La miséricorde contre les sacrifices d’êtres sensibles.

Défendre la cause animale en France est une mission aussi salutaire que difficile.

Les lobbies, ces féodalités qui vicient la démocratie, dictent leurs lois. Ces jours-ci encore, la presse ignore les manifestations contre les corridas regroupant de nombreux militants, et relate complaisamment celles d’intégristes, moins nombreux, hostiles à la liberté matrimoniale des homosexuels.

C’est que remettre en cause le statut d’objet de l’animal dérange les conformismes et bien des intérêts sordides.

Au nombre des tortures inouïes infligées aux bêtes, ce pays ajoute à la chasse, à la corrida, au gavage, les abattages dits rituels au cours desquels la vache, le veau, le mouton sont égorgés sans étourdissement préalable et agonisent durant plusieurs minutes dans d’atroces souffrances.

Ces pratiques cruelles sont inadmissibles d’un point de vue éthique, mais nombre de braves gens n’oseront pas le dire par peur d’être taxés de xénophobes ou pire de manquer de respect aux religions.

Car nombre de pusillanimes capitulent devant le fait religieux qui justifierait tout.

Non seulement, un mythe ne saurait justifier une quelconque férocité, mais l’abattage cruel contrevient radicalement aux principes mêmes qu’énoncent les monothéismes.

Il suffit d’aller à la racine des doctrines pour s’en convaincre. Etre radical ne signifie nullement être extrémiste, comme le croient les incultes. Cela signifie remonter à la cohérence de toute pensée.

Alors, examinons les rites sanguinaires en lumière des proclamations des tenants des religions.

Mon regretté ami, théodore MONOD, chrétien protestant croyant au ciel me dit un jour, à moi, athée, son interrogation face à deux dogmes de son culte :

« Dieu est totalement bon. Dieu est également tout puissant. Or le mal existe. Comment expliquer qu’un dieu totalement bon et totalement puissant puisse générer le mal ? » et Théodore MONOD de se répondre à lui-même :

« Je pense qu’il est totalement bon mais sans doute pas totalement puissant » !

Bien sûr, son dieu n’invitait pas ses adeptes à consommer des viandes d’animaux sacrifiés.

Mais, les trois monothéismes se rejoignent sur leur affirmation du caractère bon, de compassion, de bienveillance de leurs dieux.

Dès lors, comment admettre que ces « dieux d’amour » puissent exiger la torture d’un être sensible ?

L’abattage rituel se révèle en contradiction avec cette générosité, cette pitié d’un dieu dispensateur du bien et négateur du mal.

Y a-t-il pire mal que la souffrance infligée à un être sensible humain ou non-humain ?

Au nom de cette miséricorde, l’adorateur d’un dieu quelconque devrait combattre ce mal absolu, fruit d’un enseignement certainement pas divin !

Refuser l’égorgement n’a rien de xénophobe. C’est au contraire appeler tous les humains, par-delà leurs origines, à s’élever à un haut degré de sensibilité, à un sommet de la conscience d’où l’on perçoit la cruauté des mœurs et coutumes des sociétés.

Abolissons l’abattage rituel et toutes les pratiques négationistes des droits du vivant.

Ne doutons pas que les religions monothéistes, extraordinairement plastiques, sauront tourner demain le dos à ces rituels sanguinaires lorsqu’elles auront compris, d’une part, les indignations légitimes qu’ils suscitent dans le corps social, d’autre part, leur contradiction fondamentale avec les principes affichés par ces doctrines.

Les religions parvinrent à récuser la croisade, la guerre sainte,le bûcher purificateur.

Comment ne récuseraient-elles pas l’abattage sadique au même titre que la lapidation de la femme adultère, l’amputation de la main du voleur, la décapitation du blasphémateur.

Qu’il est lent à sortir de sa barbarie, l’homme, animal grégaire !

Militants de la cause du vivant, vous êtes les précurseurs de cette évolution et comme tous les précurseurs vous encourez le scepticisme et l’incompréhension des pleutres soucieux de ne jamais s’exposer.

Merci pour votre courage de voltigeurs de pointe dans les champs de mines et pour votre lucidité !

Gérard CHAROLLOIS

CONVENTION VIE ET NATURE

MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE

POUR LE RESPECT DES ETRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.