Qui va à la chasse perd la face !

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Le candidat des oligarques milliardaires, soutenu par le parti chasciste, après avoir imposé durant cinq ans des contre-réformes qui ne furent que des régressions, perd son château élyséen.

Il avait fait inscrire la corrida au patrimoine culturel immatériel de la France, créé une contravention d’entrave à la chasse à courre, inventé la chasse scientifique des oies cendrées en février, fustigé les écologistes, tout promis aux réactionnaires anti-nature.
Il sentait mauvais le pesticide, le vieux fusil, la « terre qui ne ment pas «, le vrai travail, celui des autres, des exploités asservis.


Que cette salutaire défaite prouve aux ambitieux, désireux de faire carrière via l’élection, qu’il ne sert à rien de flatter l’arriération et la férocité des lobbies contre nature.
L’inquiétant est que le candidat de la droite financière n’aurait pas dû obtenir, s’il n’avait eu que les suffrages de ses mandants, plus de 2% des voix.

Or, la présente victoire du camp du progrès des mœurs et des manières ne doit pas faire illusion.
Les conditions étaient idéales pour que le candidat « socialiste », en fait (centre gauche) l’emporte et cela ne suffit pas à masquer la crise morale qui affecte les sociétés dites « démocratiques ».

Un vent nauséabond souffle sur le monde.

Les résultats électoraux, les enquêtes d’opinion, les thèmes débattus dans les médias, traduisent la montée des aigreurs, des sottises, des haines et l’escamotage des solutions de secours.

La France s’épargne un nouveau quinquennat de « pouvoirs beaufs » mais le monde n’est nullement sauvé.

Les identités meurtrières, les superstitions débiles sources d’affrontements, les instincts de mort, l’égoïsme social avec 45% de suffrages au premier tour de la présidentielle habitent ici et maintenant.
Qui dira la nécessité de respecter le vivant, de refuser la destruction de la nature, le droit de tout être sensible à ne pas être maltraité ?
Qui déclarera la guerre au tyran, le Marché, qui impose sa loi sur la planète ?


Il y aura demain des « socialistes » et même peut-être des » écologistes » au gouvernement, dans les assemblées légiférantes, à la tête des préfectures, mais ce pays ne deviendra pas une république socialiste, écologiste, débarrassée des démons ayant pour noms profit, violence, cupidité.

Pour spéculer les humains perdureront à penser « croissance » et exploitation.
Aussi, et en raison même de leurs vices, de leurs tares, les humains demeureront insatisfaits, aigris, montés les uns contre les autres et tellement indifférents au sort d’autrui, cet autrui incluant l’animal non-humain.

Avec la salutaire défaite de l’UMP, ce sera juste un peu moins d’arrogance dans la férocité et le mépris, un peu d’air pur en ce printemps.
Peut-être que la voix de l’écologie authentique, celle qui sert la vie, deviendra juste audible !
Car, de cette épisode politique important, je tire deux enseignements :
---- l’écologie politique est immature et n’a pas sû se donner les moyens de recueillir plus de 3% des suffrages ;
---- La voix des animaux n’a été portée que par quelques-uns qui eurent le courage et la lucidité d’inviter clairement à voter contre le parti des ennemis de la terre.

Entre les puristes qui épurent et se réfugient dans une fermeture sectaire et les opportunistes attentistes en quêtes de subventions et de décorations, la cause du vivant n’a pas sû s’affirmer comme une force crédible, capable de défendre l’arbre, l’animal et l’homme.

Le parti chasciste a perdu.
Ne boudons pas ce soir notre plaisir.
Mais le parti de la vie reste à naître, non pas dans les nuées, mais dans cette société telle qu’elle est, pour qu’elle devienne autre chose.

Gérard CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.