JAURES reviens ! Ils sont devenus mous !

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1 - «Viva la muerte », un cri fasciste :
La chasse, loisir de mort, la corrida, spectacle de mort, sont d’essence fasciste parce que fondées sur un rituel guerrier, de violence, d’exhibition d’armes, sur le mépris de la souffrance d’autrui, sur la confusion fatale entre l’insensibilité, une tare, et le courage, une vertu.
Non pas que tout idiot de village, tout mondain snobinard s’affichant sur les gradins des arènes sanglantes soient consciemment fascistes, mais la culture, les valeurs, la psychologie drainées par ces pratiques le sont fondamentalement.
Or, le ministre de l’écologie d’un gouvernement dit « socialiste » se targue, dans une réponse faite à un parlementaire du parti conservateur qui lui reprochait de ne pas offrir aux chasseurs d’oiseaux d’eau une prolongation en février du grand massacre, d’avoir fait davantage pour les chasseurs que les précédents gouvernements de droite.
Malgré leurs consternantes génuflexions devant leurs majestés cynégétiques, les dirigeants actuels ne pourront jamais être plus généreux que leurs prédécesseurs qui firent tellement pour la chasse qu’ils en asséchèrent le parti politique des chasseurs CPNT.
Le ministre dit « de gauche » est fier d’avoir autorisé les tirs d’oies et de canards dix jours de plus qu’auparavant.
On a les gloires qu’on peut.
Bien sûr, ce cadeau fait au détriment des oiseaux d’eau ne saurait satisfaire les insatiables tueurs agréés et les fédérations départementales du Nord, du PAS DE CALAIS et de la SOMME demandent à leurs troupes de tuer oies et canards jusqu’au 16 février, avec ou sans arrêté d’ouverture.
Voilà qui mérite bien un agrément ministériel au titre de la « protection de la nature » !
Que quatre dirigeants de ladite fédération de HAUTE SAÔNE se trouvent inquiétés par la justice pour destructions massives d’espèces protégées ne risque guère d’émouvoir un personnel politique moralement dégradé.
Vous savez, « leurs amis chasseurs gèrent la nature » !
Du temps où la politique n’était pas dissociée de l’éthique, les penseurs et militants fondateurs du socialisme, Charles FOURRIER, Louise MICHEL, Rosa Luxembourg et tous les autres assumaient cette évidence : la compassion, le refus de la violence, la condamnation des mœurs guerrières, de la domination brutale ne souffrent pas d’exception et ce que l’homme fait à l’animal, il le fait à ses semblables.
Améliorer la condition humaine, s’insurger devant l’injustice et la cruauté participent d’une démarche intellectuelle n’excluant aucun être sensible.
Nous assistons à un pourrissement de la politique.
De petits esprits font carrière en choisissant une écurie de course électorale sans véritable conviction. Ils auraient tout aussi bien pu choisir le camp d’en face.
Ils sont interchangeables et, sur le fond, n’ont qu’une obsession : leur personne.
D’ailleurs, tout ce petit monde, prompt à se bousculer pour occuper de leur inutile présence les palais nationaux, solidaire, fait la même politique avec juste des nuances de styles, des postures d’acteurs.
La chasse et la torture tauromachique le prouvent avec un sinistre éclat, couleur de sang.
Si la gauche était de gauche, ces pratiques seraient éradiquées.
L’imposture d’une propagande ridicule du chasseur gestionnaire de la faune, peut continuer à fleurir en ce pays.

2 - L’argent corrompt tout :
Quant aux forces d’argent, confrontées à un gouvernement centriste, elles ne crient au socialisme  que pour feindre d’avoir peur, de donner le change, d’agiter le fumigène pour perpétuer leurs exactions sous le règne du libéralisme dont l’empire mondialisé devra durer mille ans.
Le gouvernement perdure à gratifier VINCI de son aéroport de NOTRE DAME DES LANDES et attend des recettes du libéralisme économique la sortie d’une crise dont Raymond BARRE annonçait la fin prochaine en 1977, avec « sa sortie du tunnel ».
Firmes, promoteurs, milliardaires, grands destructeurs de sites naturels, n’ont pas plus à s’inquiéter des partageux que les chasseurs et les tortionnaires de taureaux, n’ont à redouter des écologistes politiques qui ne servent pas à grand chose sous les lambris officiels.
Ces écologistes désignent, ces jours-ci leurs candidats pour les prochaines élections européennes et proposent, entre autres,  un exploitant agricole, ennemi des loups.
La nature, la condition animale sont absentes de leurs discours creux. Ils sont tellement heureux de siéger dans les assemblées électives grâce au soutien de leurs grands alliés qui ont  besoin d’eux pour ne pas apparaître monolithiques.

3 - La superstition, névrose le monde :
Face aux obscurantismes religieux, aux communautarismes potentiellement pourvoyeurs des guerres civiles de demain, les gouvernants n’osent pas affirmer une laïcité ferme, forte et claire.
Les valeurs de la raison, de la liberté de conscience, du respect du vivant, du refus des abattages cruels ne sont pas assumés.
Où sont les militants laïcs d’antan ?
Certainement pas à GUERET dont les élus veulent édifier un abattoir sacrificiel où les vaches du LIMOUSIN seront égorgées sans étourdissement, agonisant pendant dix minutes, pour plaire à une quelconque divinité !
J’imagine la consternation des hommes de demain devant tant de billevesées et de férocité.
Nos pseudo-progressistes sont complexés, intellectuellement paralysés, face à ces errements où se perdent l’intelligence et l’empathie.
Aujourd’hui, contre la violence faite aux êtres, contre l’exploitation, contre la superstition, la gauche, c’est par où ?
Une vraie démocratie suppose deux principes premiers : le respect des personnes mais aussi l’affrontement des convictions contraires.
Quand il n’y a plus de débat d’idées, de chocs des convictions, quand le nihilisme anesthésie tout, qu’aucune alternative  n’est proposée, il n’y a plus démocratie.
Nombre d’Etats ont cessé d’être des démocraties vivantes faute d’alternatives et de choix autres que de personnes.
Ainsi aux USA, entre DEMOCRATES  et REPUBLICAINS n’existent que des nuances artificiellement entretenues pour justifier une joute électorale, simple affaire de personnel administratif de l’entreprise publique.
En France, les deux partis dits de gouvernement qui rêvent de confisquer l’Etat, dérivent vers cette affadissement, cette absence de choix.
L’adversaire idéologique doit être accepté en tant que tel et reconnu dans ses droits et sa liberté à penser ce qu’il pense et à le défendre.
Nul ne doit jamais être inquiété pour ses opinions, fussent-elles exécrables.
La liberté de pensée et d’expression pour tous est imprescriptible, dans mon acception d’une société fondée sur les droits du vivant.
Il y a même la liberté pour les ennemies de la liberté, car restreindre les principes revient à les affaiblir.
Mais l’absence de heurt des opinions et propositions signent la mort de la démocratie et la fin d’une politique qui est aussi une éthique.
Donnez-nous des écologistes défenseurs de la vie, des socialistes qui socialisent l’économie, et face à eux, des conservateurs qui assument être le parti de l’argent et des nationalistes autoritaires qui…..
Mais ceux-là s’assument, plus les autres !!!

Gérard  CHAROLLOIS