La nature : notre valeur.

Les hommes victimes des vieilles idéologies meurtrières, perdus dans un monde qu’ils ne comprennent pas, invoquent la « croissance », déplorant la « crise », pour les uns, le déclin des valeurs, pour les autres, avec la perte des repères, l’abandon des croyances révélées qui, au mieux, revêtent le charme de la nostalgie et du désuet, au pire, incitent au fanatisme criminel.

Bien sûr, la lumière froide d’une étoile éteinte parvient encore jusqu’à nous, donnant l’illusion que cet astre éclaire encore.

Des hommes tuent, aux noms des dieux et, ici, des identitaires exogènes pratiquent la provocation en brandissant des drapeaux étrangers lors de mariages, voilent leurs femmes, rejettent tout signe d’intégration, histoire d’agresser un pays d’accueil qu’ils conchient, stimulant, en retour, d’autres nationalismes, à l’instar des supporters de foot braillant leurs slogans débiles et s’excitant les uns contre les autres.

 Alors, les haines, les crispations, les peurs étourdissent les populations et empêchent d’accéder aux vrais défis, de prendre la mesure d’une mutation étrangère aux affrontements archaïques que furent ceux des religions et des nationalismes.

Les religions, les nationalismes, les communautarismes identitaires ignorent l’unité du vivant, la valeur de la nature, la solidarité avec les autres espèces, ressassant des rancoeurs vaines et édictant des mythes farfelus.

L’écologie représente la traduction en philosophie et en politique, du souci de la nature.

Certes, la déconvenue survient lorsqu’un élu écologiste discourt, dans les médias, sans évoquer ce qui ontologiquement fonde cette pensée.

Le scepticisme gagne, lorsque les professionnels de l’écologie politique s’allient avec des partis hermétiques au biocentrisme, cramponnés au productivisme, complices du système prévaricateur et destructeur.

Cependant, n’étant pas de ces puristes qui épurent, j’approuve le fait qu’en Europe, les écologistes politiques concluent des accords de majorités et de gouvernements avec des partis présumés de progrès des moeurs et des manières.

Un principe commande cette approbation d’alliance :

Rien n’est pire que le monolithisme. Tout pouvoir doit découler d’un équilibre, d’un pluralisme, d’une confrontation constructive de points de vues et d’idées.

Un pouvoir monolithique, fut-il celui des meilleurs, d’une véritable élite, serait détestable.

Dès lors, nous ne devons pas y aspirer et il est souhaitable que l’écologie politique s’unisse à d’autres forces pour former une majorité de gouvernement.

En cela, les VERTS Français eurent raison, dans un passé récent, de pactiser avec un parti dit socialiste, qui fut hégémonique à gauche, de 1972 à nos jours et dont on pouvait penser, malgré les reniements de 1983, qu’il restait socialiste.

Renonçant au socialisme, François MITTERRAND substitua l’horizon Européen à celui du changement de la vie.

Construire l’Europe devint son but suprême.

Le problème est que les dirigeants Européens voulurent une Europe idéologiquement condamnée à la loi du Marché.

Confondant le contenu et le contenant, les institutions et les dogmes, d’aucuns rejettent l’Europe, alors qu’ils refusent, à très juste titre, la dictature de la finance.

Il faut dire que les « libéraux conservateurs » entraînent l’idée européenne dans le naufrage de leur système.

Tactiquement, l’alliance permit aux écologistes d’avoir un groupe à l’assemblée nationale, des sénateurs et même, un temps, quelques ministres.

L’erreur de « casting » de la primaire de l’écologie, en juin 2011, le choix auto lytique d’une femme compétente, rigoureuse, mais peu armée pour une élection présidentielle, les 2% de voix à la présidentielle de mai 2012 en résultant, affaiblirent l’écologie politique en ce pays.

Néanmoins, le parti dit socialiste avait autant besoin d’alliés que les VERTS avaient besoin du parti dit socialiste pour obtenir des élus.

Ces intérêts convergents, nonobstant l’effondrement du vote VERT, assura le maintien d’une alliance dans laquelle chaque partie trouvait ses avantages.

Mais, aujourd’hui, le paysage politique est bouleversé par le suicide de la « gauche de gouvernement », ralliée idéologiquement à la loi « de la concurrence libre et non faussée », plombée par l’échec non pas d’un socialisme qu’elle a renié, mais du libéralisme économique assumé, prôné par ses adversaires.

Le parti dit socialiste, après avoir perdu son âme, perd les élections, au profit provisoire du parti des oligarques, de l’argent et des affaires.

Le premier ministre, symbole éclatant de cette faillite éthique et politique, amateur de corrida, c’est-à-dire d’un spectacle d’essence culturellement franquiste, (viva la muerte), donne dans la provocation anti-écologiste en soutenant l’aéroport contesté de NOTRE DAME DES LANDES et les délires spéculatifs d’un promoteur de villages de vacances soucieux d’édifier un « center parc tropical » en ISERE, dans l’attente, sans doute, d’obtenir le chantier d’un « center parc alpin » dans un émirat d’Arabie.

L’alliance fondée d’hier, entre VERTS et ex-socialistes, s’avère délétère pour l’écologie politique, dans ce contexte inédit.

L’heure est au renouveau et à l’affirmation d’une éthique claire : la nature est notre valeur.

Contre les obscurantismes, les mythes criminogènes, les identités hargneuses, contre l’affairisme et le productivisme aliénant, il convient de proposer une issue de secours, une autre alternative que celle d’un retour aux valeurs du pétainisme.

En effet, la mort du parti dit socialiste qui a abandonné ses valeurs pour murmurer celles du parti de l’argent, ne pourrait laisser aux citoyens qu’une option de rupture, un grand bond en arrière.

Une autre voie existe, unir tous ceux qui refusent la dictature de la finance  et qui avec nous proclameront : le vivant d’abord !


Gérard CHAROLLOIS


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