L’enfer : serait-ce les autres ?

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J’ai connu l’histoire de ces individus irascibles et plaideurs poursuivant de leur vindicte paranoïde leurs voisins détenteurs d’une mare où vivaient paisiblement quelques grenouilles chantantes et cet autre acariâtre exigeant que soient mutilés le chêne ou le tilleul du voisin dont les branches offensaient son lopin de terre.
Ces hommes nuisibles qui ne supportent ni les voix de la nature, ni les feuillages salutaires ne savent pas que la Nature nous menace par sa disparition, que c’est un immense privilège que d’entendre des grenouilles, des cigales, des merles au printemps et de jouir de l’ombre bénéfique des arbres vénérables.
La plupart du temps, ce ne sont point les appels du coq, les feuilles d’automne, les coassements des amphibiens qui irritent ces importuns.
Ils manifestent ainsi leur hargne tenace contre autrui, leur pulsion de marquer leur territoire en imposant leurs exigences à ceux qui ont le malheur de les côtoyer.
Se venger sur des grenouilles, un chêne ou un coq de ses frustrations pathologiques est pitoyable !
J’exprime à ceux qui demandent la mort de la Nature pour tracasser leur voisinage une dose inépuisable de mépris.
Je leur conseille, avant de visiter leur avocat, de consulter un psychiatre pour bénéficier d’un traitement tranquillisant, pour leur bien et celui de la société entière.

Pourquoi ?
Parce qu’il faut protéger, respecter, favoriser la flore et la faune et instaurer avec la Nature un autre lien que celui de la destruction frénétique.
Faites de vos jardins un havre de paix et d’accueil pour le vivant, avec un petit coin sauvage, des haies et des arbres.
La protection de la Nature est trop essentielle pour la laisser aux bons soins des gouvernants, secte des adorateurs du profit et des réseaux de copinage mafieux.
Bien sûr, ces gouvernants parlent volontiers d’écologie. Ils disent « transition énergétique ».
Mais écoutez-les attentivement.
Jamais la faune, la flore, les milieux naturels ne sont évoqués dans leurs verbiages creux.
En revanche, ils vont vous parler « décarbonation », « énergies renouvelables ».
Pour eux, c’est la limite de leur écologisme.
Seraient-ils soucieux du climat et de l’augmentation des PPM de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ?
Seul un crédule distrait peut le croire quelques instants.
Non, mes amis.
La secte thatchérienne n’a qu’un souci, une seule et unique obsession :
le profit des firmes, des filières.
Que la guerre est jolie !
Celle du climat en vaut bien d’autres.
Que d’occasions de transférer de l’argent public dans la poche des oligarques via l’éolien et le photovoltaïque !
De surcroît, cela donne bonne conscience et permet de soustraire aux peuples subjugués de l’argent détourné.
"Vous accepterez bien de payer un peu plus cher votre électricité et votre mobilité pour sauver la planète".
Refuser serait culpabilisant.
La secte opère des transferts vers des filières au détriment des citoyens « ordinaires » au nom de la grande vertu écologique.
C’est très fort et ça marche.
Quant à la Nature, ils la déménagent, coupent les forêts, hachent les oiseaux et les chiroptères, occupent toujours plus de sites, tout en proclamant agir pour la Terre.
Les gouvernants radotant sur la « transition énergétique », paravent des intérêts économiques des filières, n’auront pas un mot sur les méfaits de la chasse, les coupes-rases des forêts, l’enrésinement, les infrastructures dévoreuses d’espaces, les pollutions agricoles.
Car là, il y a de sordides intérêts qui veillent à maintenir la chape de silence sur les exactions contre nature.
A propos :
La commission européenne a préparé un texte prévoyant la réduction de moitié du tonnage de pesticides agricoles déversé dans le milieu en dix ans.
Le président français trouve qu’en raison de la guerre en Ukraine, ce n’est pas le moment.
Décidément, de tous temps, la guerre a servi les prévaricateurs, les spéculateurs, les enrichis aux coups foireux.
Trois jours après l’agression de POUTINE contre l’Ukraine, le blé augmentait de 30% dans les coopératives agricoles.
Sans doute était-il stocké en Ukraine !
En 1789, les grands ancêtres accrochaient à la lanterne les profiteurs spéculant sur les grains.
Voilà une tradition pour laquelle ne militeront pas nos conservateurs thatchériens !
Telles sont les raisons pour lesquelles il vous faut sauver la vie chez vous, sans rien attendre des pouvoirs publics aux mains des adorateurs du Marché et de sa main invisible, main sale car pleine de sang, de poisons, de bitume, de béton.

Gérard Charollois