Les agro-empoisonneurs

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Pour des raisons historiques, une certaine agriculture productiviste, toxique et écocidaire tient l’état.
Les ministres de l’agriculture sont les agents dociles de cette agriculture intensive contre nature et l’on vit un ministre de l’intérieur (CASTANER) créer une cellule de gendarmerie dite DEMETER, dédiée à la traque idéologique des militants de « l’agribashing » !
Or, pour faire de l’argent sale, certaines officines n’hésitent pas à empoisonner l’environnement, à attenter à la santé humaine, à torturer les animaux d’élevage en les privant d’une vie conforme à leur éthologie, à anéantir la biodiversité en éradiquant totalement l’entomofaune.
Bien sûr, il ne faut pas le dire.
80% des insectes ont disparu en une vingtaine d’années.
Les plaines céréalières deviennent des déserts de vies.
Silence, l’exploitant agricole est un enfant chéri du pouvoir politique.

Vous avez entendu parler du chlordécone, substance toxique utilisée aux Antilles pour combattre le charançon de la banane.
Cette substance persiste dans le sol et les eaux et sa toxicité connue justifia qu’elle soit interdite, notamment aux USA, dès les années 1970.
Le ministère de l’agriculture français l’autorisa jusqu’en 1993 pour permettre à une société privée d’écouler ses stocks.
Les décideurs connaissaient les dangers du produit mais l’appât du gain l’emporta sur les considérations sanitaires, bien subalternes pour ces lobbies.
La rumeur dit que le propriétaire de la société privée impliquée serait mort dans son lit sans répondre de ses actes.
Aux Antilles explosent des milliers de cancers de la prostate imputables au chlordécone dont l’usage est désormais, mais un peu tard, interdit.
Les ministres de l’agriculture de l’époque dorment sans doute en paix.
Ils n’ont fait que répondre à cette injonction : « offrir des profits à l’agro-affairisme ».
L’exploitant agricole industriel n’a rien à voir avec le petit paysan.
L’agro-affairisme jouit de moyens financiers et de relais de toute autre nature : marchands de poisons et industriels de la chimie.
Personne ne répondra des crimes d’empoisonnements aux Antilles et ceux qui, présentement au pouvoir, réitèrent chaque année ( mais pour la dernière fois !) l’emploi de néonicotinoïdes pour la culture de la betterave, savent jouir d’une immunité les protégeant de toute sanction de leur écocide.
Depuis 2015, l’OMS évoque le possible caractère cancérogène du glyphosate.
Si ce fait s’avérait scientifiquement confirmé, les politiciens et les lobbyistes coupables d’empoisonnements de masse seront-ils incarcérés ?
Quand l’écocide deviendra-t-il un crime ?
Dans ces conditions, « l’agribashing » devient un impérieux devoir civique.
Le paysan était un homme qui nourrissait les hommes.
Certaines officines sont des machines à fric qui empoisonnent la terre.
Mais silence : ils tuent !
La Nature se meurt.
Mais il n’est pas politiquement correct de le dire.
Pour retirer du marché une molécule qui a par trop prouvé sa nocivité, écoutez le pouvoir politique ânonner cette antienne : "nous attendons une solution de remplacement". Traduisez : "nous attendons qu’un nouveau produit, tout aussi toxique, soit mis sur le marché".
Ma critique dépasse nos petits politiciens français car, ailleurs dans le monde, la même idéologie perverse œuvre à anéantir la vie.
La France n’a pas le monopole d’une agriculture intensive contre nature.
Des fermes-usines monstrueuses, des champs empoisonnés, une chimie folle dévastent la planète entière.
En France, les décideurs, soumis aux lobbies agrocynégétiques, n’ont rien compris à la protection de la Nature.
Ils bavardent mais ne savent pas qu’il faut laisser des espaces aux espèces et ne pas intervenir systématiquement et partout.
Pour ces personnages nocifs, l’homme doit imposer sa marque, quêter son profit, domestiquer la biodiversité.
Avec eux, la chute est inéluctable et l’humanité sera une impasse évolutive.
Tant pis !

Gérard CHAROLLOIS