« Croissez, multipliez » et vous détruirez la vie sur terre

Les médias formatés relatent avec gourmandise que la Chine abandonne la politique de l’enfant unique, que l’Italie en panne de croissance démographique invente des incitations bancaires à procréer, que la Russie se dépeuple, que l’Allemagne compense sa faible natalité par une forte immigration et que la France conserve un taux satisfaisant de fécondité par femme.
Il est difficile de se réjouir à l’énoncé de ces constatations, ce que nous allons démontrer.
La surpopulation ne constitue pas un défi, une menace pour demain : c’est un fait déjà advenu.
Actuellement, les humains consomment en sept mois ce que la planète produit en une année.
Or, tout individu, quelle que soit sa nationalité, jouit du droit à la prospérité, à l’aisance, au confort, à la sécurité alimentaire, au bénéfice des commodités et des plaisirs.
Cet objectif n’est pas atteint et si les hommes épuisent déjà plus que la terre ne fournit en une année, que nombre de contemporains demeurent dans l’insuffisance. Il s’avère que nous sommes déjà trop abondants.
Si les sept milliards d’humains consommaient comme des Européens ou des Nord-Américains, ce à quoi ils aspirent légitimement, la planète ne serait plus viable et ne pourrait pas y pourvoir.
Les mégapoles asiatiques se muent en enfer pollué, encombré, privé de tout contact avec la nature, des zones hors-sol criminogènes et malsaines.
L’Afrique, naguère paradis de la biodiversité, subit une explosion démographique incompatible avec le maintien des autres espèces.
La bombe démographique, ce n’est pas pour demain, c’est maintenant.
Les adeptes de la croissance, anachroniques, hermétiques aux signaux d’alerte tous au rouge, n’énoncent pas un objectif, une limite, un horizon. Pour eux, le processus vaut par lui-même et indéfiniment, ce qui, sur une planète finie, relève de l’absurde.
Leur dogme les conduit à affirmer : il faut beaucoup d’enfants pour qu’ils assument les vieux, paient les retraites de leurs anciens, oubliant que ces enfants deviendront des vieux et qu’il faudra payer leurs retraites et donc faire encore davantage d’enfants.
Ces gens-là pensent comme des cellules cancéreuses qui se multiplient sans limite jusqu’à détruire l’organisme qui les abrite. Ce sont les cellules cancéreuses de la biosphère.
Mutons avant qu’il ne soit trop tard.
Oui à l’élévation du niveau de vie, au bien-être, à la jouissance de la vie pour tout être vivant.
Nul ne souhaite pour lui-même une sobriété austère, démoralisante, un retour au passé avec ses famines, ses épidémies, ses guerres, ses peurs du ciel et de la terre.
Cet objectif implique corrélativement l’abandon d’une croissance quantitative et une nouvelle approche de la vie, un abandon du racisme anti-vieux, jeuniste fébrile qui affecte nos sociétés vouées au profit, à la cupidité, à la lutte de tous contre tous.--
Tout être vivant possède un intérêt légitime à vivre et nous devons combattre l’éviction sournoise, non assumée mais bien réelle des aînés.
Dans nos sociétés, les objets sont immédiatement frappés d’obsolescence. Les personnes subissent insidieusement la même élimination considérée comme inéluctable.
Ne soyez pas victimes de ce conditionnement, fruit du mercantilisme abrutissant.
Pour BALZAC : « mettre un enfant au monde, c’est donner un otage au malheur ».
Et pour Samuel BECKETT : « toute femme accouche sur une tombe ».
Peut-on inverser ces évidences sinistres ?
Peut-on récuser l’obsolescence programmée des personnes ?
Oui, en mutant et en congédiant, d’abord, le malheur avant d’accéder à la longévité à la demande.
Bref, faisons des humains moins nombreux et plus heureux, des humains réconciliés avec la nature et les autres espèces.
Moins de berceaux et moins de cercueils.
Présentement, quinze mille scientifiques du monde entier, dont nombre de prix NOBEL, lancent un nouvel appel, un de plus pour alerter l’humanité sur la mort de la biodiversité, la déforestation, l’altération du climat et les innombrables agressons d’origine humaine mettant en péril la viabilité de la planète.
Nous savons le sort que « l’économie libérale » réservera à cet appel de l’intelligence collective.
Jamais les firmes, la finance, les milliardaires et leurs agents à la tête des Etats ne renonceront à exploiter, à aménager, à rentabiliser, toutes les ressources, tous les espaces.
L’humain est ontologiquement un animal cupide et il faudra que sa vie soit directement menacée pour qu’il comprenne que l’air qu’il respire, que l’eau qu’il boit valent mieux que ses mines, ses contournements routiers, ses cités bétonnées, ses profits, son arrogance de « premier de cordée », c’est-à-dire de premier nuisible au palmarès des destructeurs.
 
Gérard CHAROLLOIS
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