientifiques, ni des poètes, ni des philosophes, mais des marchands, des banquiers, des hommes d’affaires, tout occupés de croître et d’accaparer, de dominer et d’exploiter.
Ils nient la science, la sympathie, la solidarité qui dérangent leurs intérêts et ils cultivent l’esprit « beauf » qui leur permet d’asservir le troupeau en l’avilissant.
Le spectacle de la géopolitique nous en offre de douloureuses illustrations avec les violations flagrantes des droits humains, des conventions internationales, digues fragiles qui devaient protéger les populations des génocides et de la maltraitance.
La vie politique interne démasque, elle aussi, la nuisance de certaines idéologies tournées vers le culte du profit, le mépris du vivant, la haine des autres, la négation du droit, de la raison, des connaissances.
Le parlement français, dominé par les conservateurs et les néofascistes, casse présentement tout ce qui protège la biodiversité, la santé publique, les droits sociaux pour satisfaire des lobbies et surtout pour exalter l’esprit d’arriération qui nie tout.
La fin de semaine dernière vit les adeptes de la vénerie fêter leur loisir barbare à SENLIS, Oise.
Les autorités publiques déployèrent, ce qui était prévisible, d’importants moyens policiers pour protéger la fête des tueurs agréés.
Que redoutait l’état ?
Les animalistes n’ont jamais agressé physiquement quiconque.
Ce qu’il fallait taire, selon les tenants des traditions, ce sont les convictions des opposants au loisir de mort.
Les grands et beaux principes proclamant la liberté d’expression, de manifestation pacifique des opinions, d’égalité de tous devant les lois sont priés de s’effacer devant la loi des groupes de pression chéris des sénateurs, des affairistes, des copains et des coquins pour lesquels la force prime sur le droit.
Comment ? Un « beauf » ne pourrait plus tuer à sa guise, empoisonner les champs et les eaux, empester l’air des villes par ses gros moteurs bruyants, bétonner et bitumer sans entrave ?
Que faites-vous de la liberté des fusils, de celle de polluer, d’assourdir le monde pour prouver que l’on existe et qu’on se fiche pas mal des autres !
Le parlement français est présentement dominé par des forces régressives obsédées par un anti-écologisme systématique.
Sachez-le et n’attendez rien de bon de ces élus chasse, pesticides, béton, bitume et corruption.
L’assemblée nationale se peuple de 250 bébés TRUMP ennemis des normes et contempteurs de ceux qui font le choix de la Vie.

Gérard CHAROLLOIS