Les voyous des champs.

Les faits qualifiés de « divers » par la presse qui ressassent les uns et ignorent les autres, révèlent par-delà l’écume de l’actualité le fond d’une société.
En ce mois d’août, nous apprenons :
-  Qu’un étang naturel, préservé, voué à la sauvegarde de la flore et de la faune, dans le département du GERS a été vandalisé. Durant la nuit, des malfaisants ont vidangé l’eau du lac et saboté le système d’évacuation des eaux pour compromettre la restauration rapide des lieux. Sans revendiquer leurs actes délictueux, ces voyous laissèrent cette signature : « de l’eau pour les tortues, pas pour les maïs ».
- Que dans le parc national du MERCANTOUR, un éleveur de mouton agressa violemment deux agents publics venus, sur sa demande, constater des dégâts sur son troupeau imputés à des canidés.
De tels agissements sournois, brutaux, révélateur d’une mentalité violente, sont fréquents en milieu rural.
Incendies d’installations naturalistes en BRIERE, milliers d’Euros de dégâts de mobilier urbain à VALENCIENNES lors d’une manifestation de chasseurs, dégradations de mairies Des communes de HAUTE GARONNE ayant accepté les réintroductions d’ours, saccage des bureaux d’une ministre de l’environnement, meurtre par un exploitant agricole chasseur de DORDOGNE de deux inspecteurs du travail et de  la mutualité sociale agricole venus le contrôler et la liste pourrait être  infinie.
Il faut dire que pendant longtemps le voyou des champs pouvait, en toute impunité, lors d’une manifestation, peindre en blanc un commissaire de police, dévaster les locaux d’une préfecture, détruire des biens publics ou privés sans redouter les foudres de la loi.
Les gouvernants et leurs relais ne virent longtemps dans ces démonstrations clastiques que la colère de leur électorat de base qu’il eut été imprudent de soumettre aux lois communes réprimant les délits lorsqu’ils étaient commis par d’autres.
Avec l’évolution sociologique, une diminution du poids électoral du voyou des champs, ce privilège d’immunité s’estompe sans toutefois disparaître comme le prouvent la quasi-impunité dont bénéficient les tueurs d’ours et de loups et l’absence d’élucidation policière du vandalisme des ennemis de la terre.
Bref, notifions à l’Etat : « en progrès mais peut mieux faire ».
Je me souviens de la lâcheté de naguère des successifs ministres de l’intérieur et de leurs représentants locaux face aux braconniers des tourterelles des bois, en mai, en GIRONDE, durant près de vingt ans. Ces politiciens étaient persuadés que faire appliquer la loi prohibant la chasse mettrait le MEDOC en révolution.
Les faits démentirent cette frilosité des autorités qui renouvellent l’excès de faiblesse face à quelques lobbies tapageurs hostiles à la création d’une réserve naturelle ou à une réglementation de parc national digne de ce nom ou à une protection effective des grands prédateurs, à une limitation du prélèvement d’eau dans les rivières.
Présentement s’affrontent deux approches incompatibles du vivant.
Pour nous, écologistes animalistes, la nature mérite mieux qu’une exploitation et l’animal n’est pas une marchandise, une chose.
Pour les tenants des traditions, la nature est un espace de production et un terrain de jeux et l’animal vaut selon son cours au Marché. Il est utile à l’homme ou nuisible mais n’est pas perçu comme un être sensible digne de respect.
A ces deux approches idéologiques irréductiblement inconciliables, correspondent des comportements opposés.
Face aux remises en cause de leurs certitudes ancestrales et parfois de leurs petits intérêts financiers, les négationistes des droits du vivant réagissent avec violence, agressivité physique, alors que l’écologiste se placera sur le terrain des idées.
Comme l’habitant des villes est la première victime des voyous urbains, l’habitant des campagnes souffre du climat de peur et d’intimidation que crée le voyou des champs.
Car bien sûr, à la vile comme à la campagne, vivent des gens paisibles respectueux d’autrui et les agissements mafieux et fascisants ne sont imputables qu’à une minorité.
A ce stade, deux constatations s’imposent :
- La société est divisée (ce qui est légitime) et, le sachant nous devons , assumer clairement, loyalement, sereinement une confrontation d’idées ;
-  Tout dialogue est vain entre ceux qui protègent et ceux qui détruisent.
L’écoulement du temps et des générations tranchera le débat que la CVN développe sans ces fausses prudences qui enfument encore beaucoup trop les esprits .

Gérard  CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS

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