Et si on aimait l’Europe ?

Heureux les peuples qui ignorent l’emprise des obscurantismes religieux, les guerres tribales, les dictateurs d’opérettes, les querelles millénaires inexpiables, la peur du ciel et des milices inspirées par les dieux.
Heureux les peuples qui vivent les droits de l’homme, la liberté d’opinion, de mode de vie, la presse pluraliste et quelques garanties de droits sociaux.
L’Europe, berceau des Lumières, des droits de l’homme, de la raison, de la liberté de conscience et de mode de vie exerce sur le monde un attrait tel que des millions d’humains bravent tous les périls pour tenter de l’atteindre, ce radeau du salut dans un océan de violences, de corruptions, d’arriération qui maintiennent tant de gens dans la misère et les appartenances meurtrières.
Oui, j’aime l’Europe, celle de VOLTAIRE mais aussi de ROUSSEAU, celle de FEUERBACH et de SCHOPENAUER , de VICTOR HUGO et de Jean JAURES, celle qui protège la liberté de croire et de ne pas croire, celle qui offre à chacun la possibilité de vivre libre et de bénéficier de droits sociaux essentiels.
J’aime l’Europe qui édicte une directive portant conservation des oiseaux le 2 avril 1979 et une autre directive en faveur de la sauvegarde de la faune, de la flore et des milieux naturels le 21 mai 1992, normes juridiques que les lobbies n’auraient pas permis aux Etats-nations d’élaborer.
J’aime l’Europe de la cour européenne des droits de l’homme et celle de la charte des droits fondamentaux.
J’aime l’Europe avec ses racines chrétiennes d’antan et ces rameaux verdoyants couverts de laïcité et même d’athéisme.
Mais la secte tue l’Europe « en même temps » qu’elle détruit la biosphère et avilit l’humain par la cupidité.
Après la seconde guerre mondiale, ceux qui bâtirent l’Europe appartenaient à une école de pensée dite « libérale », adepte du tout économique, adorateur du Marché, dévots des entreprises privées, leurs temples qui ne créent richesses et emplois que lorsqu’ils génèrent des profits..
Ils ont construit une Europe de marchands, de banquiers, d’industriels, de lobbyistes, une Europe tournée vers le service de leur idéologie perverse qui sacrifie les peuples et la nature pour mieux servir la finance et les oligarques.
Ils ont gravé dans le marbre des traités leurs dogmes délétères et les opposent aux citoyens lorsque ceux-ci qui se croient encore en démocratie votent trop à « gauche » comme en Grèce ou trop à « droite » comme en Italie.
Pas question désormais d’améliorer les salaires, les retraites, les aides, car ce que les états donnent d’une main, ils doivent reprendre le double de l’autre.
Les peuples sont ligotés par les traités parce que ceux-ci contiennent des injonctions économiques partisanes, inspirées par l’orthodoxie « libérale ».
Alors, les peuples abusés rejettent l’Europe au lieu de rejeter l’origine du mal : le libéralisme économique intégral.
Les citoyens oublient bien vite que les régions, les nations pâtissent de dirigeants émargeant à cette idéologie et qu’ils élisent des députés Européens représentant la secte, notamment ceux du Parti populaire Européen (PPE).
Le malheur de l’Europe tient à ses bâtisseurs et à leur doctrine économique funeste.
Pour aimer l’Europe, il faudrait qu’elle serve le bien public, l’intérêt général et non les entreprises privées et la main invisible et néanmoins bien sale du Marché.
Pour aimer l’Europe, il lui faudrait une banque centrale qui ne prête qu’aux Etats et non aux banques et que les Etats ne se financent qu’auprès d’elle pour que les hôpitaux, les tribunaux, les commissariats de police, les universités, les laboratoires de recherches, les lycées, les établissements de protection de la nature et les aides sociales ne soient pas gérés comme des boutiques mais comme des services publics dont les bienfaits n’ont pas de prix.
Le Marché n’a rien à faire lorsqu’il y va de la santé, de l’éducation, de la sécurité des gens.
Aucune limitation financière ne borne le service de la vie.
Présentement, les charges pesant sur les retraités et les salariés, le blocage des rémunérations, les hausses de prix dégradent les conditions matérielles de vie des citoyens et, « en même temps », les oligarques accroissent très officiellement, en un an, leurs rémunérations de 14%.
L’opinion encaisse les coups, courbe l’échine et pense qu’il n’y a pas d’alternative.
Certes, la secte contrôle les médias et se fie à ses anesthésiques très bien maîtrisés.
Mais la supercherie ne durera pas toujours.
Ce n’est pas l’Europe qu’il faut défaire mais les dogmes économiques des traités.
Il suffit de changer les règles.
Pour l’heure, la démocratie est piétinée par une commission et un conseil Européen adeptes de l’austérité pour les peuples et des privilèges pour les maîtres du système.
Cela changera malgré les embûches juridiques disposées sur la voie du renouveau par la secte « libérale ».
Construisez une Europe fédérale sociale, écologique, généreuse pour ses citoyens, protectrice de la nature, avec des droits garantis pour l’arbre, l’animal et l’homme.
Cette Europe-là ne sera pas celle de la Macronie, de Mme THATCHER, pas celle de la dictature sournoise des lobbies.
Cette Europe sans critères purement financiers deviendra celle du peuple Européen enfin réconcilié autour de ses valeurs morales spécifiques.
Alors, tout le monde aimera l’Europe.


Gérard CHAROLLOIS

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