En progrès. Mais, peut tellement mieux faire !

Les articles de vulgarisation scientifiques célèbrent avec emphase les progrès des connaissances, des thérapeutiques, des nouvelles technologies que fait l’homme et qui font l’homme, en retour.
Car, l’humain est le produit de sa biologie et de ses connaissances.
Bien sûr, nous devons, avec gratitude pour les générations précédentes et pour leurs combats pour le mieux, contempler le chemin parcouru ces trois derniers siècles.
Mais, il ne faut pas beaucoup d’imagination pour concevoir une autre société qui considérerait avec stupéfaction nos ignorances, nos impuissances face à la maladie, au vieillissement et à la mort, maux que la culture enjoint de considérer comme inéluctables, face aux fausses valeurs, aux fables stupides, aux traditions débiles que véhicule encore l’époque.
Plutôt que de se glorifier de nos progrès, nous devrions nous affliger de notre manque de maîtrise tant sur le monde que sur nous-mêmes.
Oui, le progrès existe et nous en bénéficions chaque jour mais que d’échecs, de tâtonnements, de régressions occasionnelles !
Si le progrès des sciences et des techniques s’impose avec évidence, celui du comportement, de l’éthique, du relationnel s’avère moins mesurable.
En Occident, on a aboli la monarchie absolue de droit divin, la torture, l’esclavage, la peine de mort et le plus grand progrès réside dans l’intolérance de la société contemporaine à une violence à laquelle se résignaient les hommes du début du 20ème siècle.
L’émancipation de la femme, la reconnaissance des droits et de l’intérêt de l’enfant, les garanties offertes aux libertés individuelles sont des marques d’avancées civilisatrices indéniables.
Mais il en va de la culture, de l’éthique, de la politique comme de la médecine et des sciences, l’œuvre reste à accomplir.
Aujourd’hui, des hommes dominant l’informatique, dotés d’un bagage intellectuel basique, brûlent vif, décapitent, trucident d’autres hommes parce que, fanatisés par des mythes que l’on voudrait d’un autre âge, ils célèbrent la mort.
Ici, des hommes, victimes du même obscurantisme, exigent de manger de la viande d’animaux suppliciés, se cramponnant à des identités tribales.
Ici, des hommes repus trompent leur ennui en massacrant des oies, en traquant des cerfs, en faisant partout couler le sang et en érigeant la mort en activité ludique.
Alors, où est le progrès ?
En cultivant des traditions cruelles, en adhérant puérilement à des croyances aberrantes, l’esprit humain patauge dans l’arriération.
Indignons-nous face à la souffrance et face aux crédulités avilissantes, l’une et l’autre étant d’ailleurs indissociables.
Les monothéismes firent de la douleur, du sacrifice, du martyr, de la soumission, des vertus.
Le vrai progrès consiste en une révolte contre tout ce qui génère maux et servitude.
Le vrai progrès réside dans le refus de la fatalité du Mauvais et la quête permanente du Bon.
Contre les Lumières nouvelles, contre l’élargissement du cercle de l’empathie aux autres animaux, vous trouvez les religions, le libéralisme économique, les lobbies tirant des traditions sanguinaires leurs intérêts.
Car, toutes ces forces thanatophiles nient la valeur première du vivant.
Ces forces réactionnaires font de la mort leur radicalité contraire au biocentrisme qui est un amour de la vie et une aspiration à respecter toute sensibilité, non dans un arrière-monde farfelu mais ici et maintenant.

Gérard  CHAROLLOIS


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