Le retard Français.

Des associations multiples, des intellectuels de premier plan, des milliers de citoyens demandent une révision du statut de l’animal dans un pays marqué par la longue survivance d’une société agricole et d’élevage, un peuple de ruraux en guerre ouverte contre la nature et pour lequel un animal est une marchandise.
La France et quelques nations méditerranéennes font figures de lanternes rouges de la prise de conscience écologique, dans l’acception philosophique du terme et non dans son sens galvaudé par quelques politiciens en mal d’étiquettes.
L’écologie, c’est la réconciliation de l’homme avec le vivant, le refus fondamental de la maltraitance animale, l’invitation à récuser toute violence, le choix de la nature contre la spéculation du Marché, du libéralisme économique qui transforme la terre en une vaste poubelle, pour le profit des firmes privées.
Cet appel au respect du vivant est universel mais ce pays n’est à la pointe du combat que pour défendre sa mafia cynégétique, ses élevages concentrationnaires et ses traditions indécrottables.
Ici, comme le dénonce fort justement notre ami, Alain TAMISIER, ornithologue reconnu, dans un article publié sur notre site, l’Etat crée des réserves naturelles et des parcs nationaux, achètent via le conservatoire du littoral des espaces côtiers et lacustres pour y laisser chasser, y autoriser des coupes d’arbres et des exploitations diverses radicalement contraires aux objectifs de protection de la faune et de la flore.
Ainsi, la réserve naturelle du HAUT RHÔNE, le parc national des CALANQUES, celui des CEVENNES ne consentent aucune protection de la faune.
En ce pays, le calamiteux gouvernement réactionnaire d’hier, dont la médiocrité des gouvernants du jour ne doit pas faire oublier la malfaisance, érigeait en contravention l’entrave au loisir de mort,par décret du 3 juin 2010, retirait aux agents des parcs naturels l’habilitation à dresser des procès verbaux pour les infractions contre la faune et la flore, par décret du 11 janvier 2012, inventait, en février 2012 « la chasse scientifique des oies cendrées », sans doute par mimétisme avec les tueurs de baleines japonais.
Cautionner, par un dialogue pipé, les agissements sournois des lobbies contre-nature représente une faute morale, car le devoir est de ne pas collaborer avec des féodaux qui imposent partout leurs lois et leurs intérêts par l’imposture et la forfaiture.
Pour les politiciens déplorables qui se succèdent, dans une relative complicité, à la tête de l’Etat, « il ne faut pas mettre la nature sous cloche ».
« Protéger la faune et la flore, sur le papier, c’est bien, mais l’homme d’abord ! ».
A l’instar de ce qu’énonce si souvent la classe politique établie, il s’agit-là d’un grossier mensonge.
La vérité est que partout la nature est traquée, détruite, expulsée, empoisonnée et ces Gouvernants médiocres ne daignent pas même lui offrir de vraies réserves, quelques havres de paix et de sécurité.
Aucun pays ne pâtit de lobbies aussi malfaisants que ceux qui gangrènent l’appareil d’Etat Français aux ordres de ce qu’il y a de plus ringards, de plus stupides, de plus cruels.
Par sa chasse, sa corrida, son élevage, la France est arriérée.
Contrainte par une évolution en profondeur des mentalités, la classe politique propose, à l’assemblée nationale, d’édicter, dans le code civil, après l’avoir fait dans le code rural, que l’animal est un être sensible.
Il ne s’agit-là que d’une évidence dont le législateur entend bien ne tirer aucune conséquence dérangeante pour les arriérés.
Néanmoins, cet énoncé met en émoi tous les lobbies funestes et un sénateur UMP du JURA, Gérard BAILLY, s’abaisse à poser une question écrite au gouvernement en s’inquiétant, pour les éleveurs, des suites qu’appelle cette reconnaissance du caractère sensible de l’animal, notamment quant aux éventuels recours des mouvements de défense des animaux.
Quelle superbe illustration de l’anachronisme de ce sénat, chambre de la France réactionnaire, pesante, gavée aux subventions de tous ces groupes de pressions institutionnalisés !
Une fois de plus, le sénat révèle son décalage par rapport à la société et nous rappelle  la nécessité de sa transformation en une chambre plus démocratique, moins prisonnière de chasse, pêche, pesticides et traditions.
Obsédés par les injonctions de leur maître, le Marché, les politiques veulent supprimer les emplois publics, c’est-à-dire les emplois non esclavagistes et non utilisés au service du profit.
Pour ce faire, ils vont « réformer les collectivités territoriales », non pour simplifier  mais pour satisfaire la finance, l’apparente simplification n’étant qu’un alibi à leur soumission aux ordres des marchés en guerre contre les peuples.
Au lieu de supprimer les conseils généraux, il eut été plus opportun de réduire à douze mille le nombre des communes, actuellement de 36600 et de faire disparaître le sénat conservateur au profit d’une seconde chambre intégralement élue au scrutin proportionnel .
En France, les  « traditions » s’ajoutent au mal planétaire découlant du système déprédateur, dit « libéral » ou « capitaliste », système visant à tirer le maximum de profit des êtres et des choses, au détriment de l’arbre, l’animal et l’homme.
En contemplation des dégâts générés par le système économique mondialisé, il est parfaitement envisageable que l’espèce humaine finisse par s’anéantir sous ses déchets, après avoir éliminé tant d’autres formes de vies.
Le  « libéralisme économique « dispose, pour perdurer et nuire, de deux atouts lui permettant de tenir jusqu’à la chute finale :
- Il correspond à une tare ontologique de l’humain, la cupidité.
- Il détient, via les oligarques, les moyens d’informations, c’est-à-dire de conditionnement des peuples.
D’ailleurs, malgré les souffrances sociales et morales éprouvées par la société contemporaine, le troupeau persiste à déléguer les pouvoirs aux agents de ses malheurs.
Malgré la prise de conscience de quelques millions de personnes, malgré des changements comportementaux individuels, il est à craindre que l’inertie des masses conduise à l’extinction du vivant et à une artificialisation de l’environnement, prélude à la disparition de l’humanité, ce qui ne fera pas frissonner le cosmos, n’en déplaise à l’orgueil de l’homme !

Gérard CHAROLLOIS



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