Non au dialogue protecteur​s chasseurs !

Ne collaborez pas !
Dans une société pluraliste, les partisans doivent parler avec les adversaires de tous faits sociaux, de diverses doctrines, d’intérêts contradictoires.
Ce dialogue est inhérent au pluralisme des mœurs, des manières et des opinions.
Il est davantage qu’une manifestation de tolérance et nullement une marque de relativisme. Il est une conséquence du pluralisme d’une société échappant au monolithisme.
Le dialogue signe la bonne santé d’une société.
Alors, nous, écologistes, donc défenseurs du vivant, devons-nous dialoguer avec ceux qui tuent, détruisent, torturent ?
Tout d’abord, observons que pour dialoguer, il faut trouver un interlocuteur disposé lui-même au dialogue.
Ce n’est pas le cas dans ce pays.
Mais, nous diront certains, le monde de la chasse pactise occasionnellement avec tel ou tel groupement naturaliste et il lui advient même de promouvoir une initiative locale avec de tels partenariats : vous savez une mini-réserve naturelle,ouverte au public, avec des banderoles à la gloire des « gestionnaires de la faune » !
Cela n’empêche pas les dirigeants cynégétiques de dénoncer avec constance ces mêmes groupements qualifiés par eux « d’anti-chasses » et d’œuvrer pour réduire leur influence auprès des pouvoirs publics.
Le dialogue chasseurs – protecteurs n’a qu’un  objectif de pure communication, de lourde propagande.
Pour dialoguer, il faut être deux.
Il faut aussi que l’interlocuteur participe du débat pluraliste et démocratique.
Or, la logique de tout lobby est de corrompre la démocratie, de s’arroger le pouvoir, de vicier les institutions, d’obtenir par la pression, la manœuvre de couloirs non pas des droits légitimement débattus mais des privilèges usurpés.
C’est ce qui distingue le lobby, affaire de réseau, d’argent, d’hommes rémunérés pour intriguer et un parti politique, une association, un syndicat qui, dans la transparence, la loyauté de la confrontation promeuvent des valeurs et des intérêts.
Les partis politiques, les syndicats, les associations organisent une société démocratique.
Un lobby supprime le jeu démocratique en imposant par la pression, en total décalage avec l’opinion et en fonction des ressources financières du réseau, des privilèges exorbitants, souvent contre la volonté majoritaire des citoyens.
En France, la chasse, trop bien gardée, représente par excellence ce qu’est un  lobby.
Une mainmise sur l’Etat vise à conférer à cette infime minorité (moins de 2% de la population), un monopole absolu sur la faune et sur l’espace  naturel.
Le monde de la chasse à la Française ne tolère aucune remise en cause, aucune liberté, aucun droit pour l’immense majorité de nos contemporains qui approchent l’animal sauvage autrement qu’avec un fusil et une intention meurtrière.
Ce lobby manipule ses valets dociles au parlement pour que des lois  dissuadent les propriétaires fonciers rebelles à l’emprise de la chasse de l’interdire chez eux et exige du législateur une constante génuflexion.
Si une poignée de rustres  demeurés demande à piéger le petit passereau dans une campagne reculée, Aussitôt, deux sénateurs et un député  interviennent auprès du gouvernement pour que soit légalisé le braconnage, cher à deux cents arriérés.
Gluaux, matoles, tendelles, lacets, chasse de nuit, piégeages divers apparaissent pour nos contemporains comme des horreurs issues d’un passé de barbarie.
Les ministres de l’écologie, de l’agriculture et même de l’éducation nationale sont sommés de s’incliner devant sa majesté cynégétique et d’offrir leur soumission.
Le président de la république, y compris l’actuel dit de gauche, doit recevoir en personne le président national des chasseurs, élu de droite.
Dans ces conditions, le dialogue avec ce monde féodal, faussant le jeu démocratique, est une faute morale et politique.
Je ne partagerai pas ce complexe de STOCKOLM conduisant certains écologistes et protecteurs de la nature à dialoguer avec le monde de la chasse Française, dialogue de dupe, vain et dégradant.
Ces écologistes ne servent que de caution, d’alibi à des chasseurs qui ne veulent rien concéder.
Parce que les pouvoirs publics sont paralysés face à un lobby artificiellement constitué, parce que le parlement  possède un groupe  chasse, parce que l’administration locale ne veut surtout pas d’ennuis avec les structures de la chasse, parce que les timorés se couchent devant cette féodalité comme ils le firent toujours devant tous les puissants, il faut adopter une attitude de fermeté face à la dictature cynégétique.
Car, en la matière, l’esprit démocratique est violé.
Les habitants des campagnes peinent à se soustraire à la chasse et subissent pressions et contraintes que prouvent les innombrables doléances que nous recueillons de toutes les régions.
L’esprit démocratique est violé lorsqu’un député évidemment  UMP,  DU VAUCLUSE, interroge la ministre de l’écologie pour que soit envisagé de contraindre les pacifiques mais très gênants « photographes » en milieu forestier à porter des habits fluorescents !
Les politiciens inconsistants érigèrent l’entrave à la chasse en une contravention par décret du 3 juin 2010, faisant de la chasse l’unique loisir pénalement protégé spécifiquement au monde !
La faune sauvage est anéantie en ce pays par la chasse et par elle seule.
Non, ce ne sont pas les pesticides malfaisants de l’agrochimie, ni les infrastructures  lépreuses de transports saccageant les milieux naturels qui firent disparaître l’ours pyrénéen, le lynx, le loup et les grands rapaces.
C’est la chasse qui artificialise les animaux de nos bois en multipliant les sangliers croisés de porcs domestiques, qui persécute sous des prétextes grossièrement mensongers les renards et mustélidés abusivement classés «nuisibles» par un ministère de l’écologie capitulant devant les délires destructeurs.
Aussi longtemps que la France ne deviendra pas en la matière une démocratie pluraliste, tout dialogue est  un abaissement.
Les chasseurs représentent moins de 2% de la population.
Les non-chasseurs plus de 98%.
Toutes les enquêtes d’opinion prouvent que nos contemporains aspirent à une meilleure protection de la faune.
Qui niera la négation de la démocratie quand la faune et l’espace naturel sont remis sans partage à cette infime minorité ?
Ceux qui par lâcheté n’osent pas s’opposer aux tueurs agréés, ignorent qu’inéluctablement le loisir de mort sera aboli ici comme ailleurs, même si cela doit être un peu plus tard en ce pays.
Amis écologistes, cessez d’avaler des couleuvres !

Ne collaborez plus : résistez.

Gérard  CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS

Commentaires  
# LUYAT Michel 14-03-2013 01:02
En effet voici que les chasseurs de ma commune ont publié sur notre journal local l'article suivant :
"Il nous a été signalé qu'un individu tout de noir vêtu, accompagné d'un chien noir, se promenait en forêt dans le secteur de Prélenfrey, en cette période de chasse. Afin d'éviter tout risque d'accident, nous préconisons à cette personne de porter un gilet fluorescent et d'équiper son chien d'un collier fluorescent. l'Association tient à signaler qu'en cas d'accident ou d'incident, elle dégagera toute responsabilité".
Ainsi nos valeureux chasseurs s'autorisent à tirer sans sommations sur tout promeneur non déguisé en fluorescent . Heureusement de nombreuses voix se sont élevées contre cette déclaration. Il faut savoir que "l'individu tout de noir vêtu" n'est autre que moi dont le chien précédent fut assassiné devant moi par un de ces courageux nemrods en treillis que l'on rencontre au coin du bois...
Jusqu'où ira la bêtise de ces décérébrés ?
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