Malaise profond dans la société

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Durant ces dernières décennies, la finance a pris le pouvoir sur le monde, réduisant les Etats et les personnels politiques à de simples agents d’exécution de ses choix et intérêts.
Ainsi, depuis 1973, la finance contrôle le budget des Etats en les ayant contraints à recourir à l’emprunt pour se financer. La majeure partie du budget public va être accaparé par le remboursement de cette dette inique et parfaitement contraire aux principes démocratiques.
Ce scandale ne peut perdurer qu’en raison de l’ignorance de cette main-mise des banques et institutions financières sur les pouvoirs publics par l’immense majorité des citoyens.
La secte libérale peut répéter : « Faites des sacrifices. Renoncez à vos droits et garanties car sans cette austérité salutaire, vos enfants devront payer la dette que vous leur laisserez ».
Les pays les plus « endettés » doivent réduire les salaires, les retraites, les prestations sociales car le pays doit d’abord régler les échéances de sa dette publique.
Or, tout ceci est une imposture, à l’origine de tous les maux sociaux, moraux et écologiques.
Dans le même temps, la secte libérale brade les actifs publics et les entreprises nationalisées, les infrastructures et, en France, les concessions autoroutières à des sociétés d’actionnaires proches des décideurs politiques illustrent ce pillage du bien public.
Les meilleurs des citoyens s’insurgent enfin contre les régressions que je dénonce depuis des mois.
Vont-ils gagner ?
Le président va-t-il consulter le peuple par voie référendaire ou par une dissolution de ce qui tient lieu à ce pays d’assemblée nationale et qui n’est qu’une caricature d’assemblée dans laquelle un parti qui ne reçoit le soutien que de 20% des Français détient 60% des sièges, réduisant les oppositions à de la vaine figuration ?
Ou bien les Français vont-ils, à l’instar de ce que firent récemment les Islandais et les Irlandais, s’organiser en assemblées constituantes ?
Ne prenons pas nos souhaits pour des réalités factuelles.
Jamais l’ensemble de l’humanité n’a eu à affronter une dictature aussi sournoise, habile, plastique, redoutable dans son efficacité : la dictature de la finance.
En France, s’il advenait que l’aventure MACRON échoue par accès de zèle dans le service des privilégiés, les neuf oligarques propriétaires de 80% de la presse susciterait immédiatement un « gentil champion » de rechange qui servirait les mêmes intérêts.
Retour à L’UMP, dit "les REPUBLICAINS", vaisseau amiral naguère du libéralisme économique ?
Peu probable.
Son leader, Laurent WAUQUIEZ, très généreux avec l’argent de sa région pour les chasseurs, apparaît trop dur, maladroit, cassant, trop impopulaire.
Il est probable que la finance « imposera » au peuple un Xavier BERTRAND, propret, modéré, mais qui préside sa région HAUTS DE FRANCE avec des « chascistes » !
Et ce sera la même politique avec les mêmes dogmes de réduction des dépenses publiques, de transfert d’argent aux entreprises au nom de la création d’emplois que l’Etat aurait pu créer à moindre coût et en faveur de l’intérêt général.
« MACRON démission » scande le peuple français stupéfait par l’arrogance d’un président qui offre un million d’euros de cadeau fiscal chaque année aux cent premières fortunes du pays, mais ce n’est point un homme qui est en cause en cette affaire.
C’est un système qui nie à la fois les identités et l’équité la plus élémentaire.
Renonçant à mes espoirs d’un monde nouveau plus empathique, plus biocentrique, moins cupide et violent, je ne pense pas que le système, ni même les petits personnages qui le servent présentement ici, tombe.
Ils peuvent dire merci aux syndicats qui, une fois de plus, jouent un rôle anesthésiant alors qu’ils pouvaient tout changer.
Songez un instant que les syndicats de la SNCF qui luttaient au printemps contre les modifications du statut de cheminot, aient déclenché, en ce mois de décembre, une grève décisive qui n’avait aucune portée en juin dernier et qui aurait « achevé » le pouvoir politique dans l’actuel contexte.
Ces syndicats pouvaient imposer une remise à plat de la loi à une nouvelle majorité issue d’une dissolution de l’assemblée nationale.
Pas très étonnant que les syndicats perdent la confiance de ceux qu’ils sont présumés défendre.
Le pouvoir de la finance ne recule jamais lorsqu’il affronte une colère catégorielle. Il ne tient jamais longtemps face à une convergence des luttes sociales.
Peut-être reviendra-t-il à la France, à son génie, un beau matin comme en 1789, de concevoir une société de rechange à celle du Marché, mais je crains qu’il faille encore attendre un peu !
Dommage pour l’arbre, l’animal et l’homme.

Gérard CHAROLLOIS