Tradition : un antalgique pour la conscience.

Des groupes humains commettent des actes de  cruauté soit à l’encontre d’autres hommes, soit à l’encontre des animaux au nom des Traditions.
Chaque individu se mue en tortionnaire protégé de toute pitié par le seul fait que d’autres le firent avant lui et que tant d’autres perpétuent des actes qu’il ne pourrait pas accomplir s’il raisonnait un instant sur leur portée.
Ces rites, ces spectacles, ces loisir  s’apparentent aux hideux  meurtres des foules.
La tradition, c’est le paravent  des imbéciles béats.
Elle  économise l’examen de conscience et légitime les pires horreurs,  ici et maintenant, ailleurs et de tous temps.
En France, des hommes s’abritent derrière cet enfumage  pour goûter  aux délices de la chasse, de la tauromachie,  du gavage des oies, de l’enfermement des animaux marchandisés dans des usines à viande infâmes.
Le même processus mental était à l’œuvre chez ceux qui se réjouissaient aux jeux du cirque romain, qui profitaient de l’esclavage, qui applaudissaient aux supplices des sorcières, qui excisent les petites filles, qui, bandits d’honneur, fusillent sur un parking un comparse devenu gênant, qui sacrifient le mouton et occasionnellement l’infidèle.

Les timorés prodiguent leurs indulgences lâches :  "ce sont là des cultures  locales, des particularismes ethnographiques qu’il convient de respecter"».
Les badauds, les idiots de villages, les conformistes peu éduqués constituent  les masses des adeptes  des traditions sanglantes.
Mais, le propagandiste  de la tradition exhibera l’artiste, l’écrivain de renom  qui  aimaient tant la chasse, la corrida, les combats de chiens ou de coqs.
Le petit GOEBBELS DE SERVICE triomphera  en citant tel ou tel intellectuel caution morale de la mort loisir et de la mort spectacle.
Or, l’adhésion d’un peintre, d’un littérateur ne prouve rien d’autre que la faillite  de trop de clercs.
Combien furent-ils ces intellectuels à célébrer HITLER, STALINE et MAO ?
Alors, entre le camp de concentration, le goulag et les arènes sanglantes, la liste des trahisons des intellectuels  est infinie.
C’est que le talent et la célébrité, souvent temporaire, ne suffisent pas à faire l’homme. La raison est certes indispensable,mais non suffisante. C’est la capacité d’empathie qui distingue l’humain hominisé du barbare.

Je ne  participe pas de cette lâcheté intellectuelle et morale consistant à relativiser les  valeurs fondamentales au nom du particularisme local.
Leurs pseudo-cultures de pacotilles, leurs traditions sanguinaires, leurs  négations des droits de l’homme (souvent de la femme) et des animaux, je les   méprise et les dénonce au nom des victimes de ces crimes abjects.

Pour les adeptes de la corrida, de la chasse à courre, du piégeage des petits oiseaux, du gavage, il ne saurait être question de réfléchir, d’argumenter, de réfuter, de douter.
Face à une remise en cause, à une contestation de leurs  pratiques, ils n’opposent qu’un ricanement gras de « beauf » arrogant fort de « sa tradition ».
La Californie,  Israel et une dizaine d’autres pays, envisagent-ils d’interdire la commercialisation du foie cirrhotique ?
L’habitant du PERIGORD fulmine contre les  « technocrates de BRUXELLES », totalement étrangers à l’affaire.
Des militants se mobilisent-ils pour dénoncer la chasse et la corrida ?
Les lobbies rances et cossus agitent leurs fumigènes et tentent d’intimider leurs opposants qualifiés de « dangereux extrémistes, quasi-terroristes » !
Les menaces, les procès stupides, les injures primaires, la censure sont les seules armes dont usent ces lobbies de la mort, relayés dans l’appareil d’Etat par des conservateurs fossilisés peuplant de leur nocive présence bien des institutions de la république.
Ils sont bien incapables de soutenir un débat de fond.
La tradition n’est qu’une imposture qui ne justifie rien.
Comment peut-on admettre que l’on soumette des humains ou des animaux, êtres sensibles, aux sévices, aux tourments et à la mort  pour s’amuser, se distraire,  procurer des plaisirs malsains ?
Quand l’individu abdique à la fois sa raison et sa pitié, que reste-t-il de lui ? Une brute débile assoiffée de sang.
Faire quelque chose uniquement parce que d’autres le font  est le comble de la démission morale.
Individuellement, le prisonnier des traditions se condamne à n’être rien d’autre que le pâle reflet d’autrui qui agit aussi stupidement que lui.
Sans l’alibi de la tradition, les humains souffriraient d’infliger les maux dont ils endeuillent ce monde infernal. Mais la tradition anesthésie la conscience, abrutit, autorise l’intolérable.
Sans elle, nul ne supporterait le spectacle du mal qu’elle génère.
La tradition interdit de contempler l’horreur d’une pratique qui se pare du manteau du temps  pour dissimuler les souffrances qui l’accompagnent.
Le processus d’hominisation ne sera parachevé qu’avec l’abolition  des traditions et l’avènement de  l’homme libre dont chaque action sera  pensée à l’aune de la raison et du sentiment.


Gérard  CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE  RESPECT DES ÊTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRES NATURELS.

Commentaires  
# Yvette SOUILLART 23-10-2012 21:51
Un commentaire ? Rien à ajouter ! Si... BRAVO !
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# khemissi djamal 25-10-2012 02:38
Bravo pour votre article Mr Charollois.
Vous faites partie des rares personnes influentes qui se positionnent contre le spécisme.
Y arriveront nos un jour? A ce monde sans plus de souffrance pour quiconque sur Terre?
Une utopie?
Nous ne serons probablement pas là pour le vivre.
Mais tant que nous pouvons agir de notre vivant pour éviter des souffrances, alors agissons!
bien à vous.
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# Anne-Marie 25-10-2012 15:22
Au nom de la "tradition" que d'abjections nous justifions ! Je viens de découvrir ceci http://rannemarie.wordpress.com/2012/10/21/tradition-quelles-saloperies-on-commet-en-ton-nom/
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# Modérateur CVN 25-10-2012 16:08
Le lien que vous nous indiquez renvoie à une pratique de ball trap sur des oiseaux vivants... Un article de Jean-Paul Richier évoque cette abomination sur notre page d'accueil.
GM.
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# lapoux 07-07-2013 20:26
très beau texte que l'on aimerait avoir écrit tant il exprime ce que l'on ressent, ce que l'on pense.
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