Biodiversité et climat

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Avec l’ère industrielle, l’homo économicus modifie la composition gazeuse de l’atmosphère.
Cette composition se mesure objectivement et ainsi, le gaz carbonique provenant de la combustion des ressources fossiles de la terre (charbon, pétrole et gaz) augmente en particules par millions.
Les lobbies, leurs agents, les conservateurs serviteurs du monde des affaires, tentèrent de nier le réchauffement de la Terre, s’abritant derrière les variations du climat en relation avec les modifications de l’axe de rotation de la planète à travers les âges, processus lent mesurable en milliers d’années, alors que le phénomène de l’anthropocène est massif, brutal et rapide.
Les médias se faisant l’écho des rapports de scientifiques, notamment du groupe international d’étude du climat des nations-unies, (le GIEC), popularisèrent ce phénomène ressenti comme un péril pour l’humanité.
Alors, ne pouvant plus guère feindre l’ignorance du processus, les affairistes, toujours très plastiques, recherchent dans l’invocation de la lutte contre le réchauffement planétaire des occasions de profits nouveaux.
Ils vont « décarboner » les sources d’énergie en disséminant partout de nouvelles nuisances, de nouvelles agressions contre la nature : éoliennes et champs photovoltaïques.
Qu’importe le breuvage pourvu qu’ils aient l’ivresse du profit.
Un fumigène de vertu écologique masquera ces déménagements de la flore et de la faune au nom de la production d’électricité « verte », sans émission de gaz à effet de serre.
Le citoyen devra se contenter de cette tonitruante affirmation de bonnes intentions sans se soucier des oiseaux, des chauves-souris, des forêts durement impactés par ces installations lucratives pour des firmes très privées.

Est-ce à dire que les gaz à effet de serre et le réchauffement du globe ne seraient que des prétextes pour de juteuses opérations spéculatives ?
J’ai expliqué, dans une chronique sur Youtube, ce qu’est ce processus physique parfaitement connu et j’en résume ici le mécanisme.
La Terre reçoit son énergie thermique du Soleil.
Mais le globe jouit d’une atmosphère composée essentiellement de molécules d’azote, d’oxygène et de gaz plus rares dont le fameux gaz carbonique et de la vapeur d’eau.
Durant la nuit, une partie de la chaleur perçue par la Terre repart vers l’espace sous forme de rayonnement infrarouge.
Or, certaines molécules sont plus imperméables que d’autres au rayonnement. Cette opacité représente l’effet de serre qui est utile, opportun et participe à la viabilité de la Terre.
Sans effet de serre, la Terre serait glacée et impropre à la vie.
Quels sont les gaz comportant un puissant effet de serre ?
Ceux dont la molécule comporte trois atomes d’au moins deux atomes de corps simples différents.
Ainsi, le célèbre gaz carbonique, CO2, comporte deux atomes d’oxygène et un atome de carbone unis par liaison dite covalente. Donc il possède un fort effet de serre.
La vapeur d’eau, H2O, recèle dans sa molécule deux atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène, donc un effet de serre appréciable.
Il en est de même du méthane, CH4. En revanche, notre oxygène moléculaire, O2, n’a pas trois atomes dont deux de corps simples différents et n’a qu’un faible effet de serre.
Je prie mon ami lecteur de m’excuser pour cet exposé succinct qui n’a pas d’autre finalité que de clarifier le débat sur l’incidence des activités humaines sur le climat.
Oui, n’en déplaise aux obscurantistes négationnistes, l’homme altère le climat de la Terre et compromet la survie de l’humanité.
Le GIEC et donc la sympathique Greta THUMBERG ont raison.
Ce n’est pas pour autant qu’il faille disséminer partout les lèpres énergétiques plus ou moins farfelues mais au combien nocives pour l’essentiel : la préservation de la nature.
Car la question du climat ne doit pas dissimuler l’autre défi : sauver la biodiversité.
Les lobbies et leurs commis au pouvoir invoquent volontiers le défi climatique, prétexte à profits, et taisent la mort de la nature qui n’offre aucune perspective de spéculations lucratives et mafieuses.
Et pourtant ce second défi est, d’un point de vue éthique, plus primordial.
Le réchauffement climatique de quatre ou cinq degrés remettrait en cause le fonctionnement fragile de la globalisation, par ses perturbations économiques et ses déplacements de populations qu’il engendrera, mais la biodiversité pourra survivre.
Ce qui menace la vie sur Terre réside dans les agressions directes de l’homme : chasse, pesticides, pollutions, artificialisation de l’espace, extermination des espèces.
Il faut combattre l’altération chimique de l’atmosphère, mais il faut aussi changer radicalement notre rapport au vivant.
Toutes les espèces végétales et animales ont un droit imprescriptible à vivre.
Comment réconcilier l’humain et la biosphère ?
Par un renoncement à la maîtrise, par un retour aux temps passés, par un abandon des sciences et techniques, par la nostalgie du bon sauvage vivant en harmonie avec son environnement, soumis aux aléas météorologiques, sanitaires, aux famines régulatrices de sa population ?
Ce grand bond en arrière ne me paraît ni souhaitable, ni possible.
Le sado-masochisme ne saurait servir de vertu.
Pour relever les défis climatiques, il faut, inversement, plus de science et pour assumer le défi éthique de la sauvegarde du vivant, il nous faudra plus de sagesse.
La science, mieux que les éoliennes, permettra, dans l’avenir, par la maîtrise de la fusion nucléaire (le soleil en boîte) de fournir, sans grande emprise au sol, sans déchet, sans émission de gaz à effet de serre, une énergie inépuisable.
L’hydrogène, atome le plus commun dans l’univers, possède une capacité énergétique prodigieuse.
Restera à l’homme de maîtriser les mécanismes biologique de réplication de la cellule vivante et il aura acquis la maîtrise dont il peuplait ses mythes les plus anciens.
Ce jour-là, homo economicus muté en homo sapiens sera « totalement puissant » ?
Oui, mais à condition qu’il devienne dans le même temps « totalement bon ».
Ce qui importe d’abord, c’est la vie.

Gérard CHAROLLOIS