Des hommes et des espèces.

Parmi les faux débats promus par les tenants de l’humain espèce élue, se pose la stupide question du « Propre de l’homme ».
Les penseurs traditionalistes, dans une quête puérile de cette frontière, cette rupture irréductible au sein du vivant, invoquèrent le culte des morts, la capacité d’esthétiser le monde par l’art, l’empathie, le libre arbitre.
Au fur et à mesure où l’anatomie, la physiologie, puis l’éthologie, la génétique, la paléontologie, révélaient des similitudes et concordances contrariant les certitudes des « révélations », les anthropocentristes reculaient les remparts abritant leur dogme : « l’homme n’est pas un animal ».
Or, à l’évidence, l’humain est un animal et tout scientifique contemporain doit en convenir.
Désormais, la chose est entendue et il fallait déplacer la frontière.
« Animal ! Oui, mais pas comme les autres ».
Y aurait-il donc des animaux « comme les autres » ?
Le penseur anthropocentriste admet que l’homme est un mammifère vertébré, issu d’une branche des anthropoïdes, avec un ancêtre commun datant de six millions d’années, tout en ajoutant que son adversaire idéologique, le biocentriste nierait l’existence d’un « propre de l’homme ».
Nos détracteurs allument un fumigène en opposant leur dualisme à notre prétendu monisme.
Pour eux, les défenseurs de l’unité du vivant  récuseraient la spécificité humaine.
Je ne participe pas de ce faux débat et écarte ce piège stupide.
J’affirme qu’il y a en effet un « propre de l’homme », tenant à l’indéniable supériorité cognitive de cette espèce.
Les performances neuronales de l’espèce humaine l’élèvent au-dessus, dans ce domaine, des capacités de toutes les autres espèces, y compris de celles des grands singes anthropoïdes avec lesquels elle partage 98% des gènes.
Si la faculté d’abstraction, la possibilité de transmettre un savoir de générations en générations en accroissant ainsi  le socle des connaissances, la maîtrise sur la matière distinguent l’homme des autres animaux, chaque espèce présente des spécificités adaptatives remarquables la rendant supérieure aux autres dans tel ou tel exercice vital.
Il y a bien un « propre de l’homme », mais il y a tout autant un propre du loup, du balbuzard pêcheur, de la sterne arctique.
L’humain domine la planète grâce à son cortex.
Et après ?
Cela lui confère des droits, notamment de se défendre et d’assurer son bien-être, mais lui impose aussi des devoirs inhérents à la maîtrise qu’il acquiert.
Puisque la vie est diverse, puisque les autres individus d’autres espèces sont capables de souffrir, l’éthique biocentriste, nullement négatrice du « Propre de l’homme » exige le respect de la nature et du vivant.
Car, si les espèces sont inégales dans leurs aptitudes à voler, courir, sauter, nager ou élaborer des concepts et des outils, elles sont en revanche égales face à la souffrance.
Cette égalité indéniable justifie le biocentrisme.
C’est sur ce terrain que gît le débat éthique entre ceux qui torturent l’animal au nom des traditions et des intérêts et ceux qui condamnent la chasse loisir et les spectacles cruels.
Le formatage des esprits par les vieilles idéologies irrationnelles conduit l’homme contemporain à perpétrer des crimes honteux à l’encontre des êtres vivants, sans que la lueur de conscience et de compassion ne l’effleure.
« Les sangliers prolifèrent », « les mustélidés boivent le sang de leurs proies », « les pigeons des villes ne sont que des rats volants propageant des maladies », « le gibier doit être réguler », « le taureau aime le combat dans l’arène », « le porc est lubrique et sale », « Les défenseurs des animaux sont des extrémistes potentiellement terroristes ». Telles sont les inepties, les indécences inculquées au troupeau bêlant de « l’espèce élue » !
Nos détracteurs, incapables de répondre aux objections morales que nous leur posons, s’abritent derrière la censure et la calomnie, l’énorme imposture, ce que firent d’ailleurs, dans le passé, toutes les idéologies criminelles.
Mais, inlassablement, nous leur lancerons ce défi éthique :
Qu’est-ce qui vous autorise à être tortionnaires d’autres êtres sensibles  ?

Gérard  CHAROLLOIS
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ECOLOGIE ETHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ËTRES VIVANTS ET DES EQUILIBRE NATURELS.

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