L’art de tuer : « le débat ».

La mort des idéologies entraîna celle des idées et au fracas des querelles d’opinions de naguère, se substituent, en ce temps, les subalternes affrontements de personnes.
L’ignorance de l’Histoire, de la  psychologie, de la  sociologie de nombre de nos contemporains est telle qu’ils ne distinguent plus une pensée de gauche d’une pensée de droite.
Malheur à celui qui ose exprimer une conviction quelconque : il trouble le sommeil d’une société fatiguée.
Il advint même qu’un ami lecteur trouve compliqués mes écrits, comme si le monde et le temps étaient simples !
Prenons quelques exemples concrets de débats interdits :

----- La chasse n’est pas un « art de vivre », comme le proclame la tapageuse propagande des chasseurs, fraction ultra-minoritaire et  rétrograde de la population, mais un art de tuer.
Quelle audace de le dire !

Tous les prudents, les conformistes, les 80% d’éternels pétainistes s’offusqueront si vous énoncez en leur présence cette simple évidence.
Non pas que ces « planqués de la modération » désapprouvent au fond, mais,pour eux, gardons-nous de déplaire. Telle  est leur loi.
C’est qu’il ne faut pas choquer, déranger mais faire dans le soporifique, le fade, le convenu.

---- L’abattage rituel abaisse l’homme au rang de tortionnaire et lui inculque le goût malsain et pathologique du sacrifice. Égorger sans étourdissement préalable un bovin qui mettra 14 minutes à mourir, constitue indéniablement un acte de cruauté que punirait l’article 521 I du code pénal Français.
Silence : c’est vrai ; Nul ne peut en disconvenir. mais il n’est pas de bon ton de le dire.

----- Une ministre verte, trop oublieuse de l’écologie c’est-à-dire du rapport au vivant, sème le trouble et offre aux vertueux indignés l’occasion de pousser des cris de vierges effarouchées, en évoquant la dépénalisation de l’usage du canabis.
Eu égard à l’état du débat public, il s’agit-là, en période électorale d’une maladresse.
Car, en période électorale, il faut surtout ne débattre de rien, mais ressasser des mots creux sur la dette, l’emploi, l’effort, le mérite, le travail.
L’humain confronté à ses addictions à l’alcool, au tabac, aux drogues diverses et variées , conditionné aux toxiques légaux ou illégaux, (les premiers n’étant pas moins nocifs que bien des seconds) mériterait mieux que les invectives simplistes.
Pourquoi l’humain a-t-il besoin de béquilles chimiques ou de mythes abrutissants pour supporter ses angoisses ?
Vaste question aux confins de la philosophie et de la médecine.
Comment émanciper l’humain, le libérer de ces poisons ?
Le débat n’a pas eu lieu et les moralistes grincheux se campent stupidement dans une posture de défi face au laxisme béat des antagonistes.
C’est qu’en période électorale, il convient de ne pas débattre de quoi que ce soit qui puisse heurter et ne pas être compris par un corps social perçu comme  inepte.
Mais, après les élections, il ne faut plus débattre, car les citoyens sont las, pressés de retournés à leurs petites occupations personnelles et n’ont aucune envie de s’intéresser à la chose publique.

Seuls des « extrémistes » peuvent vouloir réfléchir aux sujets qui fatiguent tant !
La chasse, l’abattage rituel, la toxicomanie et  tout le reste pourront attendre.
Ces sujets sont trop délicats, trop complexes, trop clivants pour être seulement évoqués.
Le « consommateur » contemporain ne veut que du prêt-à-penser, du facile, du simpliste, de la bonne invective qui évite de réfléchir.

Il est tellement plus confortable de bêler à l’unisson des conformismes et d’adopter un relativisme nihiliste.
Alors, vous qui n’êtes pas soumis, qui n’émargez pas parmi les 80% de pétainistes, participez au débat des idées en acceptant la complexité du monde.

Gérard  CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.

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