Pour ceux qui lisent

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Avec l’été, mes amis lecteurs peuvent trouver le temps et nourrir le goût de la lecture.
Je leur suggère deux livres que j’ai aimés et qui alimentent nos réflexions.
Ceux qui ont lu un des livres d'Armand FARRACHI, cofondateur de la CONVENTION VIE ET NATURE, sauront l’intérêt et le plaisir qu’ils retireront de la découverte de sa dernière publication : "La tectonique des nuages" publié dans la collection Biophilia des éditions CORTI. Dans ce livre, cet écologiste radical et animaliste éclairé narre sa quête du tétras et de l’ours et ses pensées sur le temps qui passe, la charge de la vie, la contemplation du monde.
Vous aimerez, comme moi, les écrits de mon ami Armand FARRACHI qui, après des années d’action, s’est retiré lui aussi en Périgord et panse la nature qui se meurt, victime de l’horreur humaine.
Dans un tout autre genre, je recommande à ceux qui peuvent affronter le spectacle du mal, la lecture d’un roman qui vient d’obtenir le prix des auditeurs de France INTER, jury de lecteurs présidé par Elisabeth BANDINTER, fresque intitulée : "Règne animal", auteur Jean-Baptiste DEL AMO.
Ici, la lumière objective est jetée sur le monde des exploitants agricoles et plus particulièrement sur une famille d’éleveurs de porcs suivie dans ses errements, ses cruautés, son arriération sur tout le 20ème siècle.
Cruauté envers les bêtes, violences envers les enfants, ignorance et superstition, tout y est et parle si vrai, si juste d’une certaine ruralité que le bucolisme refuse de dépeindre dans sa vérité peu glorieuse.
La guerre, l’alcool, la banalisation des souffrances infligées se déploient avec un grand souci d’objectivité, de lucidité, sans lâche complaisance si fréquente lorsque les pusillanimes démagogues dépeignent en les fardant les exploitants exploiteurs.
Bien écrit, ce roman en dit davantage qu'un essai de sociologie et montre comment la ruine de la conscience et la banalisation du mal finissent par détruire l’homme après avoir sacrifié les animaux, partant d’un petit élevage à la fin du 19ème siècle pour aboutir à la porcherie industrielle et parfaitement décortiquée dans son fonctionnement concentrationnaire.
Alors, bonnes lectures et bon début d’été malgré la honte pour les deux loups assassinés sur ordre de l’état français.
 
Gérard CHAROLLOIS