Amazonie, mon amour.

Pour moi, toute forêt est une église verte, un temple, un sanctuaire que je n’aborde qu’avec respect et discrétion car, homme, je me sais importun en ce lieu.
La forêt équatoriale représente par sa luxuriance de vies ce que la nature crée de mieux.
Or, l’homme souille tout, dégrade, domine, exploite, viole tous les sites de la terre depuis les sommets des montagnes aux profondeurs de l’océan, des pôles aux forêts primaires du cercle tropical,
des estuaires aux falaises escarpées.
Son esprit débile d’enfant aventureux le pousse à fouler la planète sans avoir la sagesse de « foutre la paix » à des secteurs épargnés de sa nocive présence.
Victimes des éleveurs et des planteurs de soja du Brésil, l’Amazonie brûle. Des milliers de foyers sont allumés et les feux débordent sur les pays voisins dévorant faune et flore.
Bien sûr, partout sur la terre des brasiers dévorent la forêt en Sibérie, sur la grande Canarie, en Californie, au Canada, au Portugal, en Afrique du Nord, en Grèce et ici, dans le Sud-Est
où un criminel a été arrêté la semaine passée.
Mais au Brésil, encouragés par les éructations du président BOLSONARO contre les écologistes gauchistes, les exploitants agricoles se sont lancés cette année dans une campagne d’incendies massifs sans précédent au monde.
Il n’est pas fréquent que j’approuve la parole du président MACRON. L’honnêteté intellectuelle dont je ne me départirai jamais m’oblige à savourer ses propos à l’encontre du dirigeant affairiste
et réactionnaire du douloureux Brésil qui a perdu beaucoup en perdant l’ancien président LULA favorable aux gens modestes et à une meilleure préservation de la forêt amazonienne.
J’avais d’ailleurs alerté mes amis lecteurs sur les conséquences déplorables pour la nature et pour le peuple brésilien de l’élection d’un nostalgique de la dictature militaire qui sévit dans
ce pays de 1964 à 1984, d’un émule de Donald TRUMP.
Il conviendrait pour dissuader les incendiaires, d’une part de réprimer leurs crimes avec la sévérité qu’appelle l’horreur de leurs actes et, d’autre part, de prohiber toute exploitation des
zones incendiées.
Il va de soi que l’Europe ne saurait soutenir l’agriculture des fossoyeurs de la biodiversité en ratifiant le traité de libres échanges avec les pays d’Amérique du Sud qui ne protégeraient pas leurs forêts.
Le président MACRON le dit.
Souhaitons que ce ne soit pas qu’un coup de menton, mais une attitude résolue.
Et puis, il est beau, grand et noble de parler ainsi sur la scène internationale, mais alors, pourquoi autoriser le massacre des courlis en France ? Pourquoi ne pas abolir la chasse, ce fléau
qui anéantit nos oiseaux et mammifères ? Pourquoi ne pas faire la guerre aux pesticides agricoles qui empoisonnent l’entomofaune ? Pourquoi autoriser des grands travaux publics dévastateurs de sites, alors que les routes et les ponts existants ont besoin de rénovations ?
Parler, c’est bien. Agir, c’est mieux.
Or, en France, le pouvoir politique sert les ennemis de la terre et sacrifie la nature aux lobbies funestes de la chasse et de l’agriculture polluante.
Je l’ai déjà écrit : l’organisation mondiale du commerce devrait ajouter à sa charte un volet de protection de la nature et du climat avec un tribunal susceptible d’infliger des pénalités financières
aux états qui nuisent à la survie de la biodiversité.
Et quand dressera-t-on un nouveau "tribunal de NUREMBERG" pour juger les écocideurs ?
Pour cela, hélas, il faudra attendre encore.

Gérard CHAROLLOIS


--
--
---/---
.../...

 

 

 

--
---

---/---

---/---

 

--
--

---/---

---/---