Violence d’État


 Communiqué de La Convention Vie et Nature du 18 Février 2016

A POITIERS, une militante de la LPO âgée de 72 ans a été interpelée brutalement, traînée au sol, molestée par des fonctionnaires de police, parce qu’elle manifestait contre l’abattage de 150 arbres, par décision municipale.
L’an passé, cette commune avait déjà massacré 140 arbres, dans le même secteur.
La « dangereuse » délinquante aurait provoqué la chute d’une barrière entourant le chantier d’abattage des arbres, ces témoins vénérables qui, dans les villes hostiles, rappellent à ceux qui en sont dignes que la nature existe encore.
Ces brutalités policières s’inscrivent dans une trop longue série de violation de l’article Premier de la déclaration des droits de l’homme, socle juridique et moral d’une société de droit : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ».
S’il en était ainsi, les pacifiques manifestants écologistes contre la torture des taureaux, la chasse à courre, les massacres d’arbres, les grands travaux inutiles devraient échapper aux violences de la puissance publique, dès lors qu’ils n’agressent personne, n’incendient aucun édifice public, ne souillent aucune préfecture, n’isolent pas des communes entières par des barrages de pneus enflammés.
Or, ces manifestants non-violents, poursuivant des buts d’intérêt général et nullement égoïstes, sont systématiquement matraqués, arrêtés, voire déférés devant les tribunaux, au besoin sous l’infraction désuète de participation à une manifestation non déclarée.
Dans le même temps, des agriculteurs et assimilés peuvent, en toute impunité, bloquer durant des journées entières les routes, dégrader des biens.
Il est légitime que des citoyens défendent leurs droits sociaux, contestent la société mercantile, fassent entendre leurs revendications.
Des agriculteurs, victimes du productivisme et de la massification spéculative, du moins-disant social et environnemental, du culte de la concurrence mondialisée, doivent pouvoir s’exprimer et alerter l’opinion sur leurs détresses.
Le scandale naît des différences criantes de traitement, par la puissance publique, des citoyens selon leurs appartenances sociales et orientations idéologiques.
Certains sont stigmatisés, verbalisés, stipendiés par les politiques et certains organes de presse sous contrôle, alors que d’autres, infiniment plus violents, bénéficient de la lâche complaisance des autorités.
Un leader de la droite de l’argent, avouant implicitement la collusion avec les intérêts très privés, proclamait que les RÉPUBLICAINS Français, à l’instar de leurs homologues États-Uniens, étaient le parti des gaz de schistes et des aménageurs.
Pas besoin de changements d'écuries électorales, les ennemis de la terre, les chasseurs, les pollueurs, les coupeurs d’arbres, les bétonneurs règnent sans partage.
Malheur à ceux qui osent contrarier l’immense œuvre de destruction du vivant !
Après deux inspecteurs du travail assassinés par un exploitant agricole dans la région de BERGERAC, une jeune femme, technicienne agricole, a été jetée dans un étang par un producteur laitier, elle y a trouvé la mort, ce jour, dans l’AVEYRON.
Fait divers, sans doute, qui n’engage que la responsabilité juridique et morale des assassins impliqués et non une profession.
Néanmoins, n’en déplaise aux professionnels du relativisme béat, de Cosimo LIPARTITI, assassiné par un chasseur parce qu’il refusait la chasse, à Rémi FRAISSE, mort pour défendre un site botanique, les victimes sont toujours du même côté et la violence brutale, débile, arrogante est toujours de l’autre.
Allons, il faut le taire, pour ne pas « stigmatiser », comme aiment à le dire les planqués derrière les paravents du conformisme.
Nous vivons une époque de lâcheté, de complicité avec ceux qui font peur.
Alors, l’État impartial, le respect de l’égalité devant la loi, c’est pour bientôt ?

Gérard CHAROLLOIS
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