La Nature à l’épreuve de la politique française

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Les lobbies agrocynégétiques exercent en France un poids politique  exorbitant sans aucune justification démocratique.
Les chasseurs sont huit cent mille à ce jour mais s’organisent en des structures corporatistes pyramidales héritées du gouvernement de Vichy  (ordonnance PETAIN du 28 juin 1941, publiée au JO de l’état français  du 30 juillet 1941 qui créa les sociétés départementales des chasseurs devenues fédérations par arrêté du 15 novembre 1945).
Le président de la république multiplie les génuflexions devant les  exigences contre nature de ce lobby qui impose sa loi en ce pays.
La faune se meurt et, chaque année, des humains perdent la vie parce que des gouvernants serviles n’édictent pas des lois et règlements limitant la pratique de la chasse.
Le nombre des « exploitants agricoles » est de quatre cent mille mais la FNSEA et les industriels du poison agricole imposent leur choix au  nom du productivisme et de la compétition de l’agriculture française incapable de survivre sans les insecticides, les fongicides et les herbicides.

Le ministère de l’agriculture n’est que l’annexe de la FNSEA et les politiques dupent l’opinion en annonçant périodiquement que dans les dix ans à venir, l’usage des biocides sera réduit de moitié, que l’on va sortir du glyphosate alors que, dans les faits, l’utilisation de ces toxiques ne cesse pas de croître.
J’accuse une partie de la classe politique française de servilité à l’égard de ces lobbies contre nature et mon accusation n’a rien de  partisane puisque mon seul et unique parti est celui du vivant :  l’arbre, l’animal et l’homme.
Le parti politique dit « Les Républicains » représente le noyau dur de chasse, pesticides, béton et prévarications par les forces d’argent de l’intérêt général et du bien public.
Les dirigeants de ce parti, à la tête des régions, osent détourner des millions d’euros au profit d’un lobby chasse en voie de paupérisation d’adeptes mais pourvu de moyens financiers colossaux.
Que faut-il penser de la configuration actuelle de l’assemblée nationale, sans doute éphémère ?
Le chef de l’état n’a plus de majorité absolue et se trouve momentanément affaibli.
Il attendra sans doute quelques mois avant de dissoudre l’assemblée et d’appeler les électeurs à lui donner les « moyens de sa politique », en imputant aux oppositions le blocage préjudiciable à l’intérêt du pays.
Manœuvre qui s’avèrera sans doute efficace.
Provisoirement, la situation parlementaire renforce l’influence néfaste des « ennemis de la terre » qui deviennent avec leurs 64 députés la force d’appoint indispensable au pouvoir macronien. Entre thatchériens, on se comprend !
Il leur faut, obsession permanente, impérativement réduire la dépense publique, démanteler les services publics pour le profit des actionnaires, flexibiliser les salariés, paupériser les agents publics nonobstant les pertes d’attractivité des fonctions publiques d’état, de santé ou territoriales.
Dans le même temps, il faut permettre à la FNSEA d’empoisonner toujours plus les sols, l’air et les eaux, d’autant que la guerre d’agression à l’est de l’Europe génère des pénuries de céréales (prétexte bien commode) !
Tant pis pour la biodiversité et l’extinction des insectes, donc de toutes les espèces de la chaîne alimentaire !
Ainsi, la distorsion entre les politiciens et les citoyens risque de s’aggraver.
De nos jours, l’immense majorité de nos contemporains aspirent à moins de chasse, moins de pesticides, moins de grands travaux spéculatifs, moins de corruption par les lobbies et plus de justice sociale, plus de services publics, plus de respect du vivant.
Notre modeste devoir : faire comprendre aux citoyens qui sont les politiciens contre nature, ceux qui oeuvrent pour l’exploitation, pour le mépris du vivant et le culte de l’argent roi.
D’aucuns, par pusillanimité, préfèrent taire ces faits dont la dénonciation implique un minimum de courage pour dire la vérité.

Gérard CHAROLLOIS